Lamu, toujours Lamu

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Pour les habitants de Nairobi, la capitale Kényane, Lamu semble être le bout du monde. Située sur la côte est, tout près de la frontière somalienne, ce chapelet de petites îles est la plus ancienne colonie swahilie d’Afrique de l’Est. On y vient en bateau (en dhow boats : longs bateaux en bois) et on y reste des jours durant, tant sa qualité de vie est appréciable. Dans cet ancien fief des hippies, les hommes partent à la pêche avant que le soleil ne se lève, sur leurs boutres dont les grosses voiles sont cousues à la main. Très simple, loin des hôtels fastes et luxueux des plages de Mombassa, l’île de Lamu est un havre de paix. La plus vieille ville du Kenya est d’ailleurs, sans surprise, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec ses cours intérieurs, ses nombreuses terrasses, ses vérandas, ses portes en bois sculpté, ses murs en coraux, l’architecture de Lamu rend compte de ses nombreuses influences européennes, arabes ou encore indiennes qui traversent le Kenya. Dans les ruelles, il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des femmes voilées aux côtés d’Africaines aux boubous colorés. Fruit d’un séduisant mélange arabe et africain, la culture swahilie prédomine sur l’archipel. De nombreuses mosquées dominent la ville et ne se visitent que sur autorisation. Buller à Lamu, c’est également fuir les pots d’échappement puisque les voitures y sont proscrites et remplacées par les ânes : près de sept mille ! Longtemps malmenés, ils voient leur condition s’améliorer et leurs bagages s’alléger. Insolite : on peut même visiter le sanctuaire des ânes, dirigé par la fondation internationale de protection de l’animal. Entre deux traversées en bateau pour pêcher ou apprécier les fonds marins, on déambule tranquillement sur les marchés colorés et on goûte à la douceur de vivre ambiante à la terrasse d’un des nombreux cafés, jurant que l’on se trouve dans l’enceinte de sa proche et mythique cousine, Zanzibar.