Histoire de gourmandise

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Les madeleines de Commercy et de Liverdun ? Savoureuses bien sûr. Elles sont liées à l’histoire de la Lorraine.

Institutions incontournables du patrimoine culinaire lorrain, les madeleines de Commercy et de Liverdun perpétuent une tradition de biscuiterie artisanale et d’excellence qui a fait craquer bien des générations. Qui n’a jamais succombé à ce petit gâteau aux œufs, en forme de coquillage, allongée ou ronde, à la douce saveur d’antan ? Goûter prisé des enfants ou idéal pour la pause-café en entreprise, elle est le symbole de la convivialité. La ville de Commercy est le berceau de la madeleine avec cette anecdote qui a fait sa légende. En 1755, le Roi Stanislas reçoit. Mais, au cours du repas, son pâtissier lui fait faux bond. Un repas sans dessert ? Le bon Roi ne peut s’y résoudre. Son majordome va résoudre cet épineux souci. Pendant que les convives s’amusent de jeux, de récits… Voici qu’arrive le dessert. On apporte des gâteaux à la forme originale, dorés et fondants. Ravi, Stanislas fait venir l’auteur de cette prouesse : une jeune et jolie servante, Madeleine Paulmier, originaire de Commercy, rose d’émotion et les mains pleines de farine.

Le monarque le décrète : le gâteau se nommera Madeleine de Commercy. Depuis, la recette authentique a été jalousement conservée et ravit les gourmands. Jusqu’à la fin de seconde guerre mondiale, les voyageurs du chemin de fer qui faisaient halte à Commercy venaient contempler ce spectacle insolite de vendeuses de madeleines qui portaient de grands paniers d’osier et haranguaient les foules au cœur de la gare meusienne. A Liverdun, l’histoire de madeleines commence au début du XXe siècle quand le boulanger Joseph Rouvenacht aidé de son mitron Marcel Chenel profitent de la venue des nancéiens souhaitant jouir des bords de la Moselle, pour lancer ces fameux biscuits. Ils obtiennent une notoriété nationale en 1927 lors de la journée gastronomique Lorraine à Paris. Après la guerre, André et Pierre Chenel, fils de Marcel, développent l’activité en les distribuant dans le grand Est. Aujourd’hui, Serge Chenel, fils d’André, perpétue la tradition tout en innovant par la création de madeleines à la Mirabelle. Alors madeleines de Commercy ou de Liverdun ? Les deux ? Laissez parler vos papilles et régalez-vous… • S.C.