Le design sort de l’ombre

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Pour sa deuxième édition, Innodesign, Rencontres Internationales de l’Innovation, du Design et des Arts Appliqués, entend conquérir le grand public. En investissant pour deux jours le prestigieux Arsenal de Metz, l’événement veut conjuguer les savoir-faire d’une branche qui prend de plus en plus d’importance dans la société actuelle. Le design est partout, Innodesign le prouve.

La plupart des salons du design existants sont souvent des rendez-vous de professionnels, très hermétiques au grand-public. C’est cet état de fait que Marie Rigaux, fondatrice d’Innodesign a voulu remettre en cause en proposant un nouveau rendez-vous du genre.

Innodesign est un événement qui se propose de jouer les passerelles entre les entreprises, professionnels, créateurs et grand public, avec rencontres, échanges et témoignages au programme. Durant deux jours, ateliers et conférences seront proposés autour d’une exposition où le design va être mis en lumière.

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Le vendredi est réservé aux professionnels, même si le grand public, amateur éclairés et curieux sont les bienvenus : dans la salle de l’Esplanade de l’Arsenal,  une série de conférences et débats est consacré au thème : « Conjuguons les savoir-faire », avec toujours une attention particulière en direction des démarches respectueuses de l’environnement et citoyennes. Au programme des intervenants, Jean-Luc Ginder, professeur à la Sorbonne, spécialiste de l’économie du design, Emmanuel Caillaud, chercheur à l’université de Strasbourg et spécialiste de l’innovation, Anne Luu, spécialiste du packaging et consultante pour de nombreuses entreprises, Hervé Collignon, expert en design-thinking et aujourd’hui consultant, agence Hooks Strategy et Innovation.

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Privilégier l’ouverture et la rencontre

A côté de ces conférences, salle de l’esplanade, deux autres espaces d’exposition.

Le Studio gouverneur accueillera du design objet, meuble, création pour une démarche exposition et B2C ainsi qu’une série d’écrans présentant les projets et démarches des participants chinois qui viennent exposer pour le Prix Innodesign 2016 . On y verra notamment des tapisseries de deux grands créateurs argentins, Chiachio et Gianonne qui viennent d’être exposés à Paris et New-York. Le meilleur actuel de ce qui se fait en design et arts appliqués que l’équipe d’Innodesign a su convaincre. Le sculpteur et souffleur de verre français Xavier Carrère présentera des pièces exceptionnelles en verre pour le jardin.

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L’Orangerie, située au premier étage des lieux, sera réservée à la présentation de produits innovants, services, échanges de savoir-faire et ateliers avec des espaces dédiés. L’installation des différents espaces autour de zones de convivialité devrait favoriser les contacts professionnels. « A l’heure d’internet, les designers ont besoin de se faire connaître d’une façon différente, explique Marie Rigaux. Nous n’avons pas voulu d’espaces d’exposition de type stands. Nous avons privilégié l’ouverture et la rencontre. Les designers, les créateurs seront présents pour partager avec le public leur travail plus que pour présenter leurs créations. »

C’est dans cet espace qu’on retrouvera également, Graoulab, le FabLab de Metz, dédié à la fabrication numérique où tout le monde peut venir s’essayer à prototyper des projets, créer ou simplement personnaliser un objet grâce à une imprimante 3D.

Dans ces espaces, la mise en commun des outils du FabLab et le partage des savoir-faire de chacun permettent de mener des projets qui n’ont comme limite que l’imagination des participants.

Innodesign les 18 et 19 novembre à l’Arsenal – 3 Avenue Ney, 57000 Metz. Informations, détails du programme, réservations, billetterie, tarifs ateliers et masterclass sur innodesign.fr

Un prix pour la création

Le Prix Innodesign a été créé en 2014.. C’est un prix franco-chinois qui a le soutien de l’association des designers d’intérieurs de Chine, CIID88, à Pékin ainsi que ceux du Beijing Global Art International Exhibition et du Collectif Français pour l’Innovation et le Design.

Ce prix récompense la créativité et le design dans le cadre des valeurs de respect de l’environnement de la citoyenneté de l’esthétique adaptée de l’attachement à la qualité des matériaux utilisés.

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Le Prix Innodesign a été lancé à Pékin, pour la Chine, en juillet 2015 au cours d’une cérémonie d’ouverture organisée par CIID88. Ce moment de rencontre est reconduit tous les ans et permet d’échanger avec les lauréats. Le prix est particulièrement couru par les créateurs chinois, conscients de ces problématiques dans leur économie moderne. Un jury franco-chinois composé de designers, architectes, acteurs du design et de l’industrie est garant de la qualité des travaux récompensés.

Beaucoup de nationalités y concourent dans de nombreux domaines : projets d’hôtel, de musées, design intérieur, de produits… Remise du prix lors d’une grande cérémonie le vendredi 18 à 18h30 dans la salle de l’Esplanade.

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Sonia Verguet, du design dans la cuisine

Les designers sont partout, même aux fourneaux. Et ce n’est pas juste pour faire joli… Rencontre avec Sonia Verguet qui vous propose de goûter au design culinaire lors d’ateliers qu’elle animera le 19 novembre à Innodesign.

Quel est votre parcours ? Comment êtes-vous venue au design culinaire ? 

Je suis diplômée de l’école nationale supérieure des Beaux arts de Dijon et de l’école des arts décoratifs (HEAR) de Strasbourg. Je m’intéressais au design culinaire en tant qu’étudiante et avais d’ailleurs été reçue à l’ESAD de Reims qui propose cette option. Après une dizaine d’années dans le design d’espaces et d’objets, je me suis spécialisée dans le design culinaire. Ma première réalisation a été le moule Home Made (éd.Konstantin Slawinski). C’est un moule à gâteau en silicone qui permet de « construire » 20 petites maisons. La forme est volontairement laissée épurée, pas de fioritures sur les maisons, sauf si on décide de le faire soi-même en les décorant après cuisson. Ainsi, on peut réaliser ses plus fous désirs d’architecte ou d’urbaniste cachés. Architecture et pâtisserie, deux mondes différents qui se répondent… Ces deux mondes ne sont finalement pas si loin l’un de l’autre. En architecture, le béton entre deux briques, ressemble beaucoup à la crème entre des gâteaux, des peintures ressemblent à des sirops aux fruits.

Le design culinaire ça se résume à de l’esthétique ou c’est un peu plus que ça ? 

Le design culinaire est du design et comme le design, donc, il n’est pas qu’esthétique. Ce n’est pas une décoration comestible sur une assiette. Non, une carotte taillée en fleur posée sur le bord d’un plat n’est pas du design culinaire ! Cela ne relève pas non plus des arts de la table, même si les ustensiles et les contenants font partie intégrante de la recherche des designers : la vaisselle, aussi jolie soit-elle n’est pas non plus du design culinaire. Ce fameux design culinaire n’est rien d’autre que du design appliqué à des la nourriture, il vise à trouver de nouvelles formes à ce que nous mangeons en éveillant nos consciences au monde qui nous entoure. Il touche aux sujets liés à la chaîne alimentaire (de la culture de nos légumes et la manière dont ils sont récoltés vendus et amenés dans nos assiettes, en passant par le volet histoire de ces légumes, aspects nutritionnels, et enfin par tout ce qui y est lié telles les traditions culinaires, la poésie, le dégoût d’un aliment suivant la culture, …).

Cette discipline assez récente troue-t-elle sa place dans notre quotidien ou est-elle réservée à des produits haut de gamme ? 

Elle a depuis longtemps trouvé sa place dans notre quotidien : l’Apéricube et le Toblerone en sont de parfaits exemples : ils ont fait naître par leur nouvelle forme une nouvelle manière de manger et le fromage et le chocolat, seulement on n’a pas conscience que cela est du design culinaire !

Le design s’immisce partout. Nous changeons de chaises seulement quelques fois dans une vie et c’est pourtant l’objet le plus repensé par les designers. Alors que nous mangeons 3 fois par jour…

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Travaillez- vous de la même manière avec des aliments qu’avec de matériaux plus « classiques » comme le bois ou le métal ?

Oui, car je travaille avec le fond des choses, un sujet donc peu importe le matériau. Mes projets sont issus de commande ou sont le fruit d’initiatives et de recherches personnelles.

Quelle que soit leur échelle ou leur nature – un gâteau ou un tabouret – l’intention première reste toujours la même : que les histoires racontées soient lisibles par tous.

Un exemple de réalisation dont vous êtes particulièrement fière ? 

La bûche Pas à pas qui raconte ce moment de Noël qu’on attend tous et qui n’arrive que dans les films : la neige et la poésie liées à cette fête ! Elle est le fruit d’une collaboration avec la pâtisserie Gillmann de Strasbourg en 2014. Je souhaitais qu’à l’arrivée du dessert sur la table de fête, une certaine magie opère. La neige est là, un petit oiseau a marché dessus, on laisse son esprit vagabonder, on s’évade pour quelques secondes… Pour parvenir à ce petit vallon enneigé plusieurs essais en terre cuite ont été réalisés avant d’aboutir à un moule en silicone. Ce projet a voyagé jusqu’en Chine et le moule est disponible désormais pour le grand public.

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A Innodesign vous allez animer des ateliers, notamment pour les enfants, est-ce un public particulièrement réceptif ?

C’est un public tout aussi réceptif oui car les aliments, le moment du repas et ce qu’il raconte nous parlent à tous ! Le design culinaire peut apporter plus de goûts à vos repas. Pour le prouver je viens d’écrire un livre « Initiation au design culinaire » qui présente mes projets et propose 20 petits ateliers pratiques qui vous expliqueront comment fabriquer des napperons en sucre ( plus utiles que les napperons en coton), ou un jeu d’assemblage comestible (qui a dit qu’on ne pouvait pas jouer en mangeant ?) ou encore du papier bulle en gelée de coco… Que ce soit pour un goûter d’enfant, un cocktail ou même un dîner intime il y a mille et une manière d’ajouter une touche de design culinaire à votre table. C’est ce que je veux partager avec le public d’enfants et d’adultes lors des ateliers du samedi à Innodesign. • Propos recueillis par A.C.

Plus d’infos sur soniaverguet.com

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Masterclass design culinaire

Le design culinaire vise à trouver de nouvelles formes à ce que nous mangeons, en éveillant notre conscience au monde qui nous entoure. Car se nourrir n’implique pas que notre estomac.

Le bien manger, le bien nourrir

Vendredi 18 Novembre : espace Orangerie, Masterclass design culinaire dirigée par Sonia Verguet, designer culinaire.

9h30 > 11h : aspects théoriques du design culinaire et débat à partir de cas concrets. 100 personnes maximum sur inscription préalable : 25 €. Sont concernés tous ceux qui sont en charge de « nourrir » : des agriculteurs et producteurs aux cuisiniers, traiteurs, artisans, personnels de services alimentation : cantines, hôpitaux, maisons de retraites, et tous ceux qui veulent se poser la question de l’aliment.

14h30 > 17h : atelier d’applications pratiques. 20 personnes maximum sur inscription préalable : 200 €. Sont concernés les acteurs de la mise en place concrète : cuisiniers, traiteurs, artisans, passionnés de cuisine revisitée.

Samedi 19 Novembre : espace Orangerie, ateliers de design culinaire par Sonia Verguet, groupes de 10, enfants et/ou adultes. Voir réservations visiteurs sur le site innodesign.fr

Rencontres Internationales : innovation, design, arts appliqués. Les 18-19 novembre 2016 à l’Arsenal, Metz.

Publi-reportage • Photos © DR