Le blanchiment fait grise mine

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Suite au tollé suscité par la récente polémique qui a opposé les bars à sourire à l’ordre des chirurgiens-dentistes, le ministère de la Santé nous rappelle les risques représentés par certains procédés de blanchiment des dents. Et tranche dans le vif du sujet…

Les causes

Dis-moi pourquoi tu as les dents jaunes, je te dirai quel produit utiliser. Toutes les colorations dentaires n’ont pas la même origine et les techniques de blanchiment employées peuvent varier en fonction des causes. Si, dans la plupart des cas, le jaunissement, causé par des agents extérieurs comme le tabac ou par une mauvaise hygiène dentaire, se situe en surface, certaines colorations liées à des pathologies comme la fluorose, sont plus difficiles à déloger. Dans le premier cas, les techniques courantes de blanchiment donnent de bons résultats. Dans le second, une intervention intra-dentaire est nécessaire.

Les techniques

Le ministère de la Santé rappelle que le détartrage de la dentition constitue un préalable nécessaire à tout autre intervention. Il permet d’ailleurs parfois à lui seul de venir à bout de la plaque
dentaire et du tartre. Si cela ne suffit pas, on peut avant toute chose avoir recours aux pâtes dentifrices éclaircissantes. Très encadrés par des limites réglementaires qui en garantissent l’innocuité, ces produits font preuve d’une certaine efficacité lorsqu’ils sont employés en alternance avec un dentifrice normal. Les techniques de blanchiment utilisant des produits à base de peroxyde d’hydrogène, soit de l’eau oxygénée, sont les plus courantes. Grâce au fort pouvoir antioxydant du peroxyde, ces produits s’avèrent particulièrement efficaces pour décolorer la substance teintante. Malheureusement, leur utilisation à forte dose et de façon répétée n’est pas dépourvue de risques. Irritations, usure prématurée de la dent ou de l’émail, risque de recoloration plus rapide… La direction générale de la Santé rappelle avant tout que « ces traitements devraient donc être réservés aux cas de colorations dentaires vraiment gênantes, voire pathologiques. Dans les autres cas et comme pour tout traitement à visée esthétique, il n’est pas justifié d’exposer les personnes demandeuses à des effets indésirables qui peuvent se révéler supérieurs aux avantages escomptés. » Quoi qu’il en soit, et « compte tenu de ces risques et contre-indications, l’examen des dents et de la muqueuse buccale par un chirurgien-dentiste est indispensable avant tout traitement d’éclaircissement dentaire. »

A.S.

www.sante.gouv.fr