Un plongeon dans la vie de chantier

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Pour la 12e édition des « Coulisses du bâtiment », la Fédération Départementale du BTP ouvre aux  établissements scolaires les portes d’un chantier exceptionnel. Le 10  octobre, les jeunes visiteurs pourront fouler le sol des nouvelles Archives départementales à Maxéville et apprendre à mieux connaître les différents métiers du bâtiment.

Lancées en 2003 par la Fédération Française du Bâtiment, les « Coulisses du bâtiment » ont attiré plus d’un million de personnes. Sur toute la France, les visiteurs de ces journées portes ouvertes ont arpenté 3 170 chantiers et ateliers, comme celui du Musée de l’Homme à Paris en 2013 ou celui du Centre  des Congrès à Nancy. Pour sa 12e édition, la Fédération Départementale du BTP, en charge de l’opération pour la Meurthe-et-Moselle, offre aux écoliers un beau cadeau : la découverte du futur Centre des Mémoires. Situé sur le site de l’ ancienne école normale de garçons, le bâtiment accueillera d’ici 2016 les Archives départementales, jusque-là réparties sur trois sites différents.

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Un chantier ambitieux

Actuellement entre les mains de l’entreprise de gros œuvre GTM Hallé, le chantier se partage entre la réhabilitation du bâtiment d’origine et l’établissement de nouvelles parties. Une fois terminé, le centre se déploiera sur cinq étages et environ 12 000 m2. L’ancien édifice a déjà subi des retouches significatives : pose d’une dalle d’acier et de béton de 1200 m2 à l’étage, encadrements de fenêtres renforcés en respectant l’aspect initial de la façade, consolidation de la charpente… Un pavillon, dans la prolongation de celui d’origine, est aussi en cours de construction. Installée au centre du complexe, cette aile de facture moderne s’intégrera en douceur grâce à l’édification d’une façade en trompe-l’œil. Toutes ces infrastructures seront accessibles en partie et uniquement aux scolaires le 10 octobre à travers des visites guidées de 9h30 du matin jusque 16h. Sur le terrain,  la Fédération Départementale du BTP 54, l’entreprise GTM-Hallé et les entreprises présentes sur le chantier, ainsi que  le Centre de Formation des Apprentis du bâtiment de Pont-à-Mousson joueront tour à tour les guides et les animateurs.

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Trouver sa vocation

Pour la Fédération Départementale, les « Coulisses du bâtiment » permettent  de regarder avec un œil neuf les métiers du BTP. Pour un public plus jeune, ces portes ouvertes offrent l’opportunité de se frotter concrètement à une profession et, pourquoi pas, de se découvrir une vocation. Cette journée du 10 octobre est entièrement consacrée à l’accueil des collégiens. 600 d’entre eux pourront accéder au chantier et à l’issue de la visite discuter avec des professionnels du secteur. Des formateurs et apprentis du CFA de Pont-à-Mousson viennent effectuer des démonstrations et proposer des ateliers dans un grand village des métiers. Maçons, plombiers, carreleurs, tailleurs de pierre, chaque spécialité sera représentée et montrera ses spécificités. Une chance pour eux de voir naître sous leurs yeux un complexe d’envergure.

Toutes les informations sur les Coulisses du Bâtiment en France et en Lorraine à cette adresse : www.ffbatiment.fr
Le chantier du Centre des Mémoires se situe rue Marcelle Dorr à Maxéville.

 

Le BTP brique par brique

Avec une production estimée à 3 475 millions d’euros en Lorraine, le bâtiment reste un secteur attractif malgré la crise et ses métiers attirent de nombreux jeunes. Focus sur  ce secteur en pleine transformation.

Selon la Fédération Française du Bâtiment, le BTP est le premier patron français. En Lorraine, 5 279 entreprises le représentent et regroupent aussi bien de grandes sociétés que des petits artisans. Les structures plus modestes sont d’ailleurs les plus nombreuses. Elles constituent 43 % des effectifs du BTP, avec 15 058 salariés en 2013 sur les 34 437 de la région. En Meurthe-et-Moselle, la Fédération Départementale du BTP se charge de les représenter toutes. Renforcer la visibilité du secteur, informer et conseiller les adhérents, telles sont les missions de la Fédération Départementale du BTP 54. Cette dernière permet de faire le lien entre des fonctions très hétérogènes, qui interviennent à des stades différents du processus de construction.

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Du sol au plafond : des emplois pour chacun

Avec 32 métiers, le bâtiment offre de multiples débouchés. Les environnements de travail diffèrent selon les spécialités. À la naissance d’un édifice, les charpentiers, les maçons, les grutiers ou les tailleurs de pierre échafaudent la structure et le gros œuvre. Les couvreurs et les cordistes suivent l’appel des hauteurs et s’occupent de l’aspect extérieur d’une bâtisse, de la façade au toit. Et puis, quand la construction commence à prendre figure humaine, électriciens, plombiers, carreleurs ou peintres apportent les touches finales. Les entreprises du BTP préparent aussi l’avenir et recherchent de nouveaux collaborateurs, qualifiés et motivés. De nombreuses formations peuvent répondre à leur demande : 75 titres du ministère du Travail, 34 certificats de qualification professionnelle spécialisés et 70 diplômes de l’Éducation nationale. Parmi celles-ci, l’alternance est une voie privilégiée. Elle prépare de façon efficace les étudiants à rentrer de plein pied dans le monde professionnel à l’issue de leurs cursus. BTS, CAP, bac pro, diplôme d’ingénieur, licence et master professionnels, chaque parcours est cependant valorisé.

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Un secteur en mutation

Mais le bâtiment ne se repose pas sur ses lauriers. Le Grenelle de l’environnement a lancé un défi écologique au BTP : réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2020. Et ce challenge, le secteur le relève en misant notamment sur la rénovation de logements anciens. La filière intègre aussi de nouvelles techniques d’écoconstruction qui comprennent une meilleure isolation, une utilisation raisonnée de l’énergie et de l’eau. Sur les chantiers, cette évolution se traduit par le recyclage des déchets de construction et d’autres mesures. Le BTP change et ses employés en sont les premiers témoins et acteurs. La profession, auparavant majoritairement masculine, se féminise de plus en plus, en partie grâce à l’effort de la Fédération Française du Bâtiment depuis 2000. En 2010, 11.1% de femmes travaillaient dans le bâtiment. Écologie, féminisation, le BTP installe de façon durable les jalons pour ses succès futurs. De couche de ciment en couche de ciment, et malgré les difficultés actuelles, le secteur aura toujours un avenir en Lorraine et en France.

 

Interview
Daniel Cerutti : « Abattre la cloison entre le public et nous »

Le 10 octobre prochain, les professionnels du BTP font découvrir leurs métiers aux collégiens pendant les « Coulisses du bâtiment ». Daniel Cerutti, président de la Fédération Départementale BTP 54, revient sur cet évènement unique et esquisse le visage futur du secteur.

« Les Coulisses du bâtiment » célèbrent leurs onze ans cette année. En Meurthe-et-Moselle, votre fédération a décidé de faire découvrir aux élèves des lycées et collèges du département le site du futur Centre des Mémoires, à Maxéville. Quelles sont les attentes de la Fédération Départementale du BTP 54 vis-à-vis de cette manifestation ?

Quand quelqu’un passe devant un chantier, la première chose qu’il voit est le panneau « interdit au public ». Les « Coulisses du bâtiment » abattent pour un temps la cloison de l’univers du BTP. Tout comme au théâtre, cela permet de passer derrière le rideau. La mobilisation est toujours aussi forte, que ce soit de la part des entreprises, des établissements scolaires que des visiteurs. En Meurthe-et-Moselle, on cible des chantiers d’envergure comme le Centre des Mémoires cette année. On privilégie l’exception à la proximité. Ainsi les années précédentes, le site Artem ou le Centre des congrès ont dévoilé leurs secrets de construction. Ces journées portes ouvertes permettent vraiment une action de valorisation du patrimoine. Elles sont créatrices de motivation pour les scolaires et l’implication des entreprises est en cela essentielle. Chaque année les professionnels du bâtiment transmettent au public leur passion. C’est un beau moment de partage.

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Pendant longtemps les métiers du secteur ont pâti d’une image négative. Y a-t-il encore des clichés contre lesquels vous devez lutter ?

Avant, à l’exception des métiers d’art comme l’ébénisterie, on considérait que s’orienter vers ce secteur était une punition. C’est la fameuse phrase : « Si tu n’es pas bon à l’école, tu seras ouvrier dans le bâtiment ». Il faut arrêter avec ces images désuètes. On ne travaille plus avec le vieux pull troué. Cela étant, ces clichés sont moins importants que par le passé. Dans les années 1990, il y a eu une véritable opération de séduction pour valoriser l’image  des professions du BTP. Aujourd’hui on récolte les fruits de ce travail. Les jeunes n’arrivent plus dans le bâtiment par défaut ; ils le choisissent. Mais il y a encore un effort de sensibilisation à effectuer. Nos métiers allient l’intelligence de la main à celle de l’esprit. En montrant ce qui se passe dans notre filière, comment les gens travaillent, on abat d’autres à priori. En outre, dans le bâtiment, il existe une vraie fierté de l’ouvrage achevé. Quel que soit le corps de métier, un professionnel passant devant un de ses anciens chantiers a toujours un pincement au cœur. Au contraire de l’industrie, un compagnon maçon ou un charpentier ne produit pas en série des pièces qui se ressemblent toutes. Dans le BTP, chaque construction est unique.

À l’instar d’autres secteurs, le bâtiment connaît une période de crise. Quels défis allez-vous devoir relever dans un futur proche ?

Pour le moment, le marché est fermé. En Meurthe-et-Moselle, il n’y a plus de besoins en constructions résidentielles ou en équipements publics. Aujourd’hui notre avenir est dans la réhabilitation et le réaménagement de logements anciens. Le Grenelle de l’environnement prévoit une mise aux normes énergétiques de 30 % des habitations pour 2020. Rien qu’en Lorraine, 200 000 d’entre elles ont été classées énergivores et nécessitent des rénovations lourdes. La réduction de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre est un challenge pour nous. Mais elle nous permet aussi de valoriser nos professionnels. Pour garantir les travaux réalisés dans le cadre de la rénovation énergétique, il est nécessaire de faire appel à des entreprises  reconnues garantes de l’environnement (label RGE). Le bâtiment, c’est un métier : il n’y a que les entreprises qualifiées qui sauront répondre à ces obligations. Par ailleurs, nous fondons beaucoup d’espoir sur le plan de relance du bâtiment. Les mesures prises sont bonnes ; il faudrait juste favoriser les investissements privés par de nouveaux dispositifs fiscaux. On dit souvent : « quand le bâtiment va, tout va ». Quand les gens achètent un logement neuf, ils refont la cuisine, reprennent de nouveaux meubles… Relancer l’activité économique de notre secteur redynamise la consommation en général. Et puis, depuis l’âge des pyramides, on a toujours eu besoin de nous. On perpétue certains métiers mais de nouvelles compétences émergent. En cela, la formation des jeunes est un point clé de notre évolution, de notre avenir. On prépare notre futur grâce et avec eux.

Propos recueillis par Pauline Creusat

Fédération Départementale du BTP
62, Rue de Metz  54000 Nancy
03 83 30 80 73
www.btp54.ffbatiment.fr

Interview
Construire son avenir dans le BTP

Le Bâtiment comporte un large éventail de métiers. Avec près de 70 diplômes de l’Éducation nationale, 75 titres du ministère du Travail et 34 certificats de qualification professionnelle (CQP) spécialisés, il n’est pas toujours facile de trouver sa porte d’entrée dans le métier. Vendredi 10 octobre, le Centre de Formation des Apprentis Bâtiment de Pont-à-Mousson  propose une information complète et concrète sur les différents métiers du bâtiment et les meilleures clés pour y entrer. Rencontre avec M. Clément Sosoé, secrétaire général du BTP CFA Lorraine.

Quel est l’objectif de cette 12e édition des Coulisses du bâtiment ?

Nous sommes en pleine période d’inscriptions, et ce, jusqu’à la fin du mois de novembre. Beaucoup de jeunes n’ont pas choisi leur métier et cette journée conçue sur le principe des portes-ouvertes sur un chantier nous permet de montrer la diversité des métiers d’un secteur qui recrute mais aussi la diversité des parcours. On peut commencer à n’importe quel âge et quel que soit son niveau d’études. On peut se former par la voie scolaire et universitaire ou en alternance. Ce dispositif est privilégié dans le BTP, car nos métiers s’apprennent d’abord sur le terrain.

Quels sont les avantages de la formation en alternance ?

L’apprentissage qui repose sur une alternance entre périodes en centre de formation et périodes en entreprise, permet d’être tout de suite dans le concret du métier tout en préparant un diplôme. Au delà du métier choisi, l’apprenti découvre également la culture de l’entreprise, les différents postes, la connaissance de tous les périphériques du chantier. L’apprentissage facilite ainsi l’accès au marché du travail. L’autre avantage du contrat d’apprentissage, c’est qu’il est aussi un contrat de travail. Qui dit contrat de travail, dit période d’essai. Donc si l’on s’est trompé dans son choix, on peut en envisager un autre. L’apprenti est rémunéré – et le secteur a fait de gros efforts avec des rémunérations bien supérieures à d’autres métiers – allant de 40% du SMIC pour les moins de 18 ans à 60% pour les plus de 21 ans. Par ailleurs les apprentis peuvent bénéficier de nombreux avantages sociaux comme la prise en charge de la complémentaire santé, l’aide au logement, l’aide au financement du permis de conduire ou encore un coup de pouce pour l’achat d’un premier véhicule. Entrer dans le BTP, c’est entrer dans une famille, choisir l’apprentissage, c’est inscrire 2 lignes sur son CV : l’expérience et le diplôme.

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Quelles formations dispensent le BTP CFA Lorraine ?

Cet organisme qui gère à la fois le CFA bâtiment de Pont-à-Mousson et celui d’Arches dans les Vosges, prépare à 15 diplômes de niveau CAP (niveau V), 10 diplômes de niveau 4 (niveau bac), 4 mentions complémentaires niveau bac +2, deux BTS, un DUT avec l’Université de Lorraine et un titre professionnel. Cette année, nous ouvrons également un Master en génie civil avec l’Université de Lorraine. Notre CFA, qui fêtera ses 40 ans l’an prochain, est un établissement important en terme d’effectif. Le secteur du bâtiment est un secteur porteur et il est encore temps de s’inscrire !

Une journée pour découvrir l’éventail des formations ce n’est pas un peu court ?

Cette journée nous permet grâce à des stands et des animations d’en montrer pas mal ! Mais au CFA, nous invitons les gens à venir tout au long de l’année lors de mini-stages découvertes et de visites guidées. C’est gratuit, il suffit de nous téléphoner. A la demande des principaux de collège, nous accueillons également les élèves de 3e. Voir travailler les apprentis, rend les choses plus concrètes et c’est important. L’image de l’apprentissage change mais il y a encore des clichés à faire tomber.

Propos recueillis par Alice CIMIEZ

Plus d’infos sur www.btpcfalorraine.fr
BTP CFA Meurthe & Moselle et Meuse
Rue Nicolas Pierson
54700 Pont-à-Mousson
03 83 81 65 65
[email protected]
Les coulisses du Bâtiment : 10 octobre 2014 sur le chantier du Centre des Mémoires, rue Marcelle Dorr à Maxéville (réservé aux groupes scolaires uniquement).

Temps plein ou alternance

Vous pouvez choisir de vous former à temps plein ou en alternance :
A temps plein : par la voie scolaire ou universitaire, en lycée, IUT ou école d’ingénieur. Des stages en entreprise sont intégrés aux études.
En alternance (contrat d’apprentissage ou contrat de professionnalisation) : avec une partie du temps établissement de formation et l’autre en entreprise. Ce dispositif est privilégié dans le Bâtiment, car les métiers s’apprennent d’abord sur le terrain.

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Les atouts de l’alternance dans le BTP

L’alternance prépare à des diplômes, des titres ou des certifications professionnelles de tous les niveaux, du CAP au diplôme d’ingénieur. Pour entrer dans le Bâtiment, plusieurs voies sont possibles. On peut entrer en CAP ou Bac Pro (3 ans) directement après la 3e ou bien s’orienter vers les filières post-bac du secteur du Bâtiment à la suite d’un Bac S ou d’un Bac STIDD. C’est la garantie d’être formé à la pratique du métier, aux méthodes de l’entreprise, et d’être opérationnel dès la fin de la formation.
L’alternance offre la possibilité de construire son propre parcours de formation, quel que soit son niveau d’entrée. En fonction de son objectif professionnel, il est possible, à chaque étape, d’acquérir des compétences complémentaires, d’enchaîner des formations débouchant sur une qualification plus élevée (ex : un BP après un CAP) ou d’entrer dans la vie active.