Le mur, une idée à mûrir pour clôturer les petits jardins

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Les murs sont une solution intéressante pour gagner de la place dans les petits jardins © iStock

Dans les petits jardins, le manque de place rend nécessaire d’étudier chaque aménagement en fonction de son encombrement potentiel. Voilà pourquoi en limite de terrain, la construction d’un mur séparatif à la place d’une haie n’est pas une idée saugrenue. D’autant qu’il existe mille et une façons de l’embellir.

Le maçon est une espèce relativement répandue d’artisan constructeur capable de faire rapidement pousser des haies séparatives opaques et infranchissables que l’on nomme des murs. Bien sûr, l’absence totale d’entretien de ce type de clôture est d’un intérêt notable pour les jardiniers férus d’oisiveté. Mais son faible encombrement le rend également très intéressant dans les petits espaces où chaque mètre carré est compté. À charge pour le jardinier de réussir ensuite l’aménagement de cette morne cloison afin de ne pas en faire un mur austère au pied duquel il ne pourra qu’aller se lamenter.

C’est du béton !

Le mur maçonné est une manière définitive et sans appel de clôturer un jardin. S’il a généralement mauvaise presse chez les jardiniers, c’est qu’il est inerte, immuable et morose. Il est de plus relativement onéreux à faire construire ou fastidieux à monter soi-même et peut davantage évoquer le milieu carcéral que celui du jardin s’il n’est pas embelli par la suite. Cependant, le mur a pour lui la pérennité et la solidité. Il est absolument opaque, infranchissable et contribue à réduire les bruits extérieurs.

Des gains précieux

Le mur est intéressant pour clôturer les petits jardins, surtout si on le compare à une haie. D’abord, il ne nécessite aucun entretien de taille, de traitement, d’arrosage ou de nettoyage. Ce n’est pas négligeable lorsque la place est réduite car c’est autant de matériel en moins à stocker. C’est aussi moins de déchets verts à évacuer, un élément à prendre en compte lorsque l’accès au jardin est mal aisé. Enfin, l’encombrement d’un mur n’est que d’une trentaine de centimètres là où une haie d’arbustes en occupe au moins le triple, voire plus selon le type de végétaux.

Le mur et les plantes

Bien sûr, un mur n’est pas un élément esthétique de premier ordre et il convient d’en envisager l’aménagement si l’on ne veut pas risquer de se sentir enfermé dans son jardin. Le choix d’une peinture de couleur discrète, ou pas pourquoi vive, donnera une trame que des plantes grimpantes, des jardinières murales ou des plantations à sa base permettront d’habiller et d’en alléger la lourdeur. Les floraisons ou feuillages chromatiquement assortis sont souvent d’un effet renversant. Quelques formes érigées destinées, de-ci de-là, à occuper la verticalité, sont également les bienvenues.

Habiller le mur

Le parement, avec du bois, des pierres, des collages d’éléments variés, hétérogènes ou hétéroclites, classiques ou incongrus permet aussi d’habiller totalement ou partiellement un mur. C’est une manière de le rendre moins monotone, plus discret ou au contraire de le faire ressortir. Les fontaines murales, collections d’objets, les auvents, les fresques, les éclairages nocturnes ou le mobilier sont autant de manières d’apporter un peu de relief effectif ou virtuel. On peut aussi astucieusement jouer sur les effets de perspective en fixant un miroir derrière une fausse porte entrouverte ou dans un vieux cadre de fenêtre. Benoit Charbonneau

Photos © iStock