Tout savoir sur les isolants biosourcés

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Respectueuses des ressources de la planète, saines et efficaces, les matières biosourcées révolutionnent le confort thermique dans nos logements. On vous dit tout ce qu’il y a à savoir sur ces isolants naturels.

Indispensable pour réduire les dépenses énergétiques liées au chauffage lors des mois d’hiver mais aussi, à la climatisation lors de la saison estivale, l’isolation des murs, planchers et combles joue un rôle crucial dans le confort de nos intérieurs et se doit donc d’être réalisée dans les règles de l’art. Or, outre la technique de pose, le choix du matériau isolant est un élément déterminant de sa performance. Représentant aujourd’hui plus de 10 % des parts du marché en France, les isolants biosourcés possèdent de nombreux atouts qui séduisent de plus en plus de particuliers, d’autant que les nouvelles normes environnementales encouragent l’usage de ces matières naturelles, issues de végétaux ou, plus rarement, d’animaux. On fait le point sur ces matériaux à fort potentiel.

Des matériaux durables

Définis comme issus de la biomasse, les isolants biosourcés sont fabriqués à partir de matières végétales (fibres de chanvre, feutre de lin, ouate de cellulose, coton, liège, fibre de bois, paille de céréale et oléagineux) ou animales (laine de mouton, plumes), et non pas d’énergies fossiles (roche, pétrole et dérivés). Ils permettent donc une gestion durable des ressources, car ils peuvent être rapidement reconstitués par la filière agricole. Ils sont ainsi virtuellement renouvelables à l’infini.

Exempts de substances chimiques nocives, ils ne rejettent pas de polluants toxiques dans les logements, afin de préserver la qualité de l’air intérieur. De plus, ces matières organiques sont aisément recyclables, ce qui n’est pas le cas des laines minérales ou encore des isolants synthétiques. Étant issus de matériaux de proximité, ils ne nécessitent, en outre, que peu de transports et ont donc une empreinte écologique plus faible, tout en encourageant le développement économique des territoires français et en agissant ainsi pour la croissance verte.

Dernier point positif pour l’environnement, et non des moindres : leur capacité intrinsèque à stocker le carbone atmosphérique. En effet, au cours de leur cycle de vie, les végétaux captent le CO2, qui n’a donc plus d’effet sur la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Les isolants biosourcés peuvent ainsi permettre de compenser nos émissions de gaz à effet de serre.

Du confort en toutes saisons

Très denses, les isolants biosourcés, en particulier les panneaux rigides en fibres de bois, freinent la pénétration du froid, mais aussi de l’air chaud à l’intérieur des bâtiments, de manière à décaler le pic de chaleur au soir, au moment où il est possible d’ouvrir enfin les fenêtres pour aérer. On parle ainsi de déphasage thermique nocturne. Cette capacité d’amorti thermique, essentielle au confort intérieur aussi bien en hiver que durant les chaudes journées d’été, est 80 % plus efficace pour une laine de bois que pour une laine minérale, et peut ainsi permettre de se passer de climatisation.

Les isolants biosourcés sont également naturellement respirants, ce qui a pour effet de réguler l’hygrométrie (c’est-à-dire le taux d’humidité). Quant à leurs capacités d’insonorisation, elles sont équivalentes à celles des isolants classiques et offrent donc un très bon confort acoustique, garant d’une qualité de vie appréciable.

Focus : Un coût plus élevé
Si les avantages des isolants biosourcés sont nombreux, il existe néanmoins une légère ombre au tableau : le prix. Il est en moyenne 10 à 20 % supérieur à celui des isolants classiques (laine de verre, laine de roche, polystyrène, verre cellulaire, polyuréthane, etc.), ce qui peut être dissuasif pour les foyers les petits budgets.
Toutefois, grâce à leur capacité de déphasage thermique en toutes saisons, ces matériaux peuvent permettre de se passer de climatisation dans les bâtiments lors des épisodes de canicule, là où les autres isolants ne sont efficaces que l’hiver pour protéger du froid. Étant donné que les vagues de chaleur vont avoir tendance à se multiplier dans les années à venir, ils peuvent donc être rapidement rentabilisés.. 
 

Lauren Ricard

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