Entrez, visitez, admirez… les musées sont ouverts !

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Exposition "Les jours meilleurs" Galerie Poirel ©Ville de Nancy

Les visiteurs étaient nombreux, le 19 mai dernier, pour la réouverture des musées de la Ville de Nancy et de la Métropole du Grand Nancy, impatients de se reconnecter avec la culture. Avec un protocole sanitaire rassurant, les établissements peuvent accueillir le public à raison de 8m2 par spectateur et les circuits de visite et autres aménagements se feront dans le respect des gestes barrières (nettoyage des points de contact, port du masque, distributions de gel, respect de la distanciation de deux mètres…). Tour d’horizon des expositions proposées, aux thèmes et univers variés !

 

© Château de Montaigu ©Bertrand Jamot

Trois nouvelles expositions au Muséum Aquarium

Les équipes du Muséum-Aquarium de Nancy ont mis les petits plats dans les grands pour la réouverture : trois nouvelles expositions et une conférence attendent les visiteurs !

Les frères André à l’honneur

Frères André, Muséum-Aquarium © Bertrand Jamot

Jusqu’au 15 août, l’exposition « L’agence des frères André, une architecture au service du monde moderne (1920-1970) » invite le public à découvrir les édifices avant-gardistes que Jacques et Michel André ont réalisé tel que le Muséum-Aquarium lui-même. Issus d’une importante dynastie d’architectes, le duo s’inscrit dans les groupements artistiques internationaux et devient de véritable représentant de la modernité pour l’Est de la France. Au-delà du caractère unique de leur parcours, c’est l’évolution du métier d’architecte en France qui se dessine aux côtés de ces deux frères, en résonance avec les grandes mutations du XXe siècle. Cette exposition est réalisée en partenariat avec le Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges.

Une baleine géante 100% recyclée

L’installation « Les abîmés de l’océan » a été spécialement conçue par Matthieu Dagorn et réalisée en partenariat avec l’association Le MUR. Sensible à la préservation de l’environnement et à la protection des océans, l’artiste s’est spécialisé dans la création de sculptures animales monumentales à partir de matériaux de récupération. Constituée d’une baleine et d’un cortège de méduses l’installation immerge poétiquement le public dans les profondeurs de l’océan. Jusqu’au 10 octobre.

Une « chasse aux images » participative

Une vache rouge sur un emballage de fromage, un coq vert sur une boîte de céréales, un tigre orange sur les pompes à essence… Charlotte Boulc’h met en lumière cette frénésie animale qui alimente la société de consommation marchande actuelle. Véritable trésor participatif, cette artiste expose une collection inédite de photos de représentations animales chinées par les uns et les autres. Elle continue par ailleurs à solliciter le public afin d’enrichir cet album d’images via son Instagram (@chasseanimale) ou son adresse mail ([email protected]). Cette exposition, visible jusqu’au 27 juin, est une proposition du 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, avec des oeuvres de l’artiste Charlotte Boulc’h.

Plus d’infos : 03 83 32 99 97 ou museumaquariumdenancy.eu • Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 12h et de 14h à 18h • Tarifs : 5,30 €, 3,10 €, gratuit pour les -26 ans & les étudiant(e)s.

Le Musée des Beaux-Arts fait place à des artistes engagés !

« Margot l’Enragée » de Made Meg et « CMJN » de l’association SprayLab donnent une belle place à l’art contemporain et à la culture alternative, jusqu’au 27 juin.

« Feast of Fools ». 8,70 mètres de longueur sur 1,50 mètre de hauteur. Cette œuvre est monumentale et elle est signée Mad Meg. Elle fait désormais partie de la collection permanente du Musée des Beaux-Arts de Nancy. L’artiste a travaillé six ans sur ce projet. Elle qui dessine à la plume et à l’encre de chine sur des grands formats a commencé par conceptualiser l’œuvre. Point de départ : La Cène de Léonard de Vinci. « Les personnages sont ici transformés par des “Patriarches” : des insectes déguisés en homme, récurrents dans mon travail. » Et par-ci, par-là, une multitude de références : Le Caravage, Dominique Ingres, Andy Warhol… « Chacun, selon sa culture et ses connaissances, trouvera et interprétera ce qu’il voit. C’est ce qui m’intéresse. »

Mad Meg est une artiste pour le moins engagée. Sa grande influence est l’univers de Jérôme Bosch. Elle se réapproprie les tableaux fondateurs de la culture académique occidentale, dans lesquels elle ajoute un discours conscient et référentiel : le féminisme, le développement numérique, les grands procès… Son œuvre est aussi constituée de tableaux autobiographiques comme celui de Margot l’Enragée qui s’inspire de la peinture Dulle Griet de Pieter Brueghel l’Ancien. Cet autoportrait fait aussi figure de manifeste pour l’artiste se prénommant dans le civil Marguerite : soit la revendication d’un caractère rageur comme moteur de création.

Quatre lettres, quatre espaces, quatre artistes 

« CMJN » est une résidence du Centre Culturel Georges Pomp it up (CCGP) au musée des Beaux-Arts de Nancy, par le biais de son association porteuse : SprayLab. Après un an de suspension, les artistes et leurs invités ont pu reprendre la construction de leur œuvre commune : la fusion de cette intense création collective sera présentée au public dès le 28 mai. Cette résidence est à l’image de la quadrichromie (Cyan, Magenta, Jaune, Noir) propre au procédé d’imprimerie : une large gamme de teintes et une somme d’individus qui donnent une image de la création dispensée depuis 25 ans au sein de l’association SprayLab. Quatre lettres, quatre espaces au cœur des expositions temporaires du musée, et quatre artistes ou collectif invités : Collectif Ne Rougissez pas !, Cécilien Malartre, Katja Bot et Sergej Vutuc auxquels s’associeront 10 membres de SprayLab. L’œuvre s’inscrira dans la structure « origamique » de bois géante  imaginée par Jérémy Schvartz. Mais pour le moment, le collectif laisse le public en suspens… pour que chacun vive à sa manière, sa véritable expérience en live.

Plus d’infos : 03 83 85 30 01 ou musee-des-beaux-arts.nancy.fr • Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi • Tarifs : 7 €, 4,50 €, gratuit pour les moins de 26 ans et étudiant(e)s.

Ambiance végétale au Jardin botanique !

Le Jardin botanique Jean-Marie Pelt peut enfin rouvrir ses serres tropicales et proposer plusieurs expositions, en intérieur et en extérieur, jusqu’au 3 octobre.

« Le temps du végétal » 

Cette exposition a pour point de départ l’herbier comme patrimoine culturel, considéré dans sa dimension aussi bien scientifique que poétique, mais aussi les collections patrimoniales du Jardin botanique, telles que des boîtes d’enseignement de la botanique datant du début du XXe siècle et nouvellement restaurées. Ces objets, uniques et superbes, à la fois pédagogiques et esthétiques, seront présentés pour la première fois au public. 

Les artistes, de renommée nationale, offrent une vision personnelle et nouvelle de la plante, et réinterprètent l’histoire de la botanique ou la notion d’évolution des plantes, sous forme de sculptures, dessins, photographies ou installations. 

« D’un état à l’autre »

Cette exposition initiée par l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy s’inscrit dans le cadre des manifestations associées à la présentation du jardin de l’évolution au jardin botanique Jean-Marie Pelt. Elle permet à des étudiants de l’école de questionner la notion d’évolution, prise dans son sens le plus large (changement, transformation, dégradation, développement, métamorphose, processus, croissance, …) pour en proposer des interprétations plastiques, poétiques et ludiques. Composés cette année de sculptures réalisées en céramique, les travaux proposés sont installés aux abords de la chapelle Sainte-Valérie.

« La danse du vivant »

« De cette belle matière nous venons. Grâce à elle nous vivons. Du feu, de l’eau, de l’air et de la terre. Rien de plus simple, ni de plus extraordinaire. Tout un univers ! Un mariage heureux qui fait naître la vie. Une formule magique qui assure la survie. Un jardin d’Eden où se promènent des molécules. Une cour de récréation où s’agitent des cellules. Alors, bras-dessus, bras-dessous, on y danse. On brûle ses herbes pour entrer en transe. De ses profondeurs coule de l’élixir. Ses fontaines de jouvence assoiffent nos désirs. Son énergie charge nos batteries. Ses couleurs amusent nos esprits. Tout est là. Nos âmes, nos souvenirs, nos rêves les plus fous. Nos plus grandes souffrances, nos amours les plus doux. Une matière vivante qui tisse une maille. Un soleil chauffant, un ciel qui braille. Une mère généreuse qui aime ses enfants. Des êtres bien complexes, des fois bien révoltants… » Une exposition présentée par le Docteur Vera Ivanaj, enseignant chercheur et artiste plasticienne. 

« Apprends-moi la bota… »

Cette exposition est l’occasion de montrer au public un patrimoine nancéien oublié : les boîtes pédagogiques du professeur de botanique Edmond Gain. Ces dernières, confectionnées au début du XXe siècle par le botaniste, étaient destinées à ses étudiants. Elles contiennent des éléments divers liés à l’histoire agricole et coloniale, comme des échantillons de plantes séchées, des graines ou encore des illustrations réalisées par le botaniste lui-même. Conservées au jardin botanique, les 276 boîtes ont bénéficié d’une vaste campagne de restauration afin de remettre en valeur ce riche patrimoine culturel et scientifique.

Les autres –rendez-vous 

« Des arbres et des hommes » : une exposition photo réalisée dans le cadre de l’événement photographique du Nouvel Observatoire de la Photo en Grand-Est sera également visible jusqu’au 3 octobre. Dès le 1er juin, le Jardin du Haut-Chitelet, situé dans les Vosges et co-géré par le jardin botanique Jean-Marie Pelt, recevra à nouveau les visiteurs.

Plus d’infos : 03 83 41 47 47 ou jardinbotaniquedenancy.eu • Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h • Tarifs : selon les expositions 

Les jeunes créateurs de l’Ensad Nancy promettent des « Jours Meilleurs » !

La galerie Poirel à Nancy accueille, jusqu’au 30 septembre, 22 jeunes créateurs diplômés de l’Ensad Nancy dans une exposition baptisée « Les jours meilleurs ». 

Aurélie Marzoc, « Jeux et outils pédagogiques » 2018-2020 – A. Nicolas & E. Marchand Ageron ©Ensad Nancy

« Un voyage en terra incognita » : cette exposition est l’occasion de déambuler à la découverte des œuvres de jeunes créateurs diplômés de l’Ensad Nancy en art, communication visuelle, design et ANRT – Atelier national de de recherche typographique entre 2018 et 2020. Ils ont été sélectionnés par un jury composé de professionnels des milieux de l’art, de la communication et du design dont Jean-Michel Géridan, directeur du centre national du graphisme, Le Signe à Chaumont et Pascal Yonet, directeur du centre d’art contemporain d’intérêt national, Vent des Forêts à Fresnes-au-Mont.

« La crise sanitaire mondiale que nous traversons depuis début 2020 nous impose aussi d’inventer des réponses à de nouvelles situations, et notamment aux crises sociales, climatiques, politiques et morales qui caractérisent cette époque si particulière dans laquelle de nouvelles générations d’artistes se forment et débutent leur vie professionnelle. Comment appréhendent-elles la situation ? Quels impacts cette pandémie a-t-elle sur la création et sur la production des jeunes artistes et designers ? » Ce sont les questions qui, durant le premier confinement de mars à mai 2020, ont nourri les échanges de deux institutions nancéiennes – le musée des Beaux-Arts et l’Ensad Nancy, École nationale supérieure d’art et de design – et qui les ont conduites à proposer ce projet sans précédent : exposer celles et ceux qui, à ce même moment, étaient privés d’outils et d’espaces de production et de monstration si essentiels à leurs pratiques comme à leurs conditions de création.

Marlène Simon, « Trames » 2021 – A. Nicolas & E. Marchand Ageron ©Ensad Nancy

Référence à Jean Prouvé et l’Abbé Pierre 

Le titre de l’exposition, plein d’espoir, fait naturellement référence à Jean Prouvé. Avec sa Maison des jours meilleurs, conçue pour l’Abbé Pierre en 1954, l’illustre Nancéien répondait à une crise sans précédent : comment loger vite et bien des millions de personnes dépourvues de toit et vivant dans l’indignité la plus totale ? 

Chaque pièce exposée à la Galerie Poirel invente à sa manière un monde possible et pose, en creux, la question d’un devenir incertain : à quoi demain ressemblera-t-il, ou plutôt, à quoi devrait-il ressembler ? Les réponses oscillent entre volontarisme et désenchantement critique, entre fascination pour l’utopie et une forte conscience dystopique. En sept chapitres, et autant d’émotions contradictoires, l’exposition propose un parcours sur cette terra incognita qu’est notre futur. Elle témoigne de la capacité de ces jeunes artistes et de ces jeunes designers de s’emparer du passé et du présent, d’en proposer une lecture critique comme un fondement de la réparation ou de la transformation. Dans tous les cas, elle affirme le caractère essentiel de la culture et de la création, dans nos sociétés comme dans nos lieux d’éducation, de production et de diffusion.

Lucie Devoille, « Retour du marché », 2021, « Fermentation 2.0 », 2021 – A. Nicolas & E. Marchand Ageron ©Ensad Nancy

Plus d’infos : 03 83 32 31 25 ou e.ensad-nancy.eu • Du mardi au dimanche de 14h à 18h • Entrée libre. 

Le Château de Montaigu rouvre aussi ses portes !

Clavecin, Château de Montaigu ©Bertrand Jamot

Situé au coeur du Domaine de Montaigu et jouxtant le Musée de l’Histoire du fer, le Château de Montaigu est construit au XVIIe siècle par Bon Prévost, receveur général des fermes de Lorraine. Entièrement reconstruit après un incendie en 1921, le château est une des rares demeures de Lorraine meublée et richement décorée dans le style « Art déco ». Ses derniers propriétaires, Édouard & Suzanne Salin, ont rassemblé une collection exceptionnelle de meubles, sculptures, peintures et instruments de musique, à (re)découvrir sans modération. Attribué par le ministère de la Culture, le Château de Montaigu a obtenu le label « Maisons des Illustres ».

Le public a la possibilité de visiter la chambre du dernier propriétaire du château en compagnie d’une médiatrice. Uniquement les samedis & dimanches lors de la saison d’ouverture du château.

À l’occasion de la réouverture du Château de Montaigu, l’artiste Gilbert1 investit les lieux avec une installation artistique originale. Conçue en écho entre l’intérieur et l’extérieur de la demeure, cette œuvre invite le public à (re)découvrir cette bâtisse sous un tout nouvel angle. Colorée et géométrique, l’installation joue sur des effets d’optique et de perspectives qui sont des éléments typiques des productions de l’artiste. Cette exposition a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec l’association LE MUR qui promeut l’art urbain et est visible jusqu’au 22 août. 

Plus d’infos : 03 83 15 27 70 ou chateaudemontaigu.eu • Ouvert les vendredis, samedis & dimanches de 10h à 12h et de 14h à 17h • Tarifs : 5,30 €, 3,10 €, gratuit les 1ers dimanches du mois.