En décembre, on lâche les poules dans le potager

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Quel plus grand cauchemar, quand on est un petit vermisseau, que la vision dantesque d’une bande de poules affamées fondant sur le lopin de terre dans lequel on a ses habitudes. Par leurs grattages incessants, à coup sûr, elles vous débusquent et vous picorent goulûment. C’est, a contrario, le rêve de tout jardinier ! Voilà enfin éradiquées les larves et les limaces qui ravagent le potager.

Au grand dam des industriels de la chimie, la poule vaut sans conteste la plupart des produits pesticides destinés à éradiquer les ravageurs du jardin. En effet, elle passe le plus clair de son temps à gratter le sol pour y surprendre les insectes et les vers dont elle se délecte. Prédateur curatif des limaces, escargots et autres chenilles qu’elle engloutit sur-le-champ, c’est aussi un très bon agent préventif qui avale œufs et larves de nuisibles. Même si elle gobe au passage quelques vers de terre bien utiles, le jeu en vaut largement la chandelle. De par son activité débordante, la poule griffe le sol et l’aère en surface, permettant également le déracinement des mauvaises herbes. L’autre énorme avantage est l’enrichissement du sol par les fientes. Très riches en azote, au point que le fumier de poule est considéré comme un engrais et non un amendement, elles améliorent la fertilité du sol de façon notable et naturelle. Mais la poule se régale également de toutes les graines, plantules, feuilles, fruits et légumes mûrs qu’elle trouve dans le potager. Toutes les plantations sont donc potentiellement des cibles, en premier lieu les salades, les semis ainsi que les légumes d’été. Avoir des poules permet de jardiner de manière naturelle, biologique et durable. Sans oublier le plaisir de voir son jardin plein d’animation et de vie !

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Des soins quotidiens et hebdomadaires

Une poule peut vivre jusqu’à 10 ans, pensez-y au moment de l’achat ! Son espérance de vie dépend de sa race, de la qualité de son alimentation et de son environnement. Une poule n’est pas exigeante mais demande quand même des soins quotidiens.
Pour leur sécurité et pour les protéger des prédateurs, enfermez vos poules dans le poulailler du coucher au lever du soleil. L’hiver, n’ouvrez pas le poulailler trop tôt le matin et faites-les rentrer un peu plus tôt le soir, pour ne pas trop les exposer au froid.
Les poules aiment la routine : donnez-leur à manger deux fois par jour à heures fixes, en donnant par exemple 1/3 de la ration le matin et 2/3 le soir. Changez l’eau, nettoyez les mangeoires et les abreuvoirs. L’eau doit rester abondante et fraîche en toutes saisons.
Pour garder vos poules en bonne santé, donnez leur des vitamines.  Nettoyez le poulailler (sans oublier les perchoirs) avec un grattoir et changez la litière au moins une fois par semaine : celle-ci doit rester sèche.  

A faire pendant l’année…

Pour éviter la prolifération de bactéries et de parasites, désinfectez et traitez l’ensemble du poulailler deux fois par an avec des produits conseillés par votre vétérinaire pour éviter tout problème de toxicité pour les animaux et/ou œufs. Vérifiez le bon état des parois et du toit, surtout s’il s’agit d’un poulailler en bois.
La vaccination des volailles se fait dès leur plus jeune âge, quand se sont encore des poussins. En revanche, un bilan vétérinaire annuel est fortement conseillé, incluant si possible une analyse de selles. Votre vétérinaire pourra ainsi pour prescrire un programme de vermifugation adapté au contexte. En général, deux traitements annuels sont recommandés, au tout début du printemps et en automne hors période de ponte. Lors de la mue de fin d’été-début d’automne, des suppléments alimentaires font le plus grand bien aux poules et les aident à reconstituer un beau plumage.

S.C

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