L’Andra au contact des habitants

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Vue generale du Centre industriel de regroupement d'entreposage et de stockage au milieu de la foret. © Vincent Duterme

Agence publique dans la gestion à long terme des déchets radioactifs français, l’Andra ouvrira, comme chaque année, les portes de deux de ses sites à l’occasion d’une journée portes ouvertes le dimanche 24 septembre.

La question de la gestion à long terme des déchets radioactifs est cruciale. Dans le rôle du maillon indispensable de la chaîne nucléaire, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Créée en 1979, elle met son expertise et son savoir-faire au service de l’État pour trouver, mettre en œuvre et garantir des solutions de gestion sûres pour l’ensemble des déchets radioactifs français afin de protéger les générations présentes et futures du risque que présentent ces déchets. 

La première mission dévolue à l’Andra est de développer le système de stockage en surface des déchets de faible et moyenne activité. Pour cela, elle reprend l’exploitation du Centre de stockage de la Manche – centre ouvert, sous l’égide du CEA, en 1969 – et impose aux industriels électronucléaires quelques règles fondamentales sécuriser et rationnaliser le stockage des déchets. En outre, elle construit un système de collecte pour contrôler et maîtriser les eaux sortant du stockage, ce qui lui permet de surveiller l’impact du Centre sur son environnement.

A partir de 1984, l’Agence se met à la recherche d’un site où implanter un nouveau centre de stockage susceptible de prendre la relève de celui de la Manche lorsque sa capacité totale sera atteinte. Le département de l’Aube est retenu et le 4 septembre 1989, la création de ce nouveau centre situé près de la commune de Soulaines-Dhuys est autorisée.

En décembre 1991, l’Assemblée Nationale rend l’Andra indépendante du Commissariat à l’énergie atomique, dont elle dépendait. Elle devient alors agence publique indépendante, placée sous la tutelle des ministères de l’énergie, de l’environnement et de la recherche. En 1992, le CSFMA entre en service et en 1994, le Centre de stockage de la Manche reçoit son dernier colis, après 35 ans d’exploitation. Dès lors, l’Andra mène de nouvelles investigations géologiques pour implanter un laboratoire souterrain. En 1998, le site de Meuse/Haute-Marne est choisi pour implanter un laboratoire dans l’argile, dont les travaux démarrent en 2000. En 2009, le projet de Centre industriel de stockage géologique (CIGEO) naît.

Aujourd’hui, en plus de son siège social situé en région Île-de-France, les activités de l’Andra sont réparties sur 4 sites à travers la France : le Centre de stockage de la Manche (CSM), situé en Normandie, les centres industriels de l’Andra dans l’Aube (le Centre de stockage de l’Aube (CSA) et le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES) et le Centre de Meuse/Haute-Marne (CMHM).

Chronologie du projet Cigéo

  • 1979 : création par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de l’Andra
  • 1991 : une loi signe l’indépendance de l’Andra vis-à-vis du CEA et des producteurs de déchets
  • 1998 : le site de Meuse/Haute-Marne est choisi pour l’implantation d’un laboratoire souterrain
  • 2006 : par voie légale, l’Andra est confortée dans ses missions d’implanter, dans la couche d’argile étudiée, un centre de stockage réversible profond pour les déchets ciblés, et de rechercher une solution pour les autres déchets
  • 2009-2012 : naissance de Cigéo, centre industriel de stockage géologique
  • 2022 : le projet Cigéo est déclaré d’utilité publique
  • 2023 : dépôt par l’Andra de la demande d’autorisation de création (DAC) de Cigéo

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Le CMHM et le CIRES

Deux des sites de l’Andra ouvriront leurs portes au public le dimanche 24 septembre : le CMHM et le Cires.

Cires, un site de stockage unique en France

Implanté sur les communes de Morvilliers et de La Chaise dans le département de l’Aube, le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES) est dédié, depuis 2003, au stockage des déchets de très faible activité (TFA), et depuis 2012, au regroupement de déchets radioactifs issus d’activités non électronucléaires et à l’entreposage de certains de ces déchets qui n’ont pas encore de solution de gestion définitive. En 2016, une nouvelle activité de tri et de traitement dédiée également aux déchets radioactifs issus d’activités non électronucléaires a été mise en service.

Comment le stockage fonctionne ? Les déchets TFA sont stockés dans des alvéoles de 176 mètres de long et 26 mètres de large, creusées à 8,5 mètres de profondeur dans une couche argileuse. 

Les déchets TFA sont essentiellement constitués de gravats, de terres, de ferrailles… très faiblement contaminés. Ils sont issus du démantèlement ou de l’exploitation d’installations nucléaires ou d’industries classiques utilisant des matériaux naturellement radioactifs. Les déchets TFA peuvent aussi provenir de l’assainissement et de la réhabilitation d’anciens sites pollués par la radioactivité. 

Quant aux déchets radioactifs issus d’activités non électronucléaires, ils sont regroupés, triés et traités au CIRES.  L’Andra assure la collecte de ces déchets auprès d’environ 1 000 producteurs non électronucléaires répartis sur l’ensemble du territoire national (hôpitaux, laboratoires pharmaceutiques ou autres filières industrielles…). Gants, plastiques, solvants, blouses, paratonnerres, détecteurs de fumées, objets radioactifs détenus par des particuliers (objets luminescents, fontaines au radium…). Ils sont de nature très variée. La majeure partie de ces déchets sont de très faible activité ou de faible ou moyenne activité à vie courte pour lesquels les filières de stockage existent. Une petite quantité de ces déchets sont de faible ou moyenne activité à vie longue et ne disposent pas encore de solutions de stockage ; ceux-là font l’objet d’un entreposage au CIRES. 

Enjeu du projet ACACI : augmenter les capacités de stockage autorisées du site
Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) et exploitée par l’Andra, le CIRES a une autorisation de stockage de déchets TFA de 650 000 m3. À fin 2022, 69,4 % de cette capacité totale autorisée étaient atteints. Vendredi 7 avril 2023, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a déposé auprès de la préfecture de l’Aube une demande d’autorisation environnementale pour augmenter la capacité actuelle de stockage des déchets de très faible activité (TFA) autorisée du CIRES, sans faire évoluer l’emprise existante de la zone de stockage et tout en conservant son niveau de sûreté. C’est tout l’enjeu du projet Acaci qui est réalisable grâce à différentes optimisations mises en œuvre dans le stockage au cours des 20 années d’activité du CIRES. Si ce projet est autorisé, il permettra de prolonger d’une dizaine voire une quinzaine d’années la durée d’activité de stockage de déchets TFA au CIRES. 

CMHM : concevoir le projet Cigéo

Pourquoi l’Andra a-t-elle choisi de s’implanter en Meuse/Haute-Marne ? Pour des raisons géologiques. En effet, le sous-sol de la région abrite une couche d’argilite spécifique (du Cavollo-Oxfordien) d’une centaine de mètres d’épaisseur. Stable depuis des millions d’années, elle est en mesure d’assurer efficacement, et sur le long terme, le confinement des déchets français les plus radioactifs (déchets dits de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MAVL).

Au cœur de l’activité déployée sur le Centre (vingtenaire) de Meuse/Haute-Marne (CMHM), qui rassemble plus de 360 salariés, chercheurs, techniciens, ingénieurs ou encore spécialistes de l’environnement : le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique), solution de gestion sûre et définitive pour les déchets les plus radioactifs et à vie longue.

Dispositif au centre de ce projet d’ampleur, le stockage profond consiste à isoler les déchets radioactifs à la fois de l’Homme et de l’environnement sur de grandes échelles de temps en utilisant les propriétés naturelles de la roche argileuse du callovo-oxfordien située à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Les études menées au Centre de Meuse/Haute-Marne ont pour vocation de caractériser et d’analyser la roche et son comportement ; menées depuis vingt ans, elles visent à démontrer la faisabilité et la sûreté du stockage profond.

Pour mener à bien ses recherches, l’Andra mobilise la communauté scientifique (sciences de la terre et de l’environnement, chimie, sciences des matériaux, mathématiques appliquées, sciences humaines et sociales) à travers son Laboratoire souterrain, et grâce à des partenariats avec des organismes de recherche et des établissements universitaires.

Une nouvelle page pour le projet Cigéo

Dernier palier franchi pour ce projet stratégique : la déclaration de Cigéo comme « d’utilité publique », concrétisée par un décret (du 8 juillet 2022) reconnaissant un projet d’intérêt général au regard de l’enjeu auquel il répond (et quel enjeu !) : protéger, sur le très long terme, l’Homme et l’environnement des déchets les plus radioactifs. Cette validation a été suivie du dépôt par l’Andra, début 2023, d’une demande d’autorisation de création (DAC) de Cigéo. Une étape en forme d’aboutissement et de nouveau départ. «Ce dépôt et l’instruction du dossier à venir par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) traduisent le début d’une nouvelle phase : Cigéo se prépare pour sa réalisation et l’Andra en devient l’exploitant. Il s’agit à présent d’avancer progressivement lors de cette instruction, en précisant d’abord certains éléments pour préparer la construction puis l’exploitation de l’installation », explique Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’Andra. En jeu : démontrer la robustesse du projet, notamment sur les questions liées à la sûreté. Pilotée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’instruction du dossier prendra 3 à 5 ans.

Comment s’informer de l’actualité des sites ?
Le journal de l’Andra distribué dans la Meuse, la Haute-Marne et dans l’Aube permet de tenir informés les riverains. Autre manière de se tenir au courant de l’actualité des sites : les réseaux sociaux et le site internet (rubrique « actualités »). Enfin, l’Andra est présente à la Fête de la science en octobre, et, dans une démarche de « dialogue » avec le territoire, va régulièrement à la rencontre du public dans les communes à proximité des sites.

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Une journée pour tout voir et tout comprendre

Dimanche 24 septembre, l’Andra ouvre simultanément les portes du Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES) à Morvilliers dans l’Aube et celles du Centre de Meuse/Haute-Marne (CMHM) à Bure/Saudron.

Parallèlement à des visites gratuites et sans inscription, accessibles de 10h à 17h, les deux sites ont mis les petits plats dans les grands pour offrir aux visiteurs un moment de découverte ludique et informative.

Sur le site du CIRES

Qu’est-ce qu’un déchet radioactif ? Comment sont-ils gérés en France ? Qu’est-ce qu’un stockage ? Comment protège-t-on l’environnement, l’Homme ? Au fil d’un parcours pédagogique, ludique et participatif, vous découvrirez, au sein du CIRES, ce que sont les déchets radioactifs, et surtout comment fonctionne le centre dédié aux déchets très faiblement radioactifs. 

Plusieurs stands animés par les collaborateurs de l’Andra vous permettront d’échanger et de comprendre les différentes activités du site, les métiers et expertises à l’œuvre ainsi que les projets en cours et à venir. Jeux, quiz, escape box, ateliers interactifs, jeu de piste vous permettront d’appréhender, par une approche ludique, les modalités de stockage des déchets radioactifs et les différentes activités du CIRES.  

Pour toute information complémentaire, contactez le service communication au numéro vert 0800 31 41 51, ou par courriel [email protected] !

Au CMHM

Au CMHM, vous irez à la découverte du projet Cigéo ! Plusieurs espaces d’information animés par les collaborateurs de l’Andra vous permettront de comprendre l’histoire, la conception, le fonctionnement à venir du projet de stockage Cigéo et de la sûreté. L’occasion vous sera donnée d’aborder différents sujets tels que : d’où viennent les déchets le plus radioactifs ? Où sera implanté Cigéo ? Qu’est-ce que la demande d’autorisation de création déposée par l’Andra en début d’année ? Quels sont les travaux nécessaires pour la construction de Cigéo ? Des jeux et ateliers 100% interactifs conçus pour le jeune public répondront notamment aux interrogations suivantes : qu’est-ce que la radioactivité ? Quelles sont ses utilisations ? 

En plus de ces moments ludiques, une visite virtuelle du laboratoire souterrain, avec présentation du programme d’observation de l’environnement et démonstration de conservation d’échantillon par cryogénie, vous sera proposée.

JPO au CMHM // Presentation de la carte avec les zones d’implantation de Cigeo

DES VISITES TOUTE L’ANNÉE
Au Centre de Meuse/Haute-Marne (CMHM) :
Visite de groupe du lundi au vendredi sur réservation préalable. Les week-ends de mars à novembre à 14h30 et 16h15, sans inscription.  
Plus d’informations au 03 29 75 53 73 (du lundi au vendredi) ou par mail à [email protected].

Au Centre de stockage de l’Aube (CSA) ou au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES) :
Visite guidée de groupe du Centre de stockage de l’Aube (CSA) et/ou du Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), du lundi au vendredi sur réservation préalable.
Plus d’informations au 0 800 31 41 51 (du lundi au vendredi) ou par mail à [email protected]

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Entretien avec… Eloïse Thill, chargée de communication au CMHM

À qui cette journée portes ouvertes s’adresse-t-elle ?

Chaque année, l’Andra ouvre les portes de ses centres afin d’accueillir de nombreux visiteurs. L’édition 2023 se passe simultanément au CMHM (Meuse/Haute-Marne) et au CIRES (Aube). Riverains, acteurs du territoire ou encore passionnés de technologies industrielles sont invités à venir découvrir nos centres au fil de différents ateliers : actualités des sites, visite virtuelle du laboratoire souterrain, démonstration du programme d’observation de l’environnement, jeu de piste sur les modalités de stockage des déchets radioactifs. Nous proposerons notamment des activités pédagogiques pour petits et grands. 

Comment les avez-vous imaginées ? Le projet Cigéo a ses opposants… L’idée est-elle de faire de la pédagogie ?

Une fois par an, un dimanche, nous faisons le choix d’ouvrir nos sites, sans réservation préalable, afin de montrer et d’expliquer les spécificités de nos installations. Dans cette démarche, nous développons un parcours durant lequel les visiteurs vont à la rencontre des salariés de l’Andra qui répondent à leurs questions et expliquent les activités et futurs projets des centres. Pour le reste, nous avons une mission d’information auprès de l’ensemble des publics. Nous sommes ouverts au dialogue et aux échanges et souhaitons que chacun puisse développer sa propre compréhension sur la gestion des déchets radioactifs.

Pourquoi est-il intéressant d’en profiter pour se rendre sur les deux sites ?

Situés à une heure seulement de voiture l’un de l’autre, le CMHM et le CIRES ont des activités bien différentes. Le CMHM, à travers son Laboratoire souterrain notamment, développe le projet Cigéo. Le CIRES est, quant à lui, en exploitation depuis 20 ans. Il permet le stockage en surface dans des alvéoles des déchets dits de « très faible activité » appelés aussi les TFA. Il a également des activités de regroupement, de tri, traitement et d’entreposage pour certains déchets radioactifs issus de la filière non-électronucléaire. Ils sont donc parfaitement complémentaires !

Comment les deux centres interagissent-ils au quotidien ?

CIRES et CMHM (tout comme le CSA et le CSM) sont rattachés à la direction industrielle et des activités du Grand Est. Au quotidien, nous partageons une approche commune dans certaines actions, comme celles de communication, avec des événements conjoints tels que la journée portes ouvertes, la fête de la science ou encore l’organisation des visites. Nous développons également une politique « achetons local » avec des entreprises du secteur et de « parrainage » auprès d’associations locales, manière pour nous de contribuer au dynamisme culturel et socio-économique de nos territoires ruraux d’implantation.

INFORMATIONS PRATIQUES – Journée portes ouvertes de l’Andra
Dimanche 24 septembre de 10h à 17h – Au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (CIRES), Morvilliers – RD960 et au Centre de Meuse/Haute-Marne (CMHM), Bure/Saudron – RD960 • Visites gratuites de 10h à 17h • Entrée libre, restauration sur place • Informations sur andra.fr • Instagram : @andra_officiel
Publireportage - Photos © Daniel Wambach, Méchantmood, Adrien Daste, Alain Durey, Vincent Duterme, L.Becet, Mer Dominique, DR