Viens chez moi, j’habite un container

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Une habitation plus respectueuse de l’environnement tout en étant moins chère et plus rapide à construire : la maison container fait une apparition remarquée dans le paysage français.

À première vue, habiter dans une caisse métallique n’inspire pas vraiment confiance. Et pourtant ! Une cité universitaire au Havre, des bureaux à Los Angeles, un quartier résidentiel à Londres… Le logement container a déjà de nombreux adeptes, y compris en France où plusieurs entreprises proposent désormais ces habitations originales.

Rapide et bon marché

Alors que la construction traditionnelle peut s’étendre sur plusieurs années quand les aléas climatiques s’ajoutent aux délais du secteur du bâtiment, la maison container « clés en mains », proposée par les sociétés spécialisées, ne nécessite que quatre à cinq mois de patience. Une rapidité qui s’explique par une fabrication en usine (isolation, connexions et peintures) conclue par un test de bon fonctionnement. Après livraison, il ne faut en général qu’une journée pour réaliser l’assemblage digne d’un jeu de construction, puis quelques jours pour les dernières finitions. Cette facilité de mise en œuvre encourage d’ailleurs les projets d’auto-construction, pour les bricoleurs les plus courageux.
Quant au prix, il faut compter entre 800 € et 1 300 € le mètre carré selon le type de prestation. Un logement container coûterait donc de 15 à 20 % moins cher qu’une habitation conventionnelle. Une solution qui permet par exemple de bâtir une maison de 80 m2 avec trois chambres à moins de 100 000 €.

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Un container standing

Côté confort, le container ne constitue que l’armature du logement. Si ses dimensions sont prédéfinies – 33 m3 et 66 m3 utiles pour les plus courants – sa solidité et sa portance élevée permettent d’obtenir des pièces plus vastes, grâce à quelques points de renforts. Oubliée la boîte à sardines ! Autre avantage : il est possible de créer une maison carrée, rectangulaire ou de toute autre forme qui évolue selon les besoins de ses occupants, par le simple ajout de containers. Et pour gommer l’aspect industriel, il suffit d’habiller la structure avec d’autres matériaux comme le bois, affichant une finition plus classique. Cela peut être utile pour obtenir le permis de construire, indispensable à toute édification de plus de 20 m2*.
Afin d’éviter les mauvaises surprises, mieux vaut commencer par demander le plan local d’urbanisme (PLU) à la mairie pour élaborer un projet qui s’intégrera dans le paysage communal. Car ce n’est pas le mode constructif qui est pris en compte mais des critères esthétiques.

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Un geste environnemental

Il ne faut pas oublier qu’à l’origine, l’idée est de recycler ces Lego métalliques en leur donnant une seconde vie lorsqu’ils ne peuvent plus remplir leur fonction première de transport. Mais la construction même de ces logements permet de limiter l’impact sur l’environnement puisque moins de matériaux sont utilisés, entraînant moins de produits chimiques et de pollution.
Le fonctionnement de ces logements est aussi avantageux. Étant conçus pour le transport maritime, les containers sont d’une remarquable étanchéité, évitant toute déperdition de chaleur. Ces performances énergétiques peuvent en plus être renforcées par différents aménagements écologiques comme le toit végétal (idéal puisque la surface est plane), l’installation de panneaux solaires ou encore l’orientation bien pensée des containers afin que la lumière puisse y pénétrer au maximum. De quoi remplir les nouvelles exigences BBC et RT 2012.

Les atouts du container ont permis de dépasser les a priori pour apparaître aujourd’hui, non pas comme la solution bas de gamme réservée aux pauvres mais comme une option innovante et branchée en termes d’environnement et de design.

Julie Polizzi

* Sauf pour les extensions d’une construction existante qui, sous certaines conditions, sont uniquement soumises à déclaration de travaux en deçà de 40 m2