En fin de saison, la taille de propreté n’est pas une obligation

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L’arrivée des gelées d’automne marque toujours un tournant mortifère dans le jardin. De son souffle glacé il change les plantes herbacées, annuelles ou vivaces en tiges efflanquées, feuilles desséchées ou fleurs fanées. Un triste spectacle pour les uns, mais un ravissement pour les autres. À vous de voir !

Dans le jardin, la véritable fin de saison correspond à l’arrivée du gel. En particulier chez les plantes herbacées, celles qui ne font pas de bois, à qui il dispense la mort ou le sommeil selon qu’elles soient annuelles ou vivaces. Dans les deux cas, l’effet est identique : les parties aériennes meurent et sèchent sur place. C’est généralement le signal qu’attend le jardinier pour faire place nette et couper à ras toute cette matière sans vie.

Que c’est beau !

Mais enfin, n’y a-t-il donc que les poètes pour percevoir la beauté sous-jacente à ces végétaux secs, qui après leur fanaison révèlent des formes et des couleurs nouvelles ? Ici des hampes florales pouvant rester, pour les plus robustes, fièrement debout jusqu’à la fin de l’hiver. Là des feuilles fanées aux pétales paralysés, ici des capsules de graines aux formes étonnantes. Les couleurs mordorées, brunes, noires ou grises, offrent au regard des teintes qui fusionnent ou, au contraire, contrastent les unes avec les autres. Les formes des tiges et des buissons, longilignes ou compactes, mais toujours graphiques, se figent dans une ultime raideur sculpturale. Ah ! Il faut avoir vu, au matin, l’effet du givre ou de la neige sur tous ces végétaux fanés pour en comprendre le haut intérêt contemplatif.

Laissez les fleurs fanées en place jusqu’à leur chute sur le sol et étalez vos tailles tout au long de l’hiver au rythme de l’affaissement des tiges, plus ou moins rapide selon les espèces. De la sorte, le durcissement des tiges (aoûtage) sera complet, permettant aux plantes d’accomplir leur cycle complet et de se renforcer. Par la suite, séduit par ces nouveaux agréments, vous essaierez peut-être de sélectionner des plantes qui présentent un intérêt en hiver, comme les très grandes vivaces (roses trémières, hélianthus, molènes…), toutes les graminées ainsi que les plantes à hampes florales originales ou majestueuses (veronicastrum, eupatoires, astilbes…). Attention toutefois aux espèces qui ont tendance à se ressemer spontanément et devenir envahissantes (amarantes, soucis…).

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… et faites-le pour d’autres

Les insectes auxiliaires apprécieront grandement que vous laissiez à leur disposition ces nichoirs où ils pourront passer l’hiver et mettre à l’abri leurs œufs. Vous favoriserez ainsi la biodiversité propice à l’équilibre naturel et à l’autorégulation des insectes ravageurs. Les oiseaux, eux, se régaleront des graines pendant toute la saison froide, quand la nourriture se fait rare. Quant à vous, au fur et à mesure des tailles, composez de jolis bouquets secs pour égayer durablement vos intérieurs.

Benoit Charbonneau

La framboise du balcon

Le « Ruby beauty » est une variété de framboisier naine et compacte qui se prête bien à la culture en pot, sur les terrasses, les balcons ou dans les petits jardins, car elle ne dépasse pas un mètre de hauteur. Elle est sans épines, et non remontante, ce qui veut dire qu’elle ne produit des fruits qu’une seule fois dans l’année, entre juin et juillet, mais de manière abondante. Les framboises sont de calibre moyen, parfumées et sucrées, de couleur rouge. Chaque pied peut produire environ 1,5 kg de fruits durant l’été. La plantation s’effectue d’octobre à mars, dans un pot d’au moins quarante centimètres de hauteur afin que les racines puissent se développer correctement. Régulièrement, vous veillerez à enrichir le terreau avec un engrais adéquat afin de nourrir comme il se doit cette plante très gourmande.

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Planter des bulbes de muscari

Comme tous les bulbes à floraison printanière, le muscari se met en terre à l’automne. Étant donné la petite taille de la bête, il ne faut pas hésiter à le planter en masse afin de former des tapis.

Avec ses petites fleurs originales en forme de grappe de raisin qui étincellent de leur bleu intense, le muscari (Muscari armeniacum), aussi petit soit-il, passe rarement inaperçu. Sa floraison précoce, qui a lieu au début du mois de mars, annonce l’arrivée du printemps. Elle l’annonce avec d’autant plus de fracas qu’après une plantation dense et quelques années de propagation, il forme d’immenses et magnifiques tapis bleus. Peu exigeant sur la nature du sol dès lors qu’il est drainant, ni sur l’exposition tant qu’elle n’est pas totalement ombragée, il constitue un élégant couvre-sol printanier au pied des arbres, en bordure des massifs, dans la pelouse ou dans les potées. Il entre ensuite en repos végétatif à la fin du printemps, libérant la place pour des fleurs estivales, avant de renaître au printemps suivant.

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