TEM fait Silences

1998
Peintures de Vincent Ganaye et "Le Minotaure” de Valérie Cerutti © Olivia Rosenkrantz

De notre mise au silence forcé par une crise sanitaire lancinante, TEM a fait le matériau de sa 29ème édition. « Silences », exposition protéiforme installée dans une ferme de Lorraine, est à voir gratuitement tous les dimanches d’été. Si on pouvait, on le crierait !

Et si de nos discussions confinées, de notre solitude imposée, de notre enfermement désespéré surgissait le beau ? Alors peut-être ces événements, dont l’absurdité s’est souvent jouée de notre raison, trouveraient-ils, a posteriori, un sens ? Quoi qu’il en soit, l’association Trace Et Mouvement (TEM) fait preuve, en notre nom à tous, d’une incroyable capacité de résilience, en proposant à 26 artistes plasticiens de toute la France de livrer leur version à eux de cette drôle d’année. Une initiative intitulée Silences, et déployée, jusqu’au 26 septembre prochain, dans 1000 mètres carrés de ferme avec jardin.
Peintures, sculptures, gravures, installations, vidéos occupent le couloir pavé, le belvédère, la passerelle, la coursive, le plateau, la terrasse, la trébuche, et forment un parcours insolite jusqu’au jardin, dessinant, à elles toutes, une oasis de liberté. Nourries de nos Silences, ces œuvres sont l’occasion, presque trop belle, de reprendre, en conscience, et à voix feutrée, nos conversations si brutalement interrompues, et de renouer avec l’autre d’un pas engagé.

« La vie est une fête »

Parmi les artistes invités, Laurent Cabras, peintre autodidacte et aventureux, et Brigitte Bourdon et sa « TERRA-MATER », installation aux douze robes tournoyantes accrochées à des branches de saule… Clair Arthur présentera « La vie est une fête », évocation de la pandémie à travers ces masques incitant au mutisme, ainsi qu’« Opiumerie de la Haine », création inspirée tout à la fois de sa visite, au Kurdistan, de la prison de Saddam Hussein et de « Putain de Nancy », nouvelle signée de son ami Jean Saltel, écrivain et conteur vosgien interné en 44 à Buchenwald (œuvre disponible à la lecture sur place). Valérie Cerutti exposera quant à elle un minotaure trop grand pour un abri si étroit, installation invoquant notre propre enfermement d’êtres supposément libres contraints de déambuler perpétuellement entre les mêmes murs…

Cécile Mouton

« Silences », jusqu’au 26 septembre, les dimanches, le 14 juillet et le 15 août, de 14h à 19h • 55 grand rue à Goviller, près de Vézelise • Entrée libre • Et pour accompagner l’exposition, « les impromptus au jardin », dimanches 4 juillet, 1er août et 5 septembre de 14h à 18h ; « la Broc’Art du 15 août » de 14h à 19h • Plus d’infos : www.galerie-tem.fr

Publireportage - Photos © Gilbert Pelaingre, Olivia Rosenkrantz