Le château de Fléville

2359

A deux pas de Nancy, Fléville-devant-Nancy abrite un des joyaux du patrimoine lorrain, le château du même nom qu’habite la famille de Lambel depuis 1812. Tour du domaine.

Quelques minutes en voiture suffisent pour gagner Fléville depuis les portes sud de Nancy. C’est déjà la campagne et pourtant, l’agglomération est toute proche. Le village s’abrite à l’ombre d’une demeure historique de premier plan : le château de Fléville. L’édifice a vaillamment traversé les siècles et est le témoin de sept siècles de l’histoire du duché de Lorraine.

Une architecture remarquable

Le donjon, élevé au milieu du XIVe siècle, justifie à lui-seul le déplacement. Préservé par ordre de Louis XIII des folies destructrices du cardinal de Richelieu, il est le dernier témoin en Lorraine de ce type d’architecture féodale et seigneuriale. Haut de 30 mètres, c’était à l’époque une construction prodigieuse, dont la hauteur devait frapper les foules. En 1533, Nicolas de Lutzelbourg (c’est la deuxième famille à occuper le château après les Fléville) achève la reconstruction d’une grande partie du château dans le style renaissance. L’influence des châteaux de la Loire, notamment Azay-le-Rideau, y est notable. Une fonction défensive est conservée et les douves, aujourd’hui asséchées, en témoignent. La façade a peu changé depuis. Au XVIIIe siècle, le château héberge des hôtes illustres comme Stanislas, la marquise de Boufflers ou les évêques de Nancy (NNSS. de Fontanges et de la Fare) qui en font leur campagne d’été. A la Révolution, le château est mutilé, notamment les blasons de sa façade. En 1812, Alexandre de Lambel achète le domaine à la princesse de Poix, qui n’avait plus les moyens d’entretenir cette propriété en plus d’Haroué. C’est la quatrième famille à posséder le domaine.

L’intérieur

Ouvert au public depuis 1954, le château offre actuellement dix-sept pièces aux visiteurs, notamment la fameuse salle des Etats de Lorraine avec son décor de blasons peint en 1853, le salon XVIIIe et ses tapisseries au Chinois, la chapelle néogothique, la chambre de Stanislas, la salle du Chevalier dans le donjon, des chambres de qualité ainsi que, nouveauté, la salle de Justice. L’ensemble des pièces est meublé et permet de pénétrer une certaine intimité familiale.

Un cadre verdoyant

Une roseraie, un carré d’arbres fruitiers, une orangeraie et un parc romantique (20 hectares classés Monument historique en 1991) proposent aux visiteurs un véritable moment de quiétude. Perspectives et allées lumineuses, bosquets et pièces d’eau en font un havre de paix. A l’arrière de l’orangerie, un beau trompe-l’œil datant du Second Empire a été restauré en 2004. L’ensemble a reçu le label « Jardin remarquable ».

La famille de Lambel

Les Lambel, ou Label, sont une famille originaire des Ardennes et qui furent anoblis à la fin du XVIIIe siècle grâce à l’achat d’une charge juridique par Jean Label. Son petit-fils Alexandre, militaire de valeur, est fait baron de Lambel par Napoléon en 1810. En 1830, afin de préserver le domaine de Fléville du démembrement, Charles X crée le majorat de Lambel-Fléville. A ce majorat est attaché le titre de comte. L’actuel propriétaire, Thierry de Lambel, est l’arrière-arrière-petit-fils d’Alexandre de Lambel.

La conclusion revient au comte Thierry de Lambel : « Fléville est et restera une maison de famille ; chaque génération continuera à y apporter sa part avec goût et passion, afin qu’il reste un témoignage vivant de la longue histoire de la Lorraine. Tel est mon souhait ».

Infos pratiques
Le château est ouvert à la visite jusqu’au 15 novembre les WE et jours fériés. Il fermera ensuite jusqu’en avril. 14h – 16h. Durée de la visite guidée : 1 h. Le parc se visite librement.
Château de et à Fléville (54710) •  03 83 25 64 71 • www.fleville.com