Petit ou nain, le bambou nous étonne

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Loin de l’image d’envahissantes plantes géantes qui leur colle au chaume, bon nombre de variétés de petits bambous permettent des utilisations variées et inattendues au jardin. Sus aux clichés !

Grands amateurs de bambou, et par là même, spécialistes émérites du sujet, les pandas savent bien que dans cette vaste famille de plantes, il n’y a pas que des grandes tiges au menu. En effet, de nombreuses variétés basses ou naines, autorisent des utilisations millimétrées au gré des besoins d’aménagement : haie basse ou moyenne, couvre-sol, tapis anti-érosion, et même, gazon épais. De quoi effectivement, varier les plantations… et les menus.

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Mise en garde liminaire

Avant toute chose, le jardinier qui souhaite planter des bambous, petits ou grands, se doit de se renseigner sur les caractéristiques de la variété qu’il entend utiliser. En particulier au niveau du système racinaire qui, s’il est traçant, peut s’avérer ultra-envahissant et nécessiter des barrières de confinement anti-rhizome. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous et l’on pourra se fier à des variétés moins expansionnistes comme la famille des Fargesias et leur enracinement cespiteux. De manière générale, et bien qu’il existe des exceptions pour confirmer la règle, on peut ajouter que le bambou est une plante très rustique, qui nécessite un arrosage régulier et supporte mal les sols calcaires. Ceci étant dit…

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Des haies sans taille

Le bambou, avec son feuillage persistant, dense et épais, est un excellent sujet à haie, offrant un brise-vue et un brise-vent de choix. D’autant plus que, pour former des haies basses (de 1 à 1,50 m de hauteur) ou moyennes (de 1,50 à 2,50 m), il est judicieux de sélectionner des végétaux dont la hauteur à l’âge adulte correspond à celle de la haie convoitée. Ainsi, on obtient une haie au port naturel, avec très peu d’interventions de taille. À cette fin, plusieurs variétés de bambou sont parfaites, comme l’Hibanobambusa tranquillans, « shiroshima », au feuillage panaché ou le Fargesia rufa, qui culminent tous deux à 2 ou 3 m. Deux cultivars du Fargesia Murielae permettent de descendre encore un peu plus : le « Simba » (de 1,50 à 2 m) et le « Bimbo » (de 1 à 1,50 m).

Hauts comme trois pommes, les bambous nains

En dessous de 1 m de hauteur, on parle de bambou nain, mais le catalogue des différentes variétés et cultivars est, lui, toujours aussi vaste. On peut y recourir pour créer des haies très basses ou des petits bosquets de premier et de second plan dans les massifs, voire pour habiller un mur sous une fenêtre. Mais c’est lorsqu’il s’agit de végétaliser un talus sujet à l’érosion que la plante se révèle idéale. En choisissant une variété à racines traçantes, on occupe très rapidement l’espace, tout en « ceinturant » le sol grâce au réseau très dense des rhizomes entremêlés. Le Pleioblastus pumilus avec ses 30 à 60 cm de hauteur en est un parfait exemple.

Un gazon… de bambou

Il existe enfin quelques bambous encore plus petits comme le Pleioblastus distichus que l’on peut utiliser à des fins de pelouse. Ne supportant pas le piétinement aussi gaillardement que le gazon, on le réserve pour des parties où la circulation des personnes est restreinte voire inexistante. Mais le rendu est bluffant, avec une pelouse d’un vert brillant et profond. Il s’adapte à toutes les situations et permet de garder un espace vert autant en hiver qu’en été, sans arrosage excessif, avec seulement une à deux tontes par an. • Benoit Charbonneau