Hervé Bauduin, réélu président de l’UIMM Lorraine

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Natif de Séclin dans le Nord, Hervé Baudin est avant tout ingénieur de formation et directeur général de plusieurs sociétés. Il est aujourd’hui président de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Lorraine et débute un second mandat. Avec, comme objectif « que l’industrie et en particulier l’UIMM soient reconnues comme la colonne vertébrale économique et sociale du territoire ». Rencontre.

Hervé Baudin @Arnaud Branqtin

Quel sentiment avez-vous ressenti à l’annonce de votre réélection en tant que président de l’UIMM Lorraine ? 

Ça n’était pas une surprise puisque j’étais le seul candidat à ma réélection. L’UIMM Lorraine a renouvelé sa confiance pour que je la préside pendant les trois prochaines années. En fait elle a, je pense, surtout renouvelé sa confiance aux projets, aux idées et à la détermination qui fut la nôtre, à nous tous, pour les faire aboutir.

Vous avez décidé de nommer Nathalie Vaxelaire comme présidente déléguée. Quelles seront ses fonctions ?

Elle aura des missions spécifiques en lien avec les événements internes du syndicat. Aussi, comme elle était la trésorière lors du dernier mandat, elle s’occupera également de la préparation budgétaire de l’UIMM Lorraine. Enfin, elle pourra aussi, entre autre, assurer ma représentation et faciliter ainsi que le développement de l’UIMM Lorraine dans l’ensemble de ses engagements. 

Sa nomination est-elle aussi une façon de « féminiser l’industrie » ?

Oui, mais que l’on soit clair : Nathalie Vaxelaire a été nommée pour ses compétences avant tout. Qu’en plus elle soit une femme, c’est une très bonne chose pour l’UIMM Lorraine. Elle est d’ailleurs membre du Conseil de la mixité et de l’égalité professionnelle dans l’Industrie ! 

Mais l’UIMM Lorraine et l’industrie en général peinent encore à séduire les femmes ? 

Oui. Rien qu’au sein du pôle formation UIMM Lorraine, les jeunes filles ne représentent que 5% des effectifs. C’est un enjeu majeur, aujourd’hui, pour notre syndicat, de montrer que les métiers de l’industrie sont accessibles aux femmes. L’industrie a besoin de compétences et nous ne pouvons pas nous priver de la moitié d’une classe d’âge ! 

Concrètement, qu’allez-vous mettre en place pour attirer davantage les compétences féminines ?

Dès la classe de 4e, nous allons aller sur le terrain pour leur expliquer le monde de l’industrie, leur présenter les métiers et leur montrer qu’ils sont accessibles. Concernant les femmes déjà en poste, nous allons les encourager à témoigner, à montrer leur réussite et leur épanouissement pour susciter des vocations. 

Aujourd’hui, nous pouvons affirmer, même en pleine crise sanitaire et économique, que le secteur de l’industrie recrute ? 

Oui. Cela s’explique surtout par le vieillissement de la main d’œuvre dans les entreprises et le besoin de compétences nouvelles sur des métiers innovants. Pour vous donner un exemple concret, nous avons reçu 20 % de contrats d’apprentissage en plus de la part des entreprises pour notre pole formation par rapport à l’an dernier. Et nous n’arrivons pas à satisfaire tous les employeurs ! 

Concrètement, quels vont être les grands objectifs de votre deuxième mandat ?

Le premier : contribuer à apporter notre part à un rebond industriel lorrain. Nous sommes dans une région au patrimoine industriel fort, c’est un atout important. L’industrie en Lorraine représente 104 000 emplois. Nous devons permettre aux entreprises de trouver des compétences dans la performance industrielle, l’innovation, de trouver des écosystèmes efficaces (sous-traitance, laboratoires) également. 

Le deuxième : l’absolue nécessité de travailler avec nos voisins du Luxembourg, de la Sarre et de la Wallonie. Nous aspirons à mettre nos forces en commun pour devenir le pôle euro-industriel leader du marché. 

Le troisième : continuer à travailler sur la représentation française de l’industrie dans le Grand Est. Notre région est la troisième du pays dans le secteur de l’industrie.  

Quelles sont les grandes échéances à venir pour l’UIMM Lorraine et le pôle formation ?

Nous allons surtout, dès que la situation le permettra, réorganiser les actions qui ont été mises en suspens : nous allons développer notre attractivité en nous rendant dans les collèges par exemple, Metz accueillera le French Fab Tour en septembre prochain… Enfin, concernant le syndicat, nous allons continuer à travailler sur notre charte du rebond industriel et maintenir notre lobbying auprès des acteurs institutionnels, politiques et privés en défendant notre ligne de conduite : il y a de l’avenir dans l’industrie.

Propos recueillis par Pauline Overney

photos © Arnaud BANTQUIN, Vincent ZOBLER