Le boom du home-staging

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Le home-staging consiste à réinventer un espace intérieur à moindres frais pour en favoriser la vente. Une option fructueuse en période de crise…

En août dernier, Avéo, l’une des plus grosses agences de home-staging françaises, faisait paraître les chiffres d’une étude statistique réalisée sur cette activité. Pour mesurer l’impact des opérations de home-staging sur le marché immobilier, l’agence a comparé les délais de vente d’une cinquantaine de biens « valorisés » entre janvier et mai 2009 aux informations relatives à l’immobilier en crise fournies par la Fnaim et Century 21. Il s’est avéré que les biens « home-stagés » par cette société se vendaient en moyenne en trois semaines, contre presque quatre mois pour les autres ! Voici des réponses aux questions que l’on peut se poser.

Qu’est-ce que c’est ?

Boostée par le ralentissement du marché immobilier, la pratique du home-staging n’est pas née de la dernière pluie. Depuis une quarantaine d’années, des professionnels de la décoration se sont spécialisés dans l’aménagement des biens immobiliers en vue de la vente.

À qui s’adresse-t-il ?

Un bien immobilier qui tarde à se vendre génère des frais importants pour le vendeur et peut engendrer, au moment de la vente, des négociations à la baisse de l’ordre de 10 % ou plus. Pour vendre gagnant, il faut vendre vite. Le home-staging s’adresse donc à tous les particuliers désireux de réaliser une opération fructueuse. Il peut également être proposé par les agences.

En quoi consiste-t-il ?

À force d’occuper votre logement, vous n’en percevez plus les défauts. Et pour peu que vous y ayez réalisé d’importants travaux d’aménagement, vous aurez tendance à trouver « parfait » ce qui ne l’est pas forcément aux yeux des autres. L’objectif du home-staging va donc consister à gommer les défauts, petits ou gros, qui, aux yeux d’un acheteur potentiel, pourront paraître rédhibitoires.

Comment ça se passe ?

Le home-stager procède généralement en deux étapes. De l’ordre du bilan, la première consiste à dresser un état des lieux du bien à réaménager. Photos à l’appui, le home-stager fera le tour du propriétaire en relevant ici des joints de salle de bains couverts de vilaines moisissures, là une collection de vieilles cartes postales écornées ostensiblement exposée sur un mur, ou là encore une étagère débordant de vieux plats poussiéreux. De l’entassement au délabrement, rien n’échappe à l’œil vigilant du home-stager dont l’unique critère de décision est la psychologie de l’acheteur. Seconde étape : à l’issue de ce bilan, le home-stager détaille et planifie avec vous les travaux à réaliser. Tri du mobilier, réagencement de certains espaces, changement de moquette, rafraîchissement des peintures… Selon le prestataire choisi, le home-stager pourra vous proposer de faire réaliser ces travaux par ses propres équipes ou mettre à votre disposition un fichier de partenaires aguerris.
À quel prix ?
Il faut compter en moyenne 15 euros le m2 pour une mission de réaménagement d’une journée. À cela s’ajoute le coût des petits travaux à réaliser (plomberie, peinture, nettoyage de sol) et l’achat de quelques éléments de décoration valorisants. Un bon home-stager veillera cependant à utiliser au maximum ce qu’il a sous la main. En contrepartie, vous pourrez tabler sur la réalisation de votre vente dans un délai moyen de trente-deux jours et à un prix de 6 000 euros supérieur à celui d’un bien non valorisé.
Des options attractives
Il n’est pas rare de voir certaines entreprises de home-staging proposer d’autres prestations optionnelles, comme la location de  mobilier et d’éléments de décoration ou la prise en charge de vos photos de mise en vente.

Psychologie de l’acheteur

Oubliez pour quelques instants l’image de votre cocon douillet dans lequel vous venez de passer de longues et heureuses années, et mettez-vous dans la peau de l’acheteur qui pénètre pour la première fois chez vous. Les choses, soudain, n’ont plus le même aspect et certains détails se mettent à compter… en votre défaveur. Des prises sont arrachées : l’ancien propriétaire est négligent ; des joints sont moisis : le lieu est mal aéré ; un coin bric-à-brac évoque le fait qu’il n’y a pas assez de rangements. Le home sweet home des uns n’est pas forcément celui des autres !