Carte blanche à jouer dehors

303

Ils ont un nom à coucher dehors, ça tombe bien, ils adorent ça. Le collectif What Comes Around Goes Around est né il y a 4 ans. Dans les lignes qui suivent, nous les nommerons WCGA, ou le collectif. Depuis 2013, le NJP les charge d’organiser des concerts improvisés, par de vrais artistes. Cette année, 5 groupes se la joueront sauvage pendant les 10 jours du festival.

Les règles du jeu sont simples : plusieurs concerts gratuits disséminés dans des endroits insolites et improbables avec des artistes plus ou moins connus. Bibliothèque, garage automobile ou encore musée sont détournés pour accueillir des représentations privilégiées et éphémères. Un moyen simple de découvrir de nouveaux artistes tout en retrouvant le caractère sauvage et spontané de la musique.

Derrière ces projets audacieux, deux filles, Gaëlle et Charline. Copines de promo à l’IECA, l’école de cinéma et d’audiovisuel de Nancy, elles réalisent pendant leurs études un documentaire en live sur une festival de musiques émergentes. Elles se disent alors qu’il faut laisser une chance à tous les groupes, sans exception, et sans artifices. La suite les portera vers des captations de concerts. Alors que beaucoup de spectateurs se contentent de dégainer leur Smartphone pour capturer l’instant, Gaëlle Royer, Charline Thiriet et José Wayfarers se passionnent très tôt pour la belle image. Les exemples des concerts filmés, mis en ligne sur leur site, sont là pour témoigner que la qualité d’image peut se mettre au service des artistes sans devenir un gouffre financier pour ces derniers.

Fills Monkey

Sans avoir encore dépassé la trentaine, WCGA parcourt un bon paquet de festivals en France, mais savourent particulièrement les happenings du NJP. «Nous menons tout ça en étroite collaboration avec l’organisation du festival. Ils nous communiquent une liste d’artistes qui sont prêts à jouer le jeu des concerts sauvages. Il faut dire que dans ces moments très spéciaux, les artistes se mettent un peu en danger, avec des moyens techniques réduits. »

L’idée de cette économie de moyens est à la base même de l’esprit des concerts sauvages. L’idée leur est venue alors que toute la sono d’un artiste venait de cramer à quelques minutes d’un concert. C’était lors d’un voyage au Canada et ce fût la révélation. Moins de moyens, plus de sentiments, d’authenticité.

Pour le NJP, l’expérience du collectif est aujourd’hui prise en compte. D’où la notion de carte blanche, le 16 octobre au Magic Mirror. « A force de parcourir les festivals, nous commençons à avoir un bel aperçu des musiques du moments, des groupes intéressants, explique Gaëlle Royer. Nous sommes aujourd’hui en mesure de mettre en avant nos coups de cœur lors du NJP. »

Voilà pour les notes, reste à trouver les lieux. Eux aussi doivent être originaux. Un garage auto, une bibliothèque, le Musée des Beaux Arts. Ou mieux : place Stan, comme en 2013, avec le désormais célèbre duo de batteurs Fills Monkey, même s’ils ont du se rabattre sous la porte Héré à cause d’un orage.

Les spectateurs sont prévenus deux ou trois jours avant sur les réseaux sociaux et sur le site internet du NJP. Un bouche à oreille volontairement souhaité par le collectif. Chaque concert sauvage est filmé par plusieurs caméras, assistés par un ingénieur du son. Le tout est mis en ligne le lendemain. Mais pas oublié pour autant.

Ah, au fait, le nom bizarre du collectif peut se traduire (selon la justesse des traducteurs collaboratifs en ligne) par « un prêté pour un rendu », ou « on récolte ce que l’on sème ». On préféra « un bienfait n’est jamais perdu ».

Plus d’info sur : whatcomesaroundgoesaround.fr et bien sûr : nancyjazzpulsations.com • Soirée spéciale au Magic Mirrors le 16 octobre à minuit, avec Bombay (Indie Rock/ Pays-Bas) et One MPC &Freddy Trigger (Live Electro/ Lorraine) > 8€.