Alex Muller au grand jour

10921

Le Campus, le Métro, la Place, les Caves du Roy nous sommes tous allés fouler les pistes de danse de ces discothèques… des emblématiques des nuits nancéiennes, toutes différentes mais avec comme point commun un homme : Alex Muller. Rencontre avec celui qui a régné sur «Nancy by night » durant trois décennies.

Alex Muller est un homme discret… mais occupé et donc difficile à joindre. C’est pourtant avec simplicité et gentillesse qu’il a accepté de nous accorder quelques instants pour revenir sur son parcours. C’est au Jean Lamour, un de ses deux établissements désormais, autour d’un café, qu’il se plie aux jeux des questions-réponses. L’homme est calme, parle d’une voix posée, une attitude très éloignée de celle que l’on attendrait d’un supposé « oiseau de nuit » ! D’ailleurs est-il d’un tempérament fêtard ? « Non pas pour un sou ! Pour durer dans le monde la nuit, il ne faut pas être client de son établissement, sinon c’est le début de la fin ! » On sent poindre la rigueur et la discipline du sportif accompli qu’il est, natation et judo entre autres. Son domaine a d’ailleurs toujours été la gestion et la sécurité. Alex Muller était à la porte de ses établissements, laissant à ses associés la partie artistique et les relations publiques. Ses associés, il en a toujours eu et ils furent nombreux. Tout est histoire de rencontre dans son parcours et pourtant rien ne prédestinait ce vosgien d’origine, passé son enfance au Chili et au Cambodge, à devenir un des piliers de la vie nocturne nancéienne.

Acteur de la vie publique

Le jour des ses dix-huit ans il arrête ses études, « niveau bac-1, j’y suis resté jusqu’à cet âge pour obéir à mes parents, tous deux enseignants. » Le jeune homme sportif devient alors maître nageur à la piscine universitaire et fait des saisons à St Tropez. Est-ce là qu’il met un pied dans le monde de la nuit ? « Non même pas ! C’est un ami qui un jour m’a parlé de « La Guimbarde » à Tantonville, j’y suis allé et j’ai sympathisé avec le gérant qui très vite m’a proposé d’assurer la sécurité de son établissement. Un peu plus tard l’opportunité de monter une affaire s’est présentée et tout est parti de là… » « Le campus » en 1984 à Malzéville, en 1986 il rachète avec son associé de l’époque, « Le Caveau » qui devient « Les Caves du Roy ». Puis en 1988-1989 il reprend avec Jacky Munier « Le Clavier », aujourd’hui « La Place », en 1990 « le Campus » déménage rue Victor. La décennie suivante les deux associés reprennent « le Métro », devenu « L’envers » et avec d’autres partenaires Alex Muller crée en 1995, « L’arquebuse », établissement qu’il gérera avec trois associés successifs. la recette du succès ? « Nous avons bien cerné le potentiel de la ville étudiante qu’est Nancy. » Nous n’en saurons pas plus… C’est en 2000 avec la fin du « Campus » qu’il « organise sa sortie des activités de nuit. A 45 ans j’en avais marre d’être toujours à la porte ! » La porte des ses établissements était un observatoire privilégié, « en trente ans j’ai vu l’évolution sociologique de la ville, j’ai vu le fossé se creuser… » Depuis qu’il ne travaille plus la nuit, n’allez pas croire que son rythme de vie s’est calmé, car Alex Muller est un homme occupé. Par ses deux restaurants, le « Jean Lamour » que l’on ne présente plus et « Les rives du Lac » à Gérardmer. La restauration est-ce finalement plus reposant ? « C’est plus calme c’est certain, mais c’est chronophage ! » Malgré tout il trouve encore le temps de s’engager dans la vie publique, « à travers la représentation de mon métier. » Au sein du syndicat des lieux de loisirs (SNDL) mais aussi de la Fédération départementale de l’industrie hôtelière, au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Président des Cafetiers, vice président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), Alex Muller multiplie les mandats car « il est important d’être engagé dans la vie publique, je veux en être un acteur. » Et après,  quels projets, quelles envies ? « Je suis passionné de voile, je rêve un jour de pouvoir en faire à plein temps. Mais ne faut-il pas en rêver plutôt que de le réaliser ? » En attendant de peut-être le réaliser ce touche à tout garde plusieurs options car il souhaite pouvoir encore s’engager dans la vie de la cité… et cette fois à la lumière du jour !