« La nature est créatrice »

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La salle Rosenkrantz de l’Abbaye des Prémontrés accueille « Lignes d’argile », une exposition signée Sylvie Jabot.

Autodidacte et passionnée, l’artiste travaille l’argile depuis une quinzaine d’années : « Je devais avoir ça en moi depuis un moment. J’aime travailler cette matière qui vient de la terre. J’ai vécu mon enfance dans une maison de chasse entourée de forêt. Pour moi, la nature est créatrice. » Près de 40 sculptures et 7 tableaux composent cette exposition mêlant à la fois sa passion pour la danse classique et la nature.

De ses cours de danse, elle garde le souvenir des ondulations des corps mais aussi des rythmes musicaux qu’elle applique à son musicien du Carnaval de Venise ou à ses couples de danseurs. Dans la petite salle dédiée aux ateliers de modelage, elle y a accroché cette phrase : « Danser, c’est créer une sculpture qui n’est visible qu’un instant » (Erol Ozan). Et pour cause lorsqu’elle assiste à un ballet, elle identifie les danseurs comme « des sculptures en mouvement ».

Transmettre sa passion

À ses créations en terre cuite représentant la nature, Sylvie Jabot y a associé parfois le cristal, comme pour rendre hommage au patrimoine verrier lorrain : « J’aime ce contraste entre l’argile opaque et le cristal qui laisse passer la lumière » explique-t-elle.

Artiste généreuse, elle ne conçoit la création que si elle est transmise. Pour elle, l’art permet de dépasser les possibles et la culture devrait être accessible à tous. C’est pourquoi elle animera des ateliers à l’Abbaye sculpture-modelage à destination des enfants les 18 novembre et 8 décembre prochains.

Jusqu’au 16 décembre, tous les jours de 10h à 18h • Tarifs : 5 €, 3 € (Billet jumelé avec l’exposition Carnet de guerre, d’Alexandra Chauchereau. Le billet de l’exposition inclut la visite libre du monument historique.) • Réservations obligatoire pour les ateliers (5€) : 03 83 81 10 32 ou [email protected]

Fête régionale de la Truffe

Pour la 15e année consécutive, l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson accueille, les 17 et 18 novembre, la Fête régionale de la Truffe organisée en collaboration avec l’Association Meusienne des Planteurs et Promoteurs de la Truffe en Lorraine (AMPPTL). Nichée au cœur du croissant trufficole qui part du Luxembourg et descend jusqu’en Bourgogne, l’Abbaye est l’endroit idéal pour cette grande fête devenue incontournable. Connaisseurs et néophytes se retrouveront lors de ce week-end gourmand où il sera question d’un marché aux truffes fraîches de Lorraine, de découvertes et de dégustations des produits gourmands du terroir, d’une exposition proposée par l’AMPPTL, de conférences, de conseils en plantation truffière et de vente de plants.

Comme chaque année, deux déjeuners « Truffe » seront proposés à 40 euros (complets) ainsi que deux dîners « Prestige » dans l’Abbatiale à 98 euros. Tarte fine de truffes, pommes et foie gras chaud poêlé ; Saint-Jacques en coquille, beurre noisette, truffe et parmesan  ou encore agneau de lait accompagné de son risotto de pâtes, artichaut et céleri sont à la carte de ces menus d’exception pour savourer le diamant noir à sa juste valeur. L’entrée de la Fête de la Truffe est libre. Les repas sont, eux, à déguster sur réservation. Ne tardez pas, les gourmands sont toujours nombreux à être fidèles au rendez-vous ! 

Renseignements et réservations : 03 83 81 10 32 ou [email protected]

Souvenirs au présent

Dans le cadre du Centenaire 14-18, l’Abbaye des Prémontrés donne l’opportunité à Alexandra Chauchereau d’exposer son regard sur l’histoire de son grand-père paternel.

Né en 1895, Henri Chauchereau est un soldat envoyé en renfort au 368e régiment sur le front de Woëvre d’avril à juin 1915. Ce front s’étire de l’ouest de Pont-à-Mousson jusqu’en Meuse, en passant par Fey-en-Haye, Réménauville ou encore Flirey. De septembre 1915 à mars 1916, à l’aube de la sanglante bataille de Verdun, Henri Chauchereau est posté à proximité, à Vauquois.

Ce parcours, Alexandra Chauchereau l’a découvert en 2015, dans une petite valise retrouvée dans la cave de la maison de sa maman. « Il y avait un petit mot, écrit par ma grand-mère : “papiers divers concernant divers événements, à vérifier ”. Dans la valise, j’ai trouvé le carnet de mon grand-père. Dès les premiers mots, j’ai compris de quoi il s’agissait. » Alexandra Chauchereau n’a pas beaucoup connu son grand-père, décédé lorsqu’elle était enfant. Son propre père le décrit comme taiseux. Il n’a jamais voulu parler de la guerre.

Histoire familiale

Artiste peintre depuis plus de 20 ans, Alexandra Chauchereau s’est alors lancée dans un projet où « l’idée est d’associer nos deux mains, nos deux écritures ». L’exposition intitulée « Carnet de guerre #1 : dans ses pas » regroupe des encres, des peintures à l’acrylique, des archives. Des photos aussi, car l’artiste est allée marcher sur les pas de son grand-père, comme pour le retrouver. Ici, elle peint la butte du Vauquois, défigurée par la guerre. Là, une carte de l’Europe retraçant son trajet. Parfois, le texte est la reproduction de l’écriture de son grand-père grâce à du papier carbone, d’autres fois, c’est son écriture à elle. « Ce travail est basé sur l’histoire familiale mais aussi sur l’histoire universelle. Les personnes ayant déjà vu l’exposition me disent toujours que ça leur évoque des souvenirs. Finalement, l’histoire de mon grand-père est, quelque part, l’histoire de tout le monde. »

Aujourd’hui, le nom « Chauchereau » trône fièrement sur la façade de l’Abbaye : « C’est un symbole fort, qui aurait ravi mon grand-père, et mon père aussi, disparu il y a une vingtaine d’années. »

Jusqu’au 16 décembre, tous les jours de 10h à 18h • Tarifs : 5 €, 3 € (Billet jumelé avec l’exposition Lignes d’argile, de Sylvie Jabot. Le billet de l’exposition inclut la visite libre du monument historique.) Visites guidées les 7 et 21 novembre et le 5 décembre à 14h30 (sans suppl.) Renseignements : 03 83 81 10 32 ou abbaye-premontres.com

Publi-reportage • Photos © DR