Curé + roman policier = François Weber !

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Oui, oui, vous avez bien lu ! Et on vous encourage à le lire. Quoi ? Le premier roman policier du P. François Weber, curé de Saint-Epvre. Un curé qui écrit ?! Pas banal. Nous avons mené l’enquête.

LM03-009En passant dans une des librairies nancéiennes, la couverture nous a accrochée : une ombre de chevalier brandissant son épée dans un sombre passage éclairé par une faible lumière rougeoyante. Le titre nous interpelle « L’ombre rouge de la Vieille Ville ». Ce roman policier se passerait-il à Nancy ? Eh oui ! Et la quatrième de couverture nous dévoile un mystère de plus : son auteur est un prêtre. Autant de points surprenants qui nous ont amenée à le rencontrer.
Le presbytère est rue des Loups. Pas de doute, nous sommes au cœur de la Vieille Ville. Si le bâtisse est ancienne, quelle surprise dans le bureau ! Une guitare sèche, un ordinateur « moderne »…. où suis-je tombée ?! Le P. François Weber nous accueille très aimablement. Le feu des questions va pouvoir commencer.

C’est votre premier roman publié. Est-ce votre premier travail d’écriture ?

« Non, il y a d’autres manuscrits. Je suis plutôt auteur de science-fiction [SF] au départ. J’ai une trilogie de SF orpheline d’éditeur. Le problème en France est qu’il y a plus d’auteurs de SF que de lecteurs !
J’ai toujours écrit. De la poésie, du théâtre à mes débuts. Je me souvient avoir gagné en CM1 un prix pour une poésie qui mettait en vers l’histoire d’un tuyau après une visite à l’usine de Pont-à-Mousson. L’usine m’a remercié, a publié le poème et m’a offert une montre qui a marché longtemps.
Ce goût pour l’écriture, je le dois à Marcel Conrard, mon instituteur à Saint-Sigisbert-Notre-Dame. Il nous incité à cela. Il m’a aussi donné goût à la guitare. Je lui dois beaucoup ».

Dans le roman, ce qui frappe, c’est votre grande connaissance de la Vieille Ville. Le témoin d’un profond amour pour celle-ci ?

[Il réfléchit] « Ma connaissance de l’histoire de la Lorraine et de Nancy est récente, même si j’ai toujours baigné dedans. J’ai rencontré des gens qui m’en parlaient. J’ai lu. Mais c’est un amour récent qui m’est venu depuis que je suis curé de Saint-Epvre [2008]. »

On trouve beaucoup de précisions, de descriptions, c’est important ?

« Oui, car c’était l’une des origines du roman : promener les Nancéiens dans les frontières virtuelles des premiers remparts de Nancy et leur permettre de prend re conscience des limites de la ville à la Renaissance, juste avant l’agrandissement par Charles III. L’enquête rajoute une dimension épicée à cette visite. Et puis les détails permettent de rendre la frontière entre réel et imaginaire plus flou. On joue plus avec la notion de fantastique. Par exemple, sur le mur de Saint-Epvre, il y a bien une marque, quant à savoir si elle a été faite par une épée…
L’autre origine du roman est plus ancienne et date de mes années au séminaire à Rome, entre 1993 et 1996. J’y ai rencontré Benoît Domergue, devenu prêtre depuis, qui travaillait sur le New Age. Je m’étais intéressé à la question du diable. On en parlait aussi beaucoup au cinéma à cette époque. J’ai eu à Rome l’idée du récit de la vie étudiante de Sonia et Charles à Paris [deux des personnages principaux du roman]. »

Comme prêtre, vous devez être très occupé, quand trouvez-vous le temps d’écrire ?

« Ah ! Seulement pendant les périodes calmes, c’est-à-dire les vacances parce que la paroisse a moins d’activités. J’écris souvent dans la nuit du dimanche du lundi, car le lundi est le seul jour où je peux me lever un peu plus tard ! »

Nous, le roman nous a plu ! La description de la bataille de Nancy, l’atmosphère, les personnages dont certains ne sont pas rappeler certaines figures connues du quartier… un roman aussi surprenant que son auteur qui nous avoue aussi beaucoup aimer le cinéma et la musique, du classique au métal !

François Weber, L’ombre rouge de la Vieille Ville, éd. Serpenoise, 2013, 231 p.
L’auteur sera présent au salon du livre à Metz le 12 avril prochain et au Livre sur la Place en septembre.