
Les 31 mai et 1er juin 2025, le parc de la Pépinière accueillera le Marché de Potiers et sa cinquantaine
de céramistes passionnés
L’arrivée des beaux jours transforme immanquablement le parc de la Pépinière à Nancy en un grand jardin de la céramique. Le temps d’un week-end, les 31 mai et 1er juin, le Marché de Potiers investira, sous l’égide de Métiers d’Art Métropole, et en partenariat avec la Ville de Nancy, la Région Grand Est et ICI Sud Lorraine, les allées de ce parc emblématique ; et avec lui, une cinquantaine de céramistes professionnels venus de Lorraine, d’Alsace, de Champagne-Ardenne, de Franche-Comté, du Var, du Tarn ou encore d’Île-de-France..
Qu’ils reviennent à Nancy ou qu’ils participent au Marché des Potiers pour la première fois, tous ont en commun un amour pour la Terre, matière brute et vivante qu’ils façonnent avec talent. Sculptures ou pièces utilitaires, objets d’art ou de décoration : chaque stand célèbrera le fait main. Les visiteurs pourront admirer – et acquérir – des objets du quotidien (bols, assiettes, théières, vases, boîtes, gobelets, bijoux, mobiles, décorations murales ou de jardin…), mais aussi des pièces ornementales magistrales.
Chacune de ces pièces racontera une histoire, née d’un long processus de création. Car derrière la simplicité apparente d’un bol, ou la délicatesse d’une coupe, se cache un parcours exigeant : préparation de la terre, tournage ou modelage, montage au colombin, estampage, décor aux engobes ou aux émaux, recherche de textures, cuissons successives à haute ou basse température… Sans compter la gestion des fours, la veille constante sur les matières premières, et toute la partie administrative ou commerciale.
Et en plus de jongler entre artisanat, création artistique, formation continue et gestion d’entreprise, les céramistes sont les défenseurs d’un engagement fort : celui de partager leur passion, de faire connaître leurs gestes et de valoriser le fait main. Bref, si les superhéros existent, ils seront à la Pépinière de Nancy les 31 mai et 1er juin !



Alexandre Delarge : Le bestiaire sensible
À Lusse, près de Saint-Dié, Alexandre Delarge modèle un monde animal sensible et atypique. « J’ai toujours fait des animaux », confie-t-il. Inscrit à la poterie par sa mère à l’âge de six ans, il abandonne vite les pots pour faire des bêtes ses muses ; ces dernières le conduiront à des études d’éthologie (science du comportement), puis à la céramique animalière. Travaillant à partir de photos ou d’observations, il capture différents types de postures – dont il produit parfois des séries – en se laissant, volontairement, une marge d’interprétation. « Je ne cherche jamais à faire dans l’ultra-réalisme. Je vais à l’essentiel de l’animal » S’il ne se prive pas de manier les engobes et les teintes, la terre est, chez lui, brute, sans émail. Poulpe, bœuf musqué, chauve-souris… Tous sont passés entre ses doigts experts. Son prochain challenge ? Un flamant rose, entièrement réalisé en terre.
Fb, insta : alexandre.delarge.7311 – Instagram @alexandre_delarge_ceramiques_

Ségolène Crespin : Le juste geste
Ancienne journaliste à Paris, Ségolène Crespin a tout quitté pour s’inventer une nouvelle vie. « J’avais toujours eu envie d’essayer la poterie. » Dans l’atelier nantais proche du domicile paternel, devenu son pied-à-terre, elle apprend les rudiments du geste et se découvre un style à son image : sincère, direct. « Je n’aime pas en faire trop, le superflu. » D’abord centrée sur l’utilitaire, Ségolène ose peu à peu s’aventurer vers l’ornemental. Les marchés comme celui de Nancy ? Ils sont, pour elle, essentiels. « On imagine pour qui on travaille, mais c’est en les rencontrant que l’on découvre nos clients. » Deux types de publics la suivent : les amateurs de beaux objets du quotidien, et ceux qui craquent pour ses salières en forme de seins. Dans un cas comme dans l’autre, celle qui s’installera bientôt dans la Cité du Faire confie que « les mots gentils, ça fait du bien. »
Insta et Fb : @Studio Céramiques

Louise Illes : Terre de feu
Pour Louise Illes, la céramique est d’abord une histoire de feu. « J’ai découvert la cuisson au bois dans l’Oise, et ça a changé ma vision de la poterie. Ca demande d’accompagner la pièce de l’ouverture du pain de terre à la sortie du four, ce rapport à la matière est essentiel pour moi. » Récemment installée à Épinal après avoir vécu à Lille et à Bruxelles, la créatrice défend un artisanat cohérent, engagé. D’où le projet de construire son propre four à bois, peu gourmand et écologique. En attendant, Louise utilise celui d’une consœur pour créer des pièces utilitaires tournées, ainsi que des sculptures modelées. « Ce ne sont pas les mêmes gestes, mais l’un nourrit l’autre. » L’utilitaire est, pour elle, le moyen de revendiquer son appartenance à la famille des potiers, dont « les pièces vivent, et font partie du quotidien. » À Nancy, elle présentera notamment ses (adorables) miniatures, très attendues.
Insta : @louise_ceramiste

→ samedi 31 mai de 10h à 19h, dimanche 1er juin de 10h à 18h Métiers d’Art Métropole – 06 77 18 45 98
Photos © DR