Le Maître de la nuit sous les lumières

338

Du 20 juin au 20 septembre 2015, le Musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille célèbre le centenaire de la redécouverte de son peintre emblématique à travers l’exposition « Georges de La Tour : retour à la Lumière ».

Mystérieux comme ses œuvres, Georges de La Tour (1593-1652) a pendant longtemps était l’objet de spéculations et d’hypothèses, dont certaines sont encore vivaces. La paternité de bien des tableaux lui a été attribuée, parfois à tort, et  de nos jours encore,  elle est le sujet de vives discussions entre experts. Reconnu aujourd’hui comme le « Maître des nuits », pour son traitement délicat de la lumière dans ses toiles, Georges de La Tour revient de loin. Pendant longtemps, celui-ci avait disparu des radars de l’Histoire de l’Art, avant de réapparaître par miracle en 1915. L’artisan de cette redécouverte est Herman Voss (1884-1969), directeur du Musée des Beaux-Arts de Dresde et passionné par les peintres oubliés ou méconnus. L’exposition temporaire du musée de Vic-sur-Seille propose justement de plonger dans les coulisses de cette réapparition miraculeuse. En 1912, Herman Voss enquête sur la Renaissance et les peintres de l’École du Danube. Il se retrouve à faire la visite de certains musées français dont ceux de Nantes et Rennes.

Archéologie picturale

Là, trois tableaux vont piquer sa curiosité. Le « Reniement de Saint-Pierre » et « l’Ange apparaissant à Saint-Joseph » appartiennent aux collections nantaises et ont été fraîchement restaurés à l’époque de sa venue. Une signature est apparue au bas de ces toiles : « G. de La Tour ». L’historien de l’Art fait le lien avec «  le Nouveau-né », une œuvre conservée dans la capitale bretonne, et attribue les trois toiles au Caravage lorrain. Il publiera le résultat de ses recherches en 1915 dans les Archiv für Kunstgeschichte, dans lesquelles il dévoile enfin le nom de l’artiste. En plus de ses propres œuvres « delatouriennes », « Saint-Jean-Baptiste dans le désert » et « Profil de femme », le musée Georges de La Tour offre aux regards des visiteurs deux autres tableaux du peintre : « Le Nouveau-né », aussi surnommé « La Joconde de Bretagne » pour la douceur qui s’en dégage, et « le Reniement de Saint-Pierre ». En complément, un ensemble de documents et ouvrages anciens retracent les différentes études ou publications sur le peintre. Georges de La Tour n’a pas livré tous ses mystères. Mais celui entourant son nom a bien été résolu. Et depuis cent ans, la Lorraine célèbre ce magicien de la lumière.

Rens. au 03 87 78 05 30 ou sur le site mosellepassion.fr

Publi-reportage