Les isolants biosourcés font un carton

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Lentement mais sûrement, les éléments biosourcés entament une vraie révolution dans le domaine de l’isolation. En plus d’être une alternative écologique aux matériaux traditionnels, ils permettent d’assainir l’habitat.

En France, le marché de l’isolation est encore largement dominé par les matériaux minéraux (laine de verre, de roche…) et synthétiques (polyuréthane, polystyrène expansé…). Mais depuis une bonne dizaine d’années, les éléments biosourcés sont en première ligne pour s’imposer comme une alternative plus durable et écologique. Tout aussi performants que les isolants classiques, ils possèdent également des caractéristiques qui leur sont propres.

Un marché en plein boom

Avec une croissance en volume de 40 % en quatre ans et près de 18 millions de mètres carrés d’isolants végétaux installés, la filière du biosourcé ne connaît pas la crise ! Selon l’Association syndicale des industries de l’isolation végétale (Asiv), le marché des éléments biosourcés représente aujourd’hui 5 à 8 % du marché total de l’isolation.

Reconnus par la loi relative à la transition énergétique du 17 août 2015, qui précise que « l’utilisation des matériaux biosourcés concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles », ces isolants représentent aujourd’hui une réelle alternative verte à l’emploi de matières premières non renouvelables.

Des performances équivalentes

Ainsi, lin, paille de blé, ouate de cellulose, laine de mouton ou textiles recyclés possèdent des performances équivalentes aux isolants minéraux ou de synthèse. Issus de matières premières renouvelables ou recyclées, on trouve ces écomatériaux sous différentes formes : panneaux, rouleaux, vrac à souffler etc.. Utiles dans de nombreux cas, ils sont généralement employés pour l’isolation des murs intérieurs ou extérieurs, les plafonds, les combles, les cloisons et dans certains cas, les planchers bas et intermédiaires.

Il faut encore ajouter que les biomatériaux sont un excellent moyen de réguler l’hygrométrie, c’est-à-dire le taux d’humidité dans l’air. Ils favorisent en effet la « respiration » des parois en absorbant et en restituant une partie de la vapeur d’eau du bâti. Ils garantissent ainsi une qualité de l’air minimum, d’autant plus qu’ils sont aussi exempts de fibres allergènes. On dit ainsi que les isolants biosourcés peuvent améliorer de 50 % les performances thermiques d’un habitat.

Quant aux coûts, la paille mais aussi la ouate de cellulose rivalisent largement avec les laines minérales d’entrée de gamme. Le lin, la laine de bois ou le chanvre s’achètent à des prix semblables à ceux des matériaux traditionnels haut de gamme. Seuls les panneaux en fibres de bois et la laine de mouton sont beaucoup plus onéreux mais leurs propriétés exceptionnelles expliquent leurs tarifs parfois élevés. La pose de ces biomatériaux étant semblable à celle des isolants classiques, elle n’engage pas de frais supplémentaires.

Des isolants certifiés

La plupart des isolants biosourcés sont certifiés Acermi. Cette certification, dont la durée de validité est de deux ans, permet de garantir la véracité des caractéristiques des matériaux et de les réévaluer régulièrement. Il existe encore la certification européenne Keymark (CEN/Cenelec) qui assure au consommateur que le produit répond bien aux normes européennes.

On trouve enfin un label « bâtiment biosourcé », destiné aux bâtiments neufs qui intègrent un taux minimum de matériaux biosourcés. Il impose notamment l’utilisation d’au moins deux isolants d’origine végétale, remplissant chacun des fonctions différentes. M.K.

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