Arnaud Dudek, pas si sage

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Avec « Rester sage », le nancéien Arnaud Dudek, 32 ans, signe un premier roman plein de finesse et d’ironie où le loufoque le dispute au tragique. Et nous invite à suivre la folle journée de Martin Leroy, trentenaire au bord de la crise de nerf.

Dans « Rester Sage », son premier roman Arnaud Dudek nous raconte l’histoire de Martin, un trentenaire au bord de la crise de nerfs, et il ya de quoi ! En quelques semaines Martin a tout perdu, Justine sa petite amie qui l’a quitté subitement et son emploi dans une agence de voyage. Abattu certes mais bien décidé à se battre, lui qui est toujours resté sage.  Et c’est cette folle journée, mais aussi ses souvenirs, ses rencontres que nous partageons avec lui, alors qu’il part à la recherche de son ex-patron armé d’un marteau… « C’est un roman social, mais aussi un roman sur l’amitié, qui pose des questions, sur la vie, sur la société. » Le tragique de la situation est contrebalancé par l’irruption de situations loufoques. Finesse, ironie piquante, humour décalé, sens de l’observation aiguisé, l’auteur balade son personnage sans jamais perdre son lecteur en route.  « Pour moi l’écriture a toujours été un plaisir, se raconter des histoires, j’étais timide et j’avais une imagination débordante. Ce sont aussi des professeurs qui m’ont  fait découvrir la littérature. » Une nouvelle policière envoyée à l’Est Républicain, à l’âge de douze ans, récompensée par un chèque livre d’une valeur de 5 francs, une pièce de théâtre, d’autres nouvelles, une collaboration régulière avec la revue nancéienne « Les refusés » et en 2010 le grand saut. A l’origine de « Rester sage », une nouvelle « rallongée et améliorée, retravaillée », neuf mois de gestation, un envoi à la toute jeune maison d’édition Alma, un contrat, un tirage à 3000 exemplaires et un joli succès critique pour ce premier roman plein d’ironie et de finesse qui croque avec justesse les travers de notre société. Un succès qui ne semble pas lui monter à la tête, « je n’envisage pas de faire que ça, ce serait trop de pression, et puis j’ai besoin de me confronter à la vie pour pouvoir écrire. » On attend le prochain, sur lequel l’auteur travaille actuellement avec impatience. Je vous encourage à vous plonger dans ces 118 pages menées tambour battant.