Le jardin éphémère place Stanislas à Nancy : en mode Renaissance

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Triple fête pour le jardin éphémère qui célèbre à la fois l’année Renaissance, son 10e anniversaire et 30 ans de classement de l’ensemble XVIIIe au patrimoine mondial de l’Unesco.

Qui l’aurait dit ? Cela fait déjà dix ans que le Service des Parcs et Jardins de la Ville de Nancy étonne chaque année les Nancéiens et visiteurs de la cité ducale avec un jardin éphémère. Il faut avouer que le pari était osé : installer un jardin, parfois même des arbres, sur du bitume. Mai 68 avait scandé « sous les pavés, la plage », Nancy, elle, pourrait dire sans rougir : « sur les pavés, le jardin ».

Renaissance !

C’est la clef de voûte de l’année 2013. Le jardin éphémère rend hommage à sa manière à cette période glorieuse de l’histoire lorraine. Comment ? En évoquant des thèmes chers à cette époque : le voyage de plantes nouvelles, ramenées des Amériques, le labyrinthe ou encore la perspective, le tout étant revisité par le prisme de techniques contemporaines héritières d’un savoir-faire éprouvé comme le plessage.
En prenant du recul (au sens propre), les parterres célèbrent le 30e anniversaire du classement des places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance au patrimoine mondial de l’UNESCO en dessinant au sol le fameux logo de l’organisation internationale. Il faut dire que ce logo évoquant à la fois les compétences humaines et les dons de la Nature ne pouvait qu’inspirer les Parcs et Jardins.

Un jardin ? des jardins !

Au sol, le logo s’éclate petit à petit, tout comme le cercle chromatique qui l’accompagne, variant du jaune pâle au pourpre. Les jardiniers sont devenus coloristes.
L’évocation de la Renaissance est partout, par touches : ici, des charmilles, là des cyprès taillés en vrille qui font montre de l’art taupière, là encore des fagots, des treillages, etc. Et puis, il y a l’inspiration du célèbre plan de Nancy de Claude de La Ruelle (1611) : au centre du carré formant le logo, des jardins à l’identique de ceux sur le plan, très plats, très épurés, très ordonnés.
D’autres détails évoquent encore cette période faste : des rosiers (pensez au poème de Ronsard) en fleurs, véritable tour de force au vu de la saison avancée, une ruche et des alvéoles de verre jaune pour le miel, alors très consommé, des potirons, des jeux d’eau avec le retour des arrosoirs exposés en 2006 (le réemploi de structures et autres accessoires est une volonté forte des Parcs et Jardins pour défendre le développement durable) et qui sont cette fois disposés verticalement, se déversant les uns dans les autres. Les tableaux s’enchaînent sur la place et offrent à chaque pas une nouvelle approche.

Décentralisation

Première dans l’histoire du jardin éphémère, une évocation décentralisée du jardin est présentée place Charles III. Les jardiniers y interprètent les motifs végétaux Renaissance d’après le plan de La Ruelle. Seize petits jardins mettent en valeur cette place nouvellement refaite, avec pour trait d’union la personne de Charles III, duc de Lorraine et fondateur de la Ville-Neuve.

Au final, les noms des différents tableaux qualifient chacun à leur manière ce dixième jardin éphémère : charnu, défendu, taillé, gargantuesque (plus de 24 000 plantes et fleurs ornent les deux places), labyrinthique, transatlantique, planifié, alvéolé, géométrique, fagoté et chromatique. Mais en définitive, pourquoi faire chaque année un jardin éphémère ? La réponse se trouve dans les premiers mots d’accueil affichés place Stanislas : pour « renaître en son jardin pour vivre, penser, ressentir et aimer comme si c’était la première fois ». Un vaste programme qui mérite bien une visite !

Cultures en Renaissance, 10e jardin éphémère. Places Stanislas et Charles III
du 28 septembre au 3 novembre.