L’audit énergétique : pour qui ? À quel prix ? Comment ?

260
© iStock

Avant d’entreprendre de lourds travaux de rénovation, il est impératif de réaliser un état des lieux approfondi de votre habitation pour connaître vos besoins réels. C’est là que l’audit énergétique entre en scène. Focus sur cette analyse désormais obligatoire dans certaines situations.

Cheval de bataille du gouvernement, la rénovation énergétique globale vise à améliorer sensiblement le parc immobilier français à travers la réalisation de travaux d’ampleur. Mais avant de refaire l’isolation, le système de chauffage ou encore le système sanitaire de A à Z dans un logement, encore faut-il déterminer quelles modifications sont réellement nécessaires et pertinentes. Alors que le diagnostic de performance énergétique (DPE) continue d’essuyer les critiques, une analyse complémentaire et plus approfondie fait son chemin dans la législation et la pratique depuis quelques années : l’audit énergétique.

De quoi s’agit-il ?

Créée en 2021, cette évaluation, valable 5 ans, vise à établir un constat détaillé de la performance énergétique d’un logement afin d’identifier les failles potentielles et de recommander des axes d’amélioration.

Pour cela, un professionnel qualifié doit se déplacer chez vous, par exemple un diagnostiqueur immobilier certifié, une entreprise labellisée RGE (« reconnu garant de l’environnement »), un bureau d’études spécialisé ou encore un architecte. Il va alors analyser les caractéristiques de votre logement, la qualité de l’isolation thermique, la performance énergétique de vos installations (chauffage, ventilation, climatiseur, etc.), mais aussi vos habitudes de vie, afin de dresser un état des lieux de vos consommations. Pour fiabiliser davantage cette évaluation, il est également recommandé de lui fournir tous les plans, diagnostics et autres documents pertinents en votre possession.

Grâce à toutes ces informations, l’auditeur va pouvoir vous présenter au moins deux scénarios de travaux, à réaliser en une ou plusieurs étapes, et ce, en définissant un ordre de priorité, afin d’améliorer sensiblement et efficacement les performances énergétiques de votre habitation. Ces propositions doivent en outre obligatoirement être accompagnées d’un chiffrage des coûts à prévoir, des économies attendues, ainsi que des aides publiques possibles pour financer le chantier.

Êtes-vous concerné ?

L’audit énergétique peut évidemment être proposé à n’importe quel propriétaire désireux de déterminer ses besoins avant de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Cela dit, c’est surtout dans un cadre réglementaire que cette évaluation se développe de plus en plus. Déjà requis depuis quelques années par la loi pour bénéficier de certaines aides publiques à la rénovation, l’audit énergétique s’impose en effet comme la nouvelle arme de l’État dans la lutte contre les logements énergivores. Après un report de plusieurs mois, cette analyse fait ainsi partie des diagnostics obligatoires à délivrer à l’acquéreur d’une habitation classée F ou G par le DPE pour toute promesse de vente ou, à défaut, acte de vente signé depuis le 1er avril 2023, sachant qu’en Outre-mer la mesure s’appliquera au 1er juillet 2024. Dans cette optique, les recommandations de travaux formulés dans ce document doivent d’ailleurs permettre d’atteindre a minima l’étiquette B du DPE, avec une première étape permettant de gagner au moins une classe et d’atteindre la classe E. Mais cette réglementation est amenée à évoluer puisque le gouvernement a d’ores et déjà prévu d’étendre l’obligation de l’audit aux logements classés E à partir de 2025, puis à ceux classés D en 2034.

Combien ça coûte ?

Tout comme pour le diagnostic de performance énergétique, les tarifs de l’audit énergétique ne sont pas réglementés. Dès lors, la facture peut grandement varier d’une entreprise à l’autre mais aussi en fonction de la taille de votre logement et de votre région. À titre indicatif, sachez que les professionnels avancent une fourchette de prix entre 800 € et 1 500 €.

Une partie du coût peut toutefois être prise en charge grâce au dispositif MaPrimeRénov. Le montant de l’aide varie alors en fonction de vos ressources, de 500 € pour les ménages très modestes à 300 € pour les foyers aux ressources dites intermédiaires. Les particuliers les plus aisés n’y sont en revanche pas éligibles. Si l’audit s’inscrit dans une démarche de rénovation globale, il peut enfin bénéficier d’une prime énergie versée au titre des certificats d’économie d’énergie.

Renseignez-vous auprès d’un conseiller France Rénov au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé) et consultez l’annuaire des diagnostiqueurs-auditeurs certifiés sur France-renov.gouv.fr.
Photos © iStock, DR