L’isolation : la chasseaux « ponts thermiques »

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Le coût toujours plus élevé des énergies fossiles conjugué aux nouvelles normes dans le secteur du bâtiment favorise la mise en place d’une isolation maximale. Quelles sont les solutions les plus efficaces du marché?

La réglementation thermique 2012 (RT 2012) a été mise en place pour répondre aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement. Elle vise principalement à limiter les consommations énergétiques des bâtiments neufs, quels qu’ils soient. L’évolution par rapport à la RT 2005 est une division par trois de la consommation d’énergie primaire (50 kWh/m²/an contre 150 kWh/m²/an pour la RT 2005). Les futures normes imposeront le traitement de l’étanchéité à l’air ou la réduction des ponts thermiques. Des mesures qui impliquent naturellement une isolation performante des habitations.

Etanchéité du bâti

Selon le guide « Vers un bâtiment durable », proposé en téléchargement gratuit depuis le site officiel Plan bâtiment grenelle, les passages d’air parasites entraînent une augmentation de près de 20% des consommations. Si les entrées s’avèrent être multiples (menuiseries extérieures, liaisons façade-plancher, coffres de volet roulant…), elles peuvent également provenir de l’installation électrique, notamment des boites d’encastrement. Il convient donc de les remplacer par des modèles étanches (doubles ou triples pour minimiser le nombre de perçage dans les parois), de même pour les obturateurs. Ces équipements simples et peu couteux sont capables de réduire les fuites d’air d’environ 90% par rapport aux boîtes standards. Dans un registre voisin, il existe des revêtements intérieurs à projeter sur les murs pour augmenter l’étanchéité à l’air. Ces matériaux techniques, tel qu’Aéroblue, permettent de traiter les fuites d’air parasites de la maçonnerie, des plafonds et des planchers. Enfin, pour une introduction d’air raisonnée, la ventilation mécanique contrôlée (VMC) est préconisée.

Structure renforcée

Une maison basse consommation réduit de deux à trois fois les factures de chauffage par rapport à une habitation classique. Évidemment, sa réalisation, minutieuse, exige l’emploi de matériaux haute performance. Le béton cellulaire en est un. Structurant le bâti, cette matière première est capable de conserver longtemps aussi bien la chaleur captée durant les journées hivernales que la fraicheur estivale. Il est donc compatible avec le label BBC (bâtiment basse consommation), norme française des maisons passives. Les murs en parpaings doublés intérieurement sont également une bonne solution, suivant l’isolant choisi.

Isolation performante

Les isolants pour murs et combles sont extrêmement nombreux sur le marché. On peut néanmoins distinguer les minéraux, les synthétiques et les naturels. Peu écologiques, les laines minérales présentent l’inconvénient majeur de se tasser au fil des ans et de perdre de leur efficacité. Les isolants naturel, eux, restent performant avec le temps. Ils ont aussi l’avantage d’assainir l’air intérieur en laissant respirer la maison. Ils résistent aussi bien au feu et à l’humidité qu’aux rongeurs et offrent au surplus de très bons résultats sur les critères phoniques. Certaines constructions ayant obtenu le label BBC ont ainsi employé la ouate de cellulose, notamment sous la forme de flocons soufflés. Les panneaux d’isolation en fibres de bois, fabriqués à partir de cellulose naturelle, ou encore le chanvre sont fréquemment utilisées en raison de leur haut pouvoir isolant. Il existe par ailleurs des matériaux de doublage très techniques, à l’instar des plaques de plâtre Placoplatre standard BA13 revêtues d’un panneau PSE graphite élastifié, aux performances thermiques et acoustiques particulièrement élevées. Une isolation réussie – des murs, du plancher, de la toiture – associée à des triples vitrages évolués, l’ensemble couplé à une ventilation double flux, devrait permettre de limiter considérablement ces fameux ponts thermiques, dans le viseur de la RT 2012.

Frédéric Ferrand