Fadila Sammari, une femme de cœur

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Fadila Sammari est de celles qui vont toujours de l’avant. Elle défend avec passion plusieurs actions, notamment le développement des liens entre la France et l’Algérie. Une belle rencontre pour VivreNancy.

L’Excelsior un après-midi. Le soleil inonde la brasserie et fait presque oublier les températures glaciales qui règnent au dehors. Fadila Sammari nous reçoit avec son jeune fils, souriante et attentionnée. L’approche du week-end la réjouit. « L’occasion de souffler un peu » nous confie-t-elle. Il faut dire que son agenda bien rempli est le reflet de son dynamisme et des multiples activités qu’elle mène de front.

Une Lorraine d’adoption

Née à Belfort de parents algériens émigrés en France, elle adopte à 18 ans la Lorraine et vient faire une maîtrise de Lettres modernes à Metz. Ses études confirment son amour de la langue française et de sa littérature. Ses auteurs préférés ? Gracq, avec notamment Le Rivage des Syrtes et Le Château d’Argol, mais pas seulement. Elle ne peut s’empêcher d’ajouter Montaigne, Montesquieu, ou Zola. « Ce sont des piliers de la littérature française, ils font partie du patrimoine national. Ça, c’est de la véritable littérature ».
Mais cette passion littéraire ne s’arrête pas à la seule culture française. Fadila Sammari est à cheval sur deux cultures : française et algérienne. « J’ai un pied sur chaque continent ». Elle nous cite alors son admiration pour Camus ou pour d’autres auteurs algériens trop peu connus en France comme Assia Djebar ou Malika Mokkedem.
On ne s’étonnera donc pas que Fadila Sammari soit en train de peaufiner, pour les 50 ans de l’indépendance de l’Algérie, un bel ouvrage consacré à 100 portraits d’Algériens et Algériennes de France (Chronique française, destins algériens, à paraître, 2012). Elle a aussi dans ses cartons un projet de roman, mais…chut ! Il est encore trop tôt.

Une membre active du CEINAF

Fadila Sammari fait partie de nombreux cercles comme les Entretiens de l’Excellence (dont elle est la marraine 2012) ou le Cercle économique de Lorraine. Le CEINAF (Cercle des Entrepreneurs INdustriels et Algériens de France) est l’un de ceux qui lui tiennent le plus à cœur. « C’est un cercle dynamique et sympathique qui compte environ 450 adhérents. Notre but est de renforcer les échanges avec l’Algérie, notamment commerciaux, et d’améliorer l’image de la communauté algérienne en France qui souffre encore de trop de préjugés. Bref, on veut resserrer les liens ». Une démarche plus que louable, dans un contexte encore difficile. Le poids de l’histoire sans doute.

Une ouverture aux autres

Après sa maîtrise de Lettres, Fadila Sammari étudie les sciences du langage et de la communication. C’est une révélation. « Je suis avant tout une femme de l’image. La communication et le pouvoir qu’elle offre permet de faire changer les choses ». Après 7 ans passés chez Batigère, elle intègre le groupe Véolia dont elle dirige aujourd’hui la communication pour tout le Grand Est. Ses premières armes chez Véolia, elle les a faites au contact des populations défavorisées. « Le combat, souligne-t-elle, est immense puisqu’il s’agit de l’illettrisme ». Elle monte un projet et permet à une centaine de personnes de retrouver le goût de « l’apprenant ». Une réussite qu’elle mène pendant plus d’un an dans le Pays Haut. Cela lui permet d’imaginer, de créer et de mettre en œuvre des solutions. Les bases de la communication en réalité.

Comment résumer la riche personnalité de Fadila Sammari ? Une curiosité évidente des autres et de ce qu’elle ne connait pas (c’est une grande voyageuse). Un multiculturalisme aussi, qui lui permet d’avoir un regard toujours plus ouvert. En bref, connaitre et rapprocher les hommes.

Le CEINAF sera le 9 mars à Nancy.  • Contact : [email protected]