Marco, la voix du SLUC

899

Depuis 15 ans, Marc Augustin fait lever les spectateurs en déclenchant des olas. Rencontre avec un personnage aussi populaire que la mascotte du club, le fameux couguar.

Au Palais des Sports de Gentilly, celui que tout le monde ici appelle Marco est comme chez lui. Depuis le temps qu’il fréquente les lieux, il fait partie du paysage. Une poignée de main par ci, une tape dans le dos par là et toujours le petit mot amical qui le fait apprécier. Ce soir-là, le SLUC joue contre Nanterre. Arrivé de Saint-Dizier, une heure avant la rencontre, Marco prend quelques minutes pour s’entretenir avec VivreNancy. Interview chrono, la balle au bond.

VivreNancy : Comment appelle-t-on votre métier ?

Marco : Eh bien, je suis animateur-présentateur. J’assure des prestations sportives aussi bien dans le basket, dans le volley, dans le hand… partout en France, en Belgique et au Luxembourg. Je tiens aussi une rubrique sportive sur une chaîne 100 % locale de la TNT, Territorial TV, à Saint-Dizier (canal 23).

Comment devient-on un jour la voix du SLUC ?

Ce n’est pas très compliqué. Voilà quelques années, j’assurais un rôle identique pour les clubs de basket de Troyes Saint Julien puis de Chalon en Champagne en Pro B. J’ai été contacté par Jean-Luc Delanoue, qui s’occupait de la régie commerciale du SLUC. Le club avait besoin d’une personne pour animer durant les rencontres. Le contact a été très rapide. Mon baptême du feu fut un SLUC-ASVEL… et depuis quinze ans l’aventure continue.

Votre rôle durant les matches ?

Jouer avec le public ! Bien sûr, il faut assurer l’ambiance, cela va de la présentation des joueurs à l’annonce de l’entrée des danseuses durant les temps-morts  (le fameux « Merci Mesdemoiselles ») pour finir par quelques interviews après les rencontres dans le carré VIP. En général, je me mets dans le match deux jours avant. En cela, je suis bien aidé par Manu, mon disk jockey qui prépare durant la semaine, les musiques d’ambiance, les jingles pubs. Nous travaillons à la fois au feeling et aussi en fonction des impératifs demandés par le club bien entendu. Je travaille également avec le club des supporters quand il s’agit d’annoncer un déplacement ou une manifestation particulière.

Une recette pour chauffer le public et mettre une sacrée ambiance ?

Durant une rencontre, mon œil est partout ! A Nancy, on a 30% du public qui démarre au quart de tour, 30% qu’il faut davantage motiver, 40% qui reste spectateur. Mon crédo : il faut savoir bousculer le public mais ne jamais vouloir forcer l’ambiance,  sinon cela tombe à plat. De plus, un chant que je lancerai dans les travées de Gentilly ne sera bien sûr pas comparable avec celui d’une enceinte de football.

Quand on anime le SLUC, peut-on être supporter ?

Question difficile ! J’ai un cahier des charges précis en la matière. La Ligue proscrit tout excès de chauvinisme, ce qui est bien compréhensible. Mais, je vous l’avoue : si je suis un professionnel, l’aspect affectif et humain est bien présent… Je vibre et j’ai mes coups de cœur.

Votre plus belle ambiance à Gentilly ?

Incontestablement, c’est la demi-finale contre l’ASVEL en 2008. Toute la salle était en blanc. Une atmosphère de folie. Je dirais que c’est là mon plus beau cratère. Le plus bouillant ! Je mettrai ensuite l’épopée européenne en coupe Korac en 2002 : c’est ma meilleure croisière avec le SLUC. Pour compléter le podium, disons, le début de cette saison avec Nicolas Batum, beau mais éphémère. J’ai vécu ici un maximum d’émotions !

Et vos relations avec les joueurs ?

Elles sont amicales avant tout. Nous faisons notre job en priorité. Ce qui là aussi n’empêche pas les affinités comme celle avec Cyril Julian, quand il portait les couleurs du SLUC.

A part le SLUC ?

Je reste un fondu de sports ! Ainsi, je suis entraîneur d’un club de football de District qui évolue en Meuse, Haironville.

Trente minutes avant l’entame contre Nanterre. La pression monte, le Palais des Sports se remplit. Marco doit nous quitter. Une dernière photo avec le coach Jean-Luc Monschau et le voilà dans sa bulle. C’est parti pour 40 minutes d’adrénaline. Micro en main, Marco est inimitable, pour le grand plaisir du public.