Créer un jardin résistant aux sécheresses

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Avec la multiplication et l’intensification des épisodes de sécheresse et de canicule, les végétaux de nos espaces extérieurs sont de plus en plus mis à mal. On vous donne nos astuces pour que votre jardin reste beau avec un minimum d’arrosage.

Chaque été, les plantes qui ornent nos jardins et nos balcons font triste mine du fait des chaleurs extrêmes et du manque d’eau, au point que beaucoup ne passent pas la saison. Or, les abondants arrosages quotidiens ne sont ni économiques ni écologiques et peuvent même être interdits dans le cadre des restrictions d’eau qui pèsent sur de plus en plus de régions. Il est donc nécessaire de mettre en place des solutions astucieuses et durables. On vous livre le mode d’emploi pour aménager intelligemment votre extérieur.

Sélectionner des plantes adaptées

Évidemment, tous les végétaux ne sont pas égaux face au manque d’eau ! Là où certains ont besoin de plusieurs litres par jour, d’autres sont plus économes, à l’image des plantes xérophytes qui vivent en milieu aride et se contentent aisément d’un unique arrosage par semaine, voire par mois. Vous pouvez notamment miser sur des valeurs sûres, comme les herbes et plantes méditerranéennes (lavande, romarin, thym, sauge, acacia, chêne vert, pin, laurier-rose, ciste), ainsi que sur les espèces parvenant à survivre en milieu désertique, comme les incontournables cactées et succulentes, aux belles silhouettes graphiques et très tendance depuis quelques années. Enfin, pensez aux graminées mais aussi aux arbres de la famille des palmiers, tels que cycas et dracénas. Veillez toutefois à bien vous renseigner pour vous assurer que vos végétaux résisteront également à la saison hivernale.

Bien préparer le sol

Pour aider votre jardin à devenir autosuffisant en eau, il est aussi utile de conditionner le sol à l’aide de matières organiques, comme les engrais naturels, le compost, les déchets de jardin (herbe tondue, branchages, feuilles) et le fumier. Celles-ci vont aider à mieux retenir l’humidité, mais aussi nourrir les végétaux. Afin de limiter l’évaporation rapide de l’eau et le desséchement causé par le soleil, pensez également à protéger votre sol avec un paillage, tel que gravier, pouzzolane, écorce ou copeaux de bois.

La montée en puissance du règne minéral

Indéniablement esthétiques, nos belles pelouses vertes n’en sont pas moins de grandes consommatrices d’eau. En effet, on estime qu’entre 4 et 5 litres quotidiens sont nécessaires par mètre carré pour l’entretien du gazon, soit près de 1 000 m3 par an pour un jardin de 500 m2 ! S’il est possible de se tourner vers le synthétique, celui-ci n’est cependant pas l’idéal dans les contrées soumises à un fort ensoleillement car il a tendance à surchauffer et à brûler les pieds.

La solution consiste alors à remplacer sa pelouse – ou du moins, une partie de celle-ci – par de la rocaille, des galets, des paillettes d’ardoise ou du sable. On apprécie également l’entretien minimum engendré par ce procédé, avec la fin des corvées d’arrachage des mauvaises herbes, d’arrosage et de tondeuse !

Si toutefois, vous tenez absolument à conserver des espaces gazonnés, misez sur des variétés ayant de faibles besoins, comme le kikuyu ou le zoysia.

Des aménagements astucieux

Pour une gestion plus durable de sa consommation d’eau, il est en outre indispensable de mettre en place diverses stratégies de récupération des eaux de pluie. En plus des récupérateurs et des bacs spécifiques à installer sous les gouttières de votre logement, vous pouvez aussi creuser des cuvettes au pied de vos plantes afin que celles-ci puissent absorber l’eau à leur rythme en évitant qu’elle ne ruisselle en surface.

Lauren Ricard

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