Le théâtre de la Manufacture pousse les murs

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Robin Renucci © Christophe Raynaud de Lage

 Le théâtre de la Manufacture s’ouvre aux spectacles itinérants avec une programmation qui y est dédiée, le week-end du 17 au 19 septembre.

Salles des fêtes, bibliothèques, centres sociaux ou encore salles de classe… Des lieux du quotidien qui se transforment en espace de mise en scène théâtrale. Une originalité possible grâce au théâtre itinérant. Un format de spectacle particulier sur lequel La Manufacture a misé pour ce mois de septembre. A travers son événement Micropolis, qui se déroulera du vendredi 17 au dimanche 19 septembre, elle propose d’apprécier le théâtre sous un autre angle, en dehors de ses traditionnelles planches et du « lever de rideau ». Une proposition qui amène un cadre plus intimiste et implique plus de proximité entre les comédiens et leurs spectateurs. Prêts à vivre une aventure dépaysante ? 

Pour ce faire, Julia Vidit a concocté une belle programmation avec pas moins de douze spectacles aux thématiques très variées. 

Des spectacles et des interrogations ?

A chacune des représentations, un sujet abordé et des questionnements sur notre société. Des interrogations qui évoluent en fonction de l’âge et la situation de chacun. Ainsi, avec le spectacle « L’enfance à l’œuvre », on revient à l’essence même de la créativité chez nos petites têtes blondes. Quand quelques années plus tard, avec « La reproduction des fougères », ce sont les questions liées à la sexualité des ados qui sont soulevées. La représentation « Le Promontoire » permet de s’interroger sur le sens de la vie et sur la volonté de partager les mots des grands auteurs. 

Les rêveries des uns et des autres ont aussi leur place dans la programmation de Micropolis. Par le biais de « Tout ce qui ne tue pas », le spectateur s’immisce dans les rêves des jeunes des quartiers populaires et veut comprendre comment ils vont pouvoir les réaliser. « Conseil de classe » le place dans un autre registre où finalement, il a accès aux rêveries d’un professeur en train de faire son cours. Nombreux ont dû être les élèves à s’imaginer cette situation. Entre certaines représentations, Céline Delbecq aborde les violences faites aux femmes à travers la lecture de « Phare ».

Julia Vidit, directrice du théâtre de La Manufacture prend, elle aussi, part à cet événement puisqu’elle a monté deux des spectacles qui y seront joués durant ce week-end. Il s’agit de « Pour quoi faire » de Marilyn Mattei, qui interroge sur la notion de temps. « Skolstrejk » (« La grève scolaire ») de Guillaume Cayet est le second et se pose cette question : « Et si la seule possibilité d’émancipation du monde à venir était entre les mains de la plus jeune génération ? »

Un espace de pensée collective

En parallèle des spectacles et des lectures proposés, cet événement est aussi l’occasion de s’interroger sur l’itinérance théâtrale. Ainsi, des temps d’échanges d’une heure sont organisés sur les trois jours dans la cour du marronnier.  Orchestrés par Marie-Ange Rauch, Guillaume Cayet et Julia Vidit, ils vont aborder trois axes : La décentralisation théâtrale : une histoire et quel avenir ? Comment penser la rencontre entre public et forme itinérante ? Nouveaux territoires, Nouvelles économies ?

Marine Prodhon

Infos et réservations : www.theatre-manufacture.fr

Photos © Frédéric Allegrini, Emilie Salquèbre, Victor Tonelli, Christophe Raynaud de Lage, dr