Le château de Hombourg

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A une quinzaine de kilomètres de Thionville se trouve le château de Hombourg. Le temps ne l’a pas épargné et pourtant, chaque pierre rappelle la magnificence perdue de cette propriété. Depuis un an Arthur de Mortemart se bat pour faire revivre ce splendide édifice.

La petite commune de Hombourg-Budange abrite un splendide château, qui date des XIII, XVI et XVIIIe s. Arthur de Mortemart a bien voulu nous raconter son histoire.

Des origines médiévales

Aux XI et XIIe siècles, les terres de Hombourg naviguent entre différents propriétaires. L’une des premières familles à l’habiter de manière continue sont les Créhange. Ils entretiennent le bâtiment, le modifient et le fortifient.
Un « mauvais » choix politique (Wirich de Créhange soutient Charles Quint lors du siège de Metz) vaut au château d’être incendié en 1552. Wirich reconstruit alors de 1558 à 1574 le château et lui donne une partie de son aspect actuel. Certaines murailles du XIIIe s sont conservées. Anne, belle-fille de Wirich, élève la chapelle qui est toujours visible aux pieds du château.
Le château est vendu en 1655 à Nicolas de Brisacier, gouverneur de Sierck. Hombourg est alors rattaché à la France. Le château perd sa vocation défensive et devient un lieu de villégiature. Il est depuis resté dans la même famille, souvent par les femmes, d’où des changements de noms : Gaude de Martainville, Vogt d’Hunolstein puis Mortemart en 1880 lorsqu’Hélène d’Hunolstein épouse le duc Arthur. Des améliorations sont faites au château à la fin du XIXe s. et durant l’entre-deux guerres.

Le saccage

La Seconde Guerre va être terrible, notamment l’Armée américaine qui occupe « sans aucun respect » la propriété pendant quatre mois. Le parquet sert à faire du feu dans les cheminées. Le mobilier et les peintures sont pillés quand ils ne sont pas détruits. Le jardin est ravagé par les passages des véhicules. C’est presque une ruine qui est classé Monument Historique en 1947. Son jeune propriétaire d’alors, Charles (il avait hérité du domaine en 1938 à l’âge de 5 ans), restaure les communs et l’Orangerie. Il entretient également le parc, mais l’ampleur de la tâche est immense. Le château, inhabité depuis, se dégrade. La tempête de 1999 n’arrange rien. En octobre 2010, une partie de la toiture s’effondre. C’est la sonnette d’alarme pour Arthur, son fils, qui veut rendre au château son lustre.
Le plus urgent est de mettre les bâtiments hors d’eau. Les premiers devis s’élèvent à 300 000 € ! Ces sommes dépassent de loin les moyens financiers d’Arthur qui cherche depuis des financements auprès des partenaires publics et privés.

La famille de Rochechouart de Mortemart

Branche cadette de la maison de Rochechouart, c’est une des plus illustres familles de France que nombre de ses membres ont servi au plus haut niveau : gouverneur, maréchal, chambellan, cardinal… Leur devise : « Avant que la mer fut au monde, Rochechouart portoit les ondes » rappelle, avec un certain lyrisme, l’ancienneté de cette famille dont la filiation est prouvée depuis 980.
Faits duc et pair de France, les Mortemart étaient appelés « mon cousin » par le roi.
Arthur de Rochechouart de Mortemart appartient à la branche cadette des ducs de Mortemart. Il est très attaché au château.

Quand on lui demande son avis, Arthur répond avec cette sympathie qui lui est naturelle : « Aujourd’hui, les familles n’ont plus les moyens d’entretenir ce type de propriété. Seuls les projets économiques que l’on parvient à y installer permettent de les faire vivre et de les transmettre. Ils doivent être un acteur économique important pour la région ». Alors, souhaitons que cet immense vaisseau de pierre retrouve vite sa splendeur !

Si l’aventure du mécénat vous intéresse (il y a des avantages fiscaux !), RDV sur le site Internet du château.
Château de et à Hombourg-Budange (57920)• www.chateaudehombourg.com