La rénovation énergétique de l’habitat

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Dans une France où le bâtiment est le secteur le plus énergivore, rendre son habitat plus performant énergétiquement est devenu un impératif pour de nombreux foyers. Mais à quel prix ? Et pour quels résultats ?

Dressons un état des lieux du parc de logements français pour rappeler que la rénovation énergétique est une condition sine qua non pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement.

Des chiffres et des lettres

Le bâtiment est le premier secteur énergivore en France avec 43 % de l’énergie utilisée. Ce chiffre colossal le place loin devant le transport (32 %), l’industrie (21 %) et l’agriculture (2 %). C’est aussi le troisième secteur émetteur de gaz à effet de serre avec 123 millions de tonnes de CO2 (soit 22 %) derrière le transport (33 %) et l’industrie (25 %).

Le parc de logements existant se compose de près de 33 millions de foyers, dont 18 millions de maisons individuelles. Selon un rapport publié par l’Agence nationale de l’habitat, 75 % des logements actuels ont une note énergétique comprise entre D et G. Symptomatiques d’une précarité énergétique galopante, ces mauvais résultats ne font que progresser au sein du parc de résidences principales. On compte ainsi deux millions de logements mal chauffés et un million jugés comme inconfortables.

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Mieux maîtriser son énergie et sa facture

À l’heure actuelle, les Français consacrent en moyenne plus de 150 € par mois aux dépenses énergétiques de la maison, soit 32 % de plus qu’il y a dix ans.

On sait pourtant aujourd’hui que 60 % des logements français pourraient diminuer leurs dépenses énergétiques grâce à des solutions concrètes, simples et rentables. Premier poste de dépenses, le chauffage est une priorité d’action dans le parc existant dans la mesure où il représente 70 % de la consommation énergétique totale du logement. En outre, une facture de chauffage peut varier du simple au double en fonction du type de source choisi. Une famille de cinq personnes par exemple dépense en moyenne 850 € par an si elle se chauffe au gaz, 1 400 € si elle se chauffe au fioul et 1 600 € au tout électrique.

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Tenir ses objectifs

Sous l’impulsion du Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics se sont fixé différents objectifs à travers le « Plan 3×20 », dont le but est de baisser la consommation d’énergie de 20 % (et même de 38 % dans le parc bâti existant), de porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique (23 % pour la France) et de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % également.

Plus lointain, le « Facteur 4 » se donne pour objectif de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. À cette date, il y aura sur le sol français 35 millions de résidences principales dont 25 millions sont déjà construites : la ville de 2050 est donc déjà conçue à 70 %. L’atteinte du « Facteur 4 » à la date escomptée est plausible dans le secteur du bâtiment si l’essentiel des logements existants est rénové. Aujourd’hui, la consommation moyenne d’énergie des ménages français est de 280 kWhep/m² par an ; elle sera de l’ordre de 50 à 60 kWhep/m² par an à l’horizon 2050. Pour atteindre cet objectif, les travaux engendrés en faveur de la rénovation énergétique s’élèveraient à 600 milliards d’euros HT selon les estimations.

Ne l’oublions pas, la moins chère des énergies est celle que l’on ne consomme pas.

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Basse consommation

Le chauffage des bâtiments récents les plus performants consomme dix fois moins d’énergie que celui des bâtiments existants. Ainsi, l’atteinte du niveau « basse consommation » après rénovation d’un logement permet de diviser par quatre à six les besoins d’énergie du logement en chauffage.

A. S.

Isolation du toit

Jusqu’à 35 % des pertes énergétiques d’une maison s’effectuent par la toiture. Isoler correctement les combles est une opération peu onéreuse qui permet de réaliser des économies importantes sur sa facture de chauffage.

Pompe à chaleur

Avec l’envolée du prix du fioul et du propane, la pompe à chaleur est une alternative de plus en plus compétitive qui permet de réaliser jusqu’à 70 % d’économies sur la facture de chauffage.

Chauffe-eau

Le chauffe-eau thermodynamique permet de produire de l’eau chaude sanitaire en consommant trois à quatre fois moins d’énergie qu’un cumulus à résistance, ce qui représente environ 75 % d’économies.

Investissement

Selon les estimations, afin de rendre performante énergétiquement une maison de 120 m² datant des années 1980, le montant moyen d’investissement est de 25 000 € (soit un peu moins de 210 € par m²).