Verdun calling

482

Du 25 juin au 13 août, Musiques et Terrasses rejoint la file des festivals français indignés et rebelles qui font de la musique un combat. Après le poing levé du 12e JDM, Verdun lance son appel. La barbarie ne passera pas, les mélomanes seront toujours vainqueurs.

Ici, Verdun. Cette année encore sur le Quai de Londres, la Tamise se fait déborder par la Meuse et l’apocalyptique « London Calling » de The Clash se transforme en un puissant et vibrant « Verdun calling ». À cet appel, de nombreux groupes ont répondu et composent un tableau musical aussi secoué qu’une œuvre de Basquiat, aussi virevoltant et coloré qu’un Keith Haring. Appuyé par Grand Verdun Agglomération, le festival se veut populaire avec des concerts gratuits mêlant « têtes d’affiche » nationales et talents régionaux. De quoi garnir votre discothèque et réapprovisionner vos oreilles de bons sons bruts et percutants.

Hybridations

Propulsé au sommet des ondes avec « Hypernuit », confirmé par « Parcs », le trouvère Bertrand Belin revient avec un cinquième album « Cap Waller ». De sa voix grave et chaude de crooner (pas tout à fait) repenti, il pousse les mots dans leurs derniers retranchements, faisant sonner la langue française comme un hybride de Gérard Manset, de Baudelaire et de Jack Kerouac. Il ouvre le bal du festival le 25 juin. Le 2 juillet, c’est au tour de Bachar Mar Khalifé, chanteur, compositeur et multi-instrumentiste franco-libanais, de s’affranchir des figures musicales imposées en mêlant pop, électro et influences orientales. Puis, le plus inclassable des artistes, tendre punk, bluesman écorché et rockeur au grand cœur, Arno trouvera naturellement sa place dans ce bal atypique. Un morceau de reggae londonien façon « The Skints », de punchlines affûtées à la « Odezenne », de riffs noisy labellisés « Girls Names », une ronde de musiciens aux influences hétéroclites se passe le relai tout l’été. La fête s’achèvera le 13 août avec Abd Al Malik, dans le sillage de son « Sacrifications Tour ».

Eddy La Gooyatsh - Crédit Jean Elliot Senior

Arno - Crédit Danny Willems

Abd Al Malik - Crédit Fabien Coste

Jeu des associations

Les premiers et derniers jours, une manifestation gratuite prend place toute la journée, portée par l’association Les Courtisans et leur Court-Toit : une cabane en bois pouvant abriter cinq spectateurs simultanément, dans laquelle des projections de courts métrages captiveront le public. Côté premières parties, le festival, à travers son programmateur Arnaud Di Virgilio, a fait marcher son sens du détail et de l’association de talents. L’artiste nancéien Eddy La Gooyatsh, ancien guitariste de Camille ou Tété, nous emmène sur son « Beau Rivage » juste avant d’embarquer pour Bertrand Belin, y ajoutant une douceur pop irriguée de rock. Après un passage remarqué au JDM 2015, une première partie de Deluxe et de General Elektriks, le powertrio Dirty Work of Soul Brothers s’attaque à un autre gros poisson : Arno. « On a joué à Verdun avec Fred et Romain l’année dernière pour une autre occasion et croisé Arnaud [ndla : Di Virgilio]. Apparemment il nous avait gardés dans un coin de sa tête puisqu’il a pensé à nous pour Musiques et Terrasses cette année. Pour jouer avant Arno en plus… un pur plaisir. Et entre notre musique et la sienne, il n’y a pas tant de décalage que ça », note Polo Leblan, l’un des deux claviers de cette bande de veinards. Fishbach, Hermtic Delight, Rosis & the Tangle, M.A. Beat ! et Young Ice’s Babe viennent s’ajouter à une sélection pointue et épicée. « Si tu me donnes tes ananas-rock, moi je te donne mes noix d’électro », dixit Tata YOLO*. On ne vit qu’une fois, non ?

La programmation complète sur le site : musiques-terrasses.fr • Tous les concerts sont gratuits. *You Only Live Once

Publi-reportage • Photos © DR