Le corps en images

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Le Muséum-Aquarium, à l’occasion des festivités Renaissance, propose une étonnante exposition sur la connaissance du corps, tant humain qu’animal, où le passé et le présent se confrontent.

Le ton est donné dès le début de l’exposition : un montage vidéo, conçu comme un puzzle du corps humain, accueille les visiteurs. Pluriel, ce montage fait la jonction entre le dessin anatomique à main levée et l’imagerie médicale moderne (radiographie, échographie, IRM, scanner). Anachronique ? Non, car l’exposition « Corps en images » s’intéresse à l’anatomie humaine et animale, de l’Antiquité en passant par la Renaissance, et les premières dissections publiques, jusqu’aux techniques contemporaines de l’imagerie médicale. L’un des buts du muséum-aquarium est ainsi de sensibiliser les visiteurs aux évolutions des modes de représentation du corps, ce qui explique que l’exposition soit à la fois historique, scientifique et … artistique.
Une expo – 6 parties
Comme à son habitude, le muséum a opté pour une approche claire et pédagogique. Six parties rythment le parcours du visiteur :

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Corps imaginé

Notre connaissance du corps humain est le fruit de siècles de connaissances, d’expériences et de recherches. Au départ, l’Egypte antique et sa fameuse technique d’embaumement (« momification ») qui permettait aux corps humains et animaux (carpes, chats, serpents…) de traverser les siècles.
Un portrait d’Hippocrate rappelle que les Grecs et les Romains font d’importantes avancées en se détachant d’anciennes croyances et superstitions. Les théories foisonnent, notamment celles des humeurs qui prédomina jusqu’au XIXe siècle.
Galien et les séances de dissections de Vésale à Padoue, en autres, permettent de faire des pas de géants à la fin du Moyen-âge et sous la Renaissance. Mais il est encore difficile de faire admettre que le corps humain, même mort, peut-être un simple sujet d’étude.

Corps exploré

A l’époque moderne, la connaissance du corps se diffuse par de nombreux supports : ouvrages, planches, écorchés, cires anatomiques, squelettes articulés, etc. Il n’est pas rare que des artistes chevronnés aident alors les anatomistes. La découverte des rayons X par les Curie provoque un profond bouleversement : on peut observer le corps en vie !

Corps animal

On l’oublie souvent, mais la connaissance du corps humain doit beaucoup à l’étude du modèle animal. Non soumis aux diktats religieux ou moraux de leur temps, les corps des animaux ont toujours été des sources d’études de premier plan. C’est ainsi que se développe en parallèle la science vétérinaire, si précieuse à l’homme pour le travail (animaux de trait) comme pour l’affectif (animaux domestiques).

Corps sensible

Aujourd’hui, dans les blocs opératoires, l’image est devenue un outil indispensable. Elle permet des interventions moins invasives et plus sûres.

Corps virtuel

Chaque être humain (et donc son corps) est unique. Les chirurgiens doivent s’adapter à chaque intervention. Les techniques d’imagerie permettent de visualiser en amont ces différences individuelles via une reconstruction virtuelle du corps du patient. Ces images sont tout aussi utiles pendant l’opération qu’au cours de diverses formations. La technique et la représentation du corps évoluent sans cesse.

Corps vécu

La dernière partie de l’exposition présente le regard d’artistes contemporains sur le corps avec pour base le monde médical. Une réflexion qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la Renaissance.

En somme, un très belle exposition sur l’approche du corps, sur son exploration, sa connaissance et sa représentation. En trame de fond, c’est finalement l’histoire de nos sociétés humaines qui s’offre à nous.

Du 4 mai au 5 janvier 2014.
www.museumaquariumdenancy.eu