La ventilation double-flux pour déshumidifier sans faire chuterle thermostat

239
© Quelle énergie, DR

Alors que les VMC simples sont aujourd’hui les plus fréquentes dans les logements français, il existe un autre système de ventilation qui limite les pertes de chaleur tout en étant plus performant. On vous présente la VMC double-flux.

Si une bonne isolation thermique est indispensable pour limiter les variations de température dans nos logements et donc, le recours massif aux systèmes de chauffage et de climatisation qui font grimper en flèche nos consommations d’énergie, elle comporte néanmoins un inconvénient majeur : en augmentant l’étanchéité de nos demeures, celles-ci peuvent difficilement évacuer le surplus d’humidité. Voilà pourquoi les ventilations mécaniques contrôlées, ou VMC, ont depuis 1982 été rendues obligatoires en France dans les salles de bains, cuisines et toilettes des logements neufs. Or, si la VMC simple, qui fonctionne avec un débit à extraction, est la plus répandue dans l’Hexagone, il existe également des VMC à double flux. On fait le point sur les avantages et les inconvénients de ce dispositif.

Un fonctionnement qui préserve du froid

Les VMC simples créent une dépression dans les pièces où elles sont situées afin d’extraire l’air humide ou vicié et de le remplacer par l’air extérieur qui pénètre via les bouches d’entrée d’air se trouvant généralement sur le châssis au-dessus des fenêtres. Si ce système permet de renouveler l’air dans la cuisine ou la salle de bains, il a toutefois l’inconvénient majeur de refroidir considérablement le logement en hiver, occasionnant une surconsommation de chauffage qui peut aller jusqu’à 30 % selon l’Ademe (Agence de la transition écologique). Il est également peu efficace dans les pièces sèches.

La VMC double-flux, quant à elle, extrait l’air vicié de chaque pièce (y compris celles dites sèches, comme les chambres ou le salon) et insuffle à la place un air neuf filtré et préalablement réchauffé grâce à un double circuit de gaines indépendantes. L’échangeur thermique récupère ainsi les calories de l’air extrait pour réchauffer l’air neuf entrant, qui est filtré avant d’être envoyé à l’intérieur via les bouches d’insufflation. Cette technique de ventilation limite les déperditions de chaleur et affiche un taux de renouvellement de l’air plus élevé car elle ventile toutes les pièces en continu avec un débit régulé. De plus, en éliminant les très petites particules (pollens, allergènes, formaldéhydes, etc.) dans ses filtres, elle garantit une meilleure qualité de l’air intérieur, souvent très pollué.

Une installation complexe

Il existe cependant un bémol : la VMC double-flux est plus complexe à mettre en œuvre qu’une VMC simple car elle nécessite la pose de gaines d’extraction de l’air dans chacune des pièces de l’habitation, ce qui engendre donc des travaux de plus grande ampleur. Si cet aspect est négligeable lors de la construction d’un logement neuf, en revanche, lors d’un projet de rénovation, la mise en place peut être compliquée, et devra être confiée à un professionnel qualifié. De plus, elle requiert un entretien plus important, notamment avec le changement des filtres, recommandé tous les six mois.

Quid du coût ?

Les VMC double-flux sont des équipements relativement onéreux. Si le prix varie en fonction des caractéristiques du logement, du modèle choisi et des tarifs de pose pratiqués par l’artisan, on estime en moyenne qu’il faudra au total débourser entre 4 000 et 8 000 €. Il est toutefois possible d’obtenir des aides afin de réduire la facture, telles que MaPrimeRénov ou un éco-prêt à taux zéro. Lauren Ricard

Bon à savoir: renseignez-vous sur vos droits à ces dispositifs auprès d’un conseiller France Rénov au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé) ou sur le site France-renov.gouv.fr. 
Photos ©  Quelle énergie, DR