Le terrain de pétanque, un petit accent du sud dans le fond du jardin

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« Tout homme a dans son cœur un cochonnet qui sommeille ». Pourquoi ne pas le réveiller en aménageant un terrain de pétanque dans votre jardin. Allez, debout là-dedans !

Installer un terrain de pétanque, c’est une manière d’aménager élégamment le jardin, tout en y apportant de la convivialité et de l’amusement. Les travaux ne se feront pas sans peine, mais vous ne le regretterez sans doute pas. Alors, minot ? Tu tires ou tu pointes ?

Dans les règles de l’art… ou pas

Le règlement officiel de la pétanque dispose que le jeu doit se dérouler sur un terrain d’au moins 4 mètres par 15, afin de pouvoir lancer le cochonnet à une distance comprise entre 6 et 10 mètres. Étant donné que, durant la partie, celui-ci pourra être entraîné par les boules, il est préférable de ne pas lésiner sur la taille tant que la superficie du jardin le permet. Reconnaissons toutefois que mieux vaut un petit terrain que pas de terrain du tout. Des dimensions restreintes n’empêcheront pas le jeu entre amis et auront au moins l’avantage de réduire l’ampleur de l’ouvrage ainsi que les frais de matériaux. Pour la création d’un terrain officiel, il faut en effet compter deux à trois jours de travaux et environ 800 euros de fournitures.

Des bases solides

Délimitez les dimensions du terrain avec un cordeau et commencez par décaisser la terre sur 30 cm de profondeur. Pour ce faire, la location d’une minipelle pourra vous faire judicieusement économiser du temps, de la sueur et des larmes. Après avoir nivelé le sol et retiré les grosses racines, étalez sur le fond 5 cm de gros gravier de calibre 20/40. Tassez-le fortement avec une dameuse ou, mieux, une plaque vibrante. Ce travail de préparation est primordial pour que le terrain reste stable. Pour éviter de charrier toute la terre que vous allez récupérer, vous pouvez directement l’utiliser en aménageant et végétalisant des buttes autour du terrain.

Cœur et bordure

Sur ce lit de ballast compact, installez un géotextile pour séparer les fondations des autres couches d’agrégat, afin d’éviter le flouage, c’est-à-dire la déformation du terrain. Il empêchera les racines de remonter tout en permettant l’infiltration des eaux de pluie. Étalez par-dessus 10 cm de gravier plus fin (calibre 0/20), que vous compacterez autant que possible et qui formera le cœur du terrain. Placez ensuite les bordures qui le délimiteront et sur lesquelles les boules hors-jeu viendront buter. Elles devront donc dépasser du sol d’au moins 10 cm. Selon vos goûts, utilisez des poutres en acacia, chêne ou châtaignier mais vous pouvez aussi opter pour d’autres matériaux totalement imputrescibles comme des murets, des pierres ou des bordures préfabriquées. Prenez soin de solidariser ce contour et de bien le mettre à niveau de manière à ce qu’il puisse vous servir de référence pour contrôler la planéité finale du terrain.

Le travail de finition

Sur le gravier, étalez du sable (calibre 0/4) en deux couches successives de 5 cm chacune. La première devra être soigneusement incorporée au gravier à l’aide d’un balai de manière à combler tous les interstices. Contrôlez le niveau, arrosez généreusement en pluie fine, puis tassez patiemment à l’aide d’un rouleau ou de la plaque vibrante. Laissez reposer trois jours minimum, puis recommencez l’opération. Attendez encore quelques jours avant de lancer enfin vos premières boules. Avec le temps, le terrain va se mettre en place et s’améliorer doucement. Prévoyez de rajouter un peu de sable tous les ans pour régulariser la surface si besoin.

Des bordures à proscrire

Pour délimiter votre terrain, même si c’est tentant, n’utilisez pas d’anciennes traverses de chemin de fer. Traitées à la créosote, elles sont toxiques pour les hommes, le sol et les animaux. Merci pour eux.

Benoit Charbonneau

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