Le Jardin du Michel, l’édition de la maturité

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JDM 2022 © Celim Hassani, gnik.fr

Tel le phénix qui renaît de ses cendres, Le Jardin du Michel passera, du 2 au 4 juin, le cap de la majorité. Et pour le reste, carpe diem !

On avait laissé le Michel’s Crew sur une soirée « Wanted » avortée, en octobre dernier. L’annulation, faute de suffisamment de préventes, de cette opération annoncée comme « de la dernière chance », laissait présager du pire pour la pérennité du Jardin du Michel. Et pourtant, quelques mois plus tard, nous apprenions la bonne nouvelle : le Jardin du Michel allait revenir en 2023 pour une édition anniversaire, celle de ses 18 ans ! L’opération #foreveryoung était officiellement lancée.

Pour cette édition particulière, celle de la renaissance, La Cabane, scène alternative électro & Cie, fait son grand retour. Côté grande scène, les habitués du festival retrouveront les grands marqueurs du Jardin du Michel, à savoir une programmation résolument rock et reggae – emmenée par Gogol Bordello, Matmatah, Papa Roach et Skip the Use, mais aussi Patrice, Danakil et Broussaï – aux incursions hip-hop, rap, pop et électro ; et, parmi les groupes et artistes à l’affiche, un mélange savamment dosé d’artistes confirmés et d’artistes en devenir.

L’autre nouveauté, de taille, réside dans le changement de site. En effet, le Jardin du Michel traverse la Moselle pour s’installer côté camping sur un site aux dimensions rappelant, aux plus fidèles des spectateurs, celles de Bulligny. De quoi accueillir un village associatif et artisanal, des installations décoratives et d’autres surprises et reconnecter avec l’esprit des débuts.

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Autre site, nouveau départ

Mi-janvier, on apprenait qu’après 5 éditions passées sur le Boulevard Aristide Briand à Toul, le Jardin du Michel partait s’enraciner de l’autre côté de la Moselle. Une page se tourne !

Dubioza Kolektiv , JDM 2022 © Celim Hassani, gnik.fr

On a tendance à l’oublier, mais le site original du festival est le terrain jouxtant le jardin du « vrai Michel », localisation qui a donné son nom à l’événement, « Au fond du jardin du Michel ». Succès public oblige, le festival, devenu JDM, emménage rapidement à Bulligny, où il restera jusqu’en 2016. En 2017, l’expiration des baux entraîne un nouveau déménagement, direction Toul et le boulevard Aristide Briand.

De 2017 à 2022, vue sur Cathédrale

« À l’initiative de Thierry Berneau, membre de l’organisation, nous avons obtenu l’accord du Maire de Toul pour nous installer dans l’urgence sur ce site, qui pouvait accueillir 9000 personnes, et valorisait la Cathédrale. Trois mois plus tard, c’était fait », se souvient Cindy Dodin, coordinatrice. Pour l’édition 2017, organisée en un temps record, les aménagements sont décidés rapidement, et en 2018, la réflexion autour de l’agencement des flux de circulation, du positionnement des stands est lancée, élan que stoppera la crise sanitaire. En 2021, pour la « Limited edition », la scène sur l’eau est supprimée au profit d’un corner sur terre. En 2022, ce dernier est remplacé par la Garden, scène B dédiée aux groupes régionaux, émergents. Et tandis qu’en on, le site se cherche, en backstage, l’heure est à la réorganisation des bureaux, des loges.

Partir supposait de quitter un panorama exceptionnel, avec vue sur la Cathédrale de Toul, décision à laquelle il a fallu se résoudre. « Depuis fin 2020, nous réfléchissions à changer de site, face aux limites du boulevard. Une fois la grande scène installée, on ne peut pouvait plus changer grand-chose, ni installer de chapiteau, de stands ou de décorations, comme nous le faisions à Bulligny ».

Camping, JDM 2022 © Vincent Zobler

2023 : le retour aux sources

Avec la Ville, l’équipe envisage différents sites, avec deux priorités : améliorer l’expérience du public et permettre l’accueil des partenaires et animations ; bref, garantir ce supplément de convivialité qui fait l’identité du festival. En 2022, alors que le JDM est en danger, les discussions se font plus pressantes. « En dernière minute, nous convenons, avec les Villes de Toul et Dommartin-lès-Toul, d’une installation sur le site de l’ancien camping, dont les 18 hectares nous permettent d’inclure dans un même lieu à la fois le camping, mais également le festival et une partie du parking, avec les gains que cela suppose en termes d’efficacité, de sécurité et de budget ».

En 2023, les festivaliers passent donc d’un site tout en longueur à un site très large, découpé en deux parties : un champ d’entrée – qui n’est pas sans rappeler celui de Bulligny – avec des stands de restauration, des buvettes, le village de stands associatifs et d’artisaanat, l’espace exposants, ainsi que la Cabane (scène sous chapiteau). Cet espace accueillera diverses animations, décorations et surprises.

De là, un petit passage emmène les spectateurs vers la grande scène, avec à gauche, la fosse et tout autour, l’espace VIP, le grand bar, la boutique du Michel, les sanitaires. « Pour les festivaliers, l’expérience est totalement différente. On retrouve là un vrai esprit vacances ».

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Entretien avec Pierre Maffeis, Président du Jardin du Michel

© JDM

Entre l’annulation de « Wanted » en octobre dernier et le retour annoncé du JDM, que s’est-il passé ?

Depuis l’édition décevante de l’an dernier, nous travaillions à la survie du festival. Mais suite à l’annulation de « Wanted » faute de préventes, deux mécènes se sont manifestés pour nous apporter leur soutien financier. Cela a changé la donne, et nous a permis d’envisager une 18e édition. Mais tout n’est pas gagné ! Un succès de cette édition 2023 stabiliserait la situation, mais rien n’est garanti pour la suite.

Quels enseignements tirez-vous de cette période de crise ?

Suite au lancement de la campagne solidaire, les retours sur les réseaux sociaux se sont multipliés. Certaines choses sont ressorties : une programmation pas assez rock et trop orientée jeunes générations, un site trop urbain et exigu aux yeux de certains. Évidemment, la météo n’a pas arrangé les choses, mais nous nous sommes globalement remis en cause. 

Vous avez donc acté le changement de site.

Oui. Nous avons tout tenté pour envisager d’autres aménagements pour le site du boulevard, pour le rendre plus convivial et y intégrer de nouvelles offres culturelles, mais c’était impossible. Nous sommes donc passés de l’autre côté de la Moselle, sur un site qui nous offre une grande liberté d’action. Côté programmation, elle est définitivement plus rock et reggae, mais toujours aussi éclectique.

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Suzane : « je resterai inclassable » 

Avec Cameo, son 2e opus paru à l’automne dernier, Suzane nous présentait Océane – son prénom à l’état civil – et faisait le portrait d’une femme engagée et attachante. Cette artiste « inclassable » foulera la scène du JDM samedi 3 juin.

© Boby

Vous revenez du Québec, où vous avez fait vos premiers concerts. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Chanter devant un public qui n’est pas français produit des sensations différentes, que j’avais déjà expérimentées en jouant en Chine, en Mongolie, au Japon, en Allemagne. Au Québec, il n’y a pas la barrière de la langue, mais l’accent, les mots utilisés font qu’on ne se comprend pas toujours. Je peux dire, après deux concerts, qu’on s’est beaucoup aimés.

Ça vous donnerait envie de refaire des petites scènes en France ?

En France, j’ai tout fait : de petites salles, de grandes salles… Avec 400 et quelques concerts à mon actif, je suis un 4×4 du live ! En fait, ça marche tant qu’il y a des gens qui se sentent bien, même si évidemment, sur une scène plus grande, je peux faire rentrer des lumières, agrandir mes mouvements.

« Cameo », votre deuxième album, est plus personnel et aussi militant que « Toï Toï ». Est-ce qu’il y a des thèmes que vous n’avez pas encore abordés par difficulté à trouver le bon angle ?

Ça peut arriver. Je me dis que j’ai une sorte d’armoires à souvenirs, à émotions, de choses pas réglées. Quand j’arrive à en faire une chanson, c’est fluide, urgent. Les chansons viennent comme des caméos, des apparitions dans ma vie, et quand j’ai fini l’album, je réalise pourquoi j’ai écrit ça.

Vous monterez bientôt sur la scène du JDM… Comment vous appréhendez le fait de chanter devant un public pas forcément acquis à votre cause ?

Je suis née en festival, grâce à des programmateurs assez curieux pour me programmer quand personne ne me connaissait. Je suis heureuse quand la moitié de la foule présente me découvre, c’est un vrai exercice pour moi. Et puis à l’ère des chiffres, c’est agréable de voir qui est derrière ces chiffres !

Vous dites que l’entrée dans la trentaine, le temps qui passe, le sérieux vous font peur. Est-ce que plus ça va, mieux ça va ?

Il y a des jours avec, des jours sans. La vie d’artiste, c’est un marathon. Chaque sortie d’album est difficile, on donne un bout de soi et on a toujours peur de dire des bêtises, tout est très sensible. Mais quand je vois que le clip de « Clit is good » a été immédiatement censuré, je me dis que, pour mon 3e album, je continuerai à ne pas entrer dans les cadres, à rester « inclassable », qualificatif que l’on m’a beaucoup attribué.

Quel est votre moment préféré du concert ?

La chanson « P’tit gars », issue du premier album, qui parle de mon coming-out, crée une sorte d’osmose entre les gens, même avec ceux qui ne se sentent pas forcément concernés par le texte. Dans un monde où les gens s’attaquent sur leur différence, je trouve ça beau. Et puis il y a aussi le moment où je fais faire une choré’ au public, en fin de concert.
On se marre !

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Les actions sociales & le mécénat

En tant que spectateurs, on connaît la face visible et festive de l’iceberg… Mais le JDM, c’est aussi des actions au long cours, dont il s’agit maintenant d’assurer la pérennité.

À côté des trois jours de festivités hors norme qui animent, chaque année et pour longtemps encore nous l’espérons, Toul et ses environs, l’équipe du Jardin du Michel œuvrent, en coulisses, pour une plus grande accessibilité de la musique et de la culture.

Elle poursuit notamment sa collaboration avec la MJC de Toul, cette année à travers « Danse à l’école ». 43 enfants de CM1 et CM2, et danseurs amateurs, se produiront sur scène dimanche 4 juin, en guise d’ouverture aux concerts.

Opération récurrente à destination des enfants, « Jardin des Mômes » ouvrira le site à 300 scolaires toulois le jeudi, pour une demi-journée incluant un spectacle éducatif sur la prévention des risques auditifs, une visite du site et une pause-déjeuner. 

Dans le cadre de ses actions en lien avec les structures et acteurs de la prise en charge des enfants et adolescents en difficulté, l’équipe du JDM accueillera 14 élèves d’une école SEGPA, qu’il associera au montage et démontage des installations. Les adhérents du centre socioculturel Michel Dinet participeront eux aussi aux festivités via des ateliers de constructions de mobiliers. La Maison Clairjoie, structure d’accueil des enfants à caractère social, sera également accueillie durant une journée.

Enfin, des personnes aidées par ARELIA, structure œuvrant pour l’accompagnement social des personnes en difficulté, seront invitées à intégrer une équipe de bénévoles au sein du festival.

L’importance du mécénat

Via votre entreprise ou en tant que contributeur privé, vous souhaitez contribuer à la pérennité et l’indépendance du Jardin du Michel et de ses événements associés ? C’est possible, en devenant mécène !

Devenir mécène, c’est s’associer à un projet musical et social de grande ampleur. C’est devenir un acteur clé et engagé de la manifestation. Pour les entreprises, c’est valoriser son image en se retrouvant sur des valeurs socioculturelles et environnementales. C’est vivre une expérience d’entreprise extraordinaire. C’est accroître sa visibilité et développer son réseau. Pour les particuliers, c’est découvrir l’envers du décor, participer à un événement collectif à grande échelle et, le jour J, profiter d’un accueil VIP.

Festivaliers fidèles, spectateurs occasionnels et ardents défenseurs du spectacle vivant, tout le monde peut rejoindre l’aventure du Michel ! Les volontaires bénéficient d’avantages fiscaux non négligeables (déduction fiscale de 60% du montant du don pour les professionnels ; réduction d’impôt sur le revenu égale à 66% du montant du don pour les particuliers), auxquels s’ajoutent de réjouissantes contreparties (invitations VIP, visite des backstages, invitations aux soirées privées…).

Plus d’infos à [email protected]

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Rencontre avec Olivier « Yéyé » Siedlecky, guitariste de Snap Border

De gauche à droite : Eddy Bouvot, Kévin Fauvel, Olivier « Yéyé » Siedlecky, Franck Poinsot et Christophe Szczyrk © DR

Locaux de l’étape – ils sont originaires de Toul et Dommartin-lès-Toul –, les rockeurs de Snap Border investiront la Cabane, nouvelle scène du JDM, dimanche 4 juin. Un retour sur leurs terres qui s’annonce, à leur image, fédérateur et explosif !

Jouer au JDM quand on est un groupe toulois, qu’est-ce que cela représente ?

On avait été programmé en off il y a quelques années, sur une petite scène du camping, mais là, c’est un vrai retour dans nos terres. Le JDM, c’est LA référence des festivals sur Toul et alentour, et on est particulièrement contents d’en être. Encore plus avec Papa Roach en tête d’affiche ! Notre musique se rapproche de la leur, sauf que nous sommes suivis par 5000 personnes, quand ils rassemblent 5 millions de followers.

Quel est votre plus grand souvenir du JDM en tant que spectateur ?

À Bulligny, j’ai vu s’avancer sur scène la légende américaine Alice Cooper, c’était irréel. Encore plus quand j’ai aperçu ma prof d’anglais au premier rang !

En festival, vous écoutez les autres artistes ou vous buvez des coups dans les loges ?

Un peu des deux ! Mais on est très curieux, très ouverts, donc on se balade, on écoute les autres groupes, on profite de l’ambiance. En l’occurrence, en plus de Papa Roach, je me réjouis de découvrir Matmatah sur scène. Pour le reste, on se laissera porter et on fera sans doute de super découvertes.

Vous revendiquez une esthétique percutante, communicative et accessible. Comment cela se traduit-il ?

On fait un rock costaud aux accents métal mais on n’est pas dans l’extrémisme, le rouleau compresseur. Notre public est intergénérationnel, nous ne sommes pas un groupe de niche. Notre objectif premier est de nous amuser avec notre public, et d’être pour lui une porte d’entrée vers des genres plus extrêmes, vers d’autres types de musiques.

À quoi s’attendre pour cette date particulière ?

On va mettre les petits plats dans les grands, avec de nouveaux visuels, de nouvelles chansons. On est en préparation d’un nouvel album, qui sortira en 2024. Le JDM arrive donc dans un timing parfait pour monter doucement en pression et en tension.

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Essentiels bénévoles

Pour faire tourner l’imposante machinerie JDM, Turbul’lance, société organisatrice, peut compter sur 2 salariées à plein temps et sur une armée de 400 bénévoles, dont une vingtaine engagée à l’année.

Michel, JDM 2022 © Vincent Zobler

Il est loin, le temps où des copains passionnés de musique organisaient, en guise de pari fou, « Au fond du Jardin du Michel » en hommage à Michel Legrand, hôte de l’événement. Depuis, le Jardin du Michel n’a cessé de porter haut et fort ses valeurs de mixité, de convivialité et de respect du public, des artistes, de ses partenaires et de ses bénévoles. Laurent Frottier est de ceux-là.

Le jour, il travaille dans le développement de logiciels et enseigne en faculté. Sur ses heures perdues et trois jours pleins dans l’année, il est le responsable billetterie du Jardin du Michel. De Bulligny, il n’a, comme spectateur, aucune nostalgie. « J’aimais les sites précédents et j’aimerai le nouveau. Le lieu ne fait pas le projet artistique. Ce qui est important, c’est la fête, la musique, la culture ».

Arrivé en Lorraine en 2012, il a rejoint l’équipe de bénévoles il y a cinq ans pour rendre service à l’ancien responsable. Il n’en repartira pas, et renforcera même son engagement. « En prenant la responsabilité d’un pôle, on est associé au travail au long cours que suppose l’organisation d’un festival. C’est passionnant ». Et si son attachement pour cet événement qu’il connaît intimement est évident, son enthousiasme chaque année renouvelé tient davantage à l’ambiance familiale régnant sur sa « petite équipe ». « Contrairement à l’équipe-bar qui, pour fonctionner efficacement, doit suivre une organisation millimétrée, nous ne sommes que 7, ce qui nous permet de fonctionner en autogestion, nourris aux bonbons et aux défis déguisés ». Une bonne humeur qui traverse volontiers les parois de leur cahute dédiée.

Donner le ton

C’est qu’en tant que premier contact des festivaliers, Laurent et son équipe (100% féminine !) doivent donner le ton ; en plus de gérer, avec le sourire, toutes les problématiques liées aux entrées et invitations. « Ça se passe toujours extrêmement bien, le public du JDM est un public festif ». 

Il n’a pas attendu le JDM pour s’engager bénévolement, pour être au contact du public – ses parents, commerçants, l’y ont formé suffisamment tôt – ou pour gérer les imprévus, et Laurent est, à l’accueil, comme un poisson dans l’eau. Moyennant quoi, ces trois jours sont, pour lui, « une respiration bienvenue, un moment attendu dans l’année » ; il veille à ce qu’il en soit de même pour les bénévoles qui l’accompagnent, ne serait-ce que pour s’assurer qu’elles reviennent.

Sans secret, la meilleure configuration, pour lui et son équipe, serait que le festival affiche complet chaque soir, car qui dit « complet » dit « billetterie fermée » et, pour les bénévoles, « totale liberté ». « Merci donc d’avance à toutes et tous de vous procurer vos billets ! », s’amuse-t-il. Et quitte à anticiper, allons-y gaiement ! « Pour l’année prochaine, pensez à demander votre pass au père Noël ! Quand la liste des artistes n’est pas encore connue, le billet vous revient à presque rien ». Parole de bénévole.


Dossier réalisé par Cécile Mouton

Publireportage - Photos © Vincent Zobler, Celim Hassani, gnik.fr, JDM, DR