Nancy d’automne

591

En novembre, les parcs et jardins de la ville prennent mille couleurs. La Maison de la Nature vous entraîne à la découverte d’arbres majestueux.

L’automne n’est pas seulement l’anti-chambre de la période hivernale qui se profile avec ses scintillements de fêtes et son manteau neigeux. Novembre est une saison où la nature, les arbres en particulier, se parent d’une palette de couleurs chatoyantes qui sont un véritable régal pour les yeux. Et à Nancy, il y a de quoi faire en la matière. Les parcs et jardins de la ville, véritable héritage botanique d’un riche passé, abritent quelques 22 000 arbres et 125 points fleuris sur une surface de 12  000 m2. La Maison de la Nature, à la physionomie très alsacienne, surgissant au détour d’un chemin de ce véritable écrin de verdure qu’est le parc Sainte-Marie,  propose au public de plonger au cœur de l’exposition sobrement nommée  : « La diversité des arbres à Nancy ». Et la balade est belle. Profitez de quelques instants de répit pour aller flâner. Laissez le stress de côté. Observez et respirez.

Un parcours initiatique

En arpentant Nancy, un impressionnant labyrinthe s’ouvre. Le Parc de la Pépinière bien sûr et son espace de 21 hectares, poumon vert de la ville, endroit idéal, ouvert sur de larges pelouses, où vos pas feront craqueler les feuilles tombantes de novembre. Le Parc Sainte-Marie, inséré dans le quartier de l’Ecole de Nancy, en bordure de la piscine de Nancy thermal. Les séquoias, pleureurs, cèdres, chênes semblent murmurer aux oreilles des visiteurs en ce lieu où les jésuites s’implantèrent voilà quatre siècles. Le Parc Olry – propice à la méditation -, cédé par Achille Olry, amoureux des plantes, à la ville avant la Grande guerre. Le jardin Alexandre Godron, fondé par Stanislas, premier jardin botanique de la cité ducale. Le jardin d’Eau entre Meurthe-Canal et le quartier de Stanislas-Meurthe et ses bassins qui semblent jouer avec les plantes aquatiques. Le jardin du Musée de l’Ecole de Nancy, que l’industriel Eugène Corbin fit aménager en 1909, et où les plus grands horticulteurs nancéiens exposent leurs plantes de collections. Le parc Blondlot et son dessin paysager sinueux, embelli par un parterre à la française dominé par châtaigniers, arbre aux 40 écus, magnolia, figuier et autres érables. Le parc de la Cure d’Air, perché sur les hauteurs de Nancy, riche en variétés de pommiers et de poiriers anciens. Le jardin botanique du Montet, véritable musée vivant des plantes où se côtoient 12 000 espèces végétales du monde entier. Endroits historiques comme les plus récemment implantés, en parfaite harmonie avec l’espace urbain, tels le sentier de l’arbre au cœur de la cité-jardins de Saurupt ou le jardin Paul Verlaine dans le quartier Poincaré-Foch-Anatole, composent un bouquet aux éclats charmants.

Une exposition poétique

Quels plus beaux commentaires que ceux teintés de poésie, couchés sur le panneau inaugural de l’exposition à la Maison de la Nature : « Les arbres étendent leur ramure sur notre quotidien, les troncs ponctuent la géographie de nos parcs, de nos jardins, de nos squares. D’autres embellissent les rues, parfois si familiers qu’ils se font oublier. Ou plutôt qu’on les oublie. Imaginez un instant une ville qu’ils déserteraient brutalement, une absence de cette touche permanente de chlorophylle. Impensable. Régulièrement, il est donc essentiel de se tourner vers leur cime, de les observer avec attention, d’apprendre à les reconnaître pour mieux les aimer. Le détail d’un feuillage peut ravir l’œil, tout comme la surface d’une écorce peut procurer une émotion intense, une sensation de force, de lien puissant avec la terre ». L’exposition, très documentée, conte l’histoire symbolique de 24 arbres que l’on peut retrouver dans les parcs et jardins. Une véritable incitation au voyage. Découvrez ainsi l’arbre aux 40 écus qui inspira les artistes de l’Ecole de Nancy, le méta séquoia de Chine aux propriétés mystérieuses, l’aulne de Spaeth qui servit aux amérindiens pour fabriquer leurs canoës, le marronnier d’Inde issu de la riche histoire de Constantinople, le cèdre du Liban dont la sève servit à la préparation des momies égyptiennes, le Pavllownia dont le nom aurait été donné par le Tsar Paul 1er en l’honneur de sa fille Anna, le robinier faux acacia doré ramené des Amériques par les colons britanniques, le hêtre pourpre de la Pépinière, issu à l’origine de deux troncs qui se sont rejoints avec les siècles, n’en formant plus qu’un de nos jours…

Des arbres aux mille propriétés

Souvent venus des contrées lointaines, d’Asie en particulier, tous ces arbres semblent soudain s’animer et se rendre plus… humains.  Ils possèdent des qualités reconnues : culinaires dans la préparation d’huiles, de fruits ou de légumes ; médicinales entre remèdes de grand mère et autres décoctions anciennes diminuant l’anxiété, les migraines ; économiques intimement liés à plusieurs corps de métier.
C’est  en définitive une promenade hors du temps et bien apaisante qui est proposée par la Maison de la Nature et la Direction des Parcs et Jardins de la Ville. Une exposition qui rappelle la richesse inestimable de ce patrimoine vert, à la fois si impressionnant de majesté et si fragile Qui donne envie d’aller méditer en solo au pied de ces géants de bois ou d’improviser une escapade en amoureux main dans la main. Rien que du plaisir.

 
« La diversité des arbres à Nancy ». Jusqu’au 30 janvier 2011. Du mercredi au dimanche (sauf jours fériés).  De 14 h à 17 h. Entrée libre • 03 83 28 60 45