Jusqu’au 20 juillet, le château de Fléville se pare de lumière pour accueillir Terra Loreina, nouveau spectacle son et lumière immersif signé Damien Fontaine.
Entre épopée historique et prouesse technologique, Terra Loreina entend faire vibrer la mémoire lorraine.
Entretien avec Damien Fontaine, son compositeur et metteur en scène.
Vous êtes derrière des spectacles multimédias magistraux, dont les récents Nikolaos à Neufchâteau, et L’Odyssée Nikolaos à Saint-Nicolas-de-Port… Vous entourez-vous d’historiens pour construire ces récits ?
Bien sûr, je m’appuie sur des recherches solides, mais je ne cherche pas à faire un documentaire. Le cadre historique est rigoureux, mais l’objectif reste de créer une expérience immersive et humaine. Ce qui m’intéresse, c’est ce que l’Histoire provoque chez les gens.
Comment éviter que la technologie prenne le dessus sur l’émotion ?
Pour moi, le spectacle doit d’abord raconter une histoire qui fait sens. Je commence toujours par écrire l’histoire sur papier, sans penser aux effets. La technologie vient ensuite renforcer certaines scènes, souligner une émotion. Elle n’est jamais là pour combler un vide, mais pour sublimer une narration solide.
Pourquoi avoir choisi d’ancrer cette nouvelle création, Terra Loreina, au château de Fléville ?
Je cherchais un lieu proche de Nancy, capable d’accueillir un projet de cette ampleur. Le château de Fléville s’est imposé naturellement : sa façade, ses balcons, son parc… tout s’y prête. En plus, le propriétaire est animé par la volonté de développer une véritable vie culturelle sur le site. Si le spectacle trouve son public, il pourrait y avoir une suite, et peut être d’autres formats plus courts et immersifs.
La particularité de ces spectacles est qu’ils incluent de nombreux bénévoles…
Oui, environ 400 bénévoles, c’est énorme. C’est une formidable aventure humaine. Des gens de tous âges, de tous horizons, se rencontrent, se découvrent. Certains se révèlent de vrais talents de comédien. Les rôles sont variés, certains muets, d’autres synchronisés sur des voix enregistrées par des comédiens pros. C’est un travail exigeant, mais gratifiant. Il y a un vrai plaisir de jeu, et une volonté forte de créer du lien.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux spectateurs ?
J’ai voulu raconter cette Lorraine tourmentée entre 1870 et 1940. Une région coupée en deux après l’annexion, marquée par les conflits, mais aussi par l’élan de reconstruction. Cette double identité, entre Est et Ouest, entre influences françaises et allemandes, a forgé une région singulière. Terra Loreina est un hommage à sa résilience, à sa capacité à se relever, à inspirer. C’est aussi une résonance avec notre époque : l’Histoire n’est jamais loin.
→ Terra Loreina au Château de Fléville, du 25 juin au 20 juillet – Tarifs : 18 à 45 € | Dès 6 ans – www.terra-loreina.fr
