L’ONPA s’adapte à la crise et maintient le contact avec ses adhérents !

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L’Office Nancéien des Personnes Âgées (ONPA) a su se réinventer depuis le début de la crise sanitaire. Transition numérique et bien-être des publics les plus fragiles sont les deux grands axes de développement cette année.

© ONPA

Comme chaque semaine, les lundis et mardis, les adhérents de l’ONPA ont rendez-vous avec leur animateur pour suivre un cours en ligne via une application de visioconférence. Aujourd’hui, Cathy Font, éducatrice sportive, encourage les participants derrière sa caméra et les aide à se maintenir en forme. Depuis le mois d’octobre, à l’annonce du deuxième confinement, le déploiement numérique des activités de l’ONPA a été mis en place : « Nous avons accompagnés nos adhérents vers cette transition informatique » explique Radia Djebir, directrice de l’ONPA. « Nous mettons gratuitement à disposition 15 tablettes connectées. Toutes sont prêtes à l’emploi. Mickaël Malveau, notre animateur, secondé de 2 étudiantes volontaires, proposent aussi des séances individualisées pour accompagner la prise en main de la tablette. » Gym douce, zumba, Tai-chi, stretching, conférence historique, cuisine, dessin, peinture, sophrologie… toutes ces animations sont filmées en direct pour conserver, coûte que coûte, un lien avec les seniors. « Nous avons aussi ouvert une chaîne YouTube privée pour que nos adhérents puissent retrouver les cours à tout moment de la journée. » 

Aider davantage les publics fragilisés et isolés

L’ONPA compte actuellement 1 700 adhérents. Chaque personne de plus de 55 ans peut adhérer à l’association, qu’elle soit Nancéienne ou d’ailleurs en Meurthe-et-Moselle. « Nous avons un peu moins d’adhérents cette année » constate Radia Djebir. « La crise sanitaire et l’annulation des cours en présentiel ont été des coups durs. Mais nous avons tout de même réussi à mobiliser plus d’une centaine de personnes qui suivent, toutes les semaines, un cours en visio. » 

Loin de se laisser abattre, l’ONPA en profite pour développer d’autres projets devenus essentiels : « Notre objectif est d’aider davantage les publics fragilisés et isolés. C’est pourquoi nous avons maintenu le soutien téléphonique et nous avons mis en place un service de livraison de culture à domicile, avec des livres, dont certains sont à grand caractère, et des livres audio » souligne Radia Djebir. Dans cette même dynamique, l’ONPA tend à être plus inclusif : « Nous avons récemment acheté des boucles auditives et des casques audio individuels pour les personnes malentendantes. Ce matériel servira lors de nos prochaines sorties en extérieur ou pour nos conférences. Notre association doit être une maison qui accueille tous les adhérents, sans exception. » 

Bénévoles et volontaires


Mais Radia Djebir voit encore plus loin : « Nous allons pérenniser notre projet digital car cet outil informatique se révèle pratique pour certains de nos adhérents, qui ne se déplacent plus aussi souvent vers nos sites. Aussi, la question du “comment bien vieillir” sera toujours centrale et innovante en termes d’expérimentations : nous proposons beaucoup d’activités à destination des séniors mais nous devons en faire plus, notamment au niveau de la prévention santé pour les plus âgés et les plus concernés par la perte d’autonomie. Nous réfléchissons à des cours en lien avec le pôle aquatique par exemple ou à des cours spécifiques pour les personnes en régression physique. »

Fort d’une équipe d’une dizaine de salariés, l’ONPA peut aussi compter sur le soutien indéfectible de ses animateurs indépendants et de ses 100 bénévoles. L’office propose d’ailleurs un espace de citoyenneté au sein du « Réseau des Séniors Volontaires » pour renforcer le lien social intergénérationnel. Une communauté composée de plusieurs bénévoles qui s’investissent selon leur disponibilité dans diverses actions proposées par l’association : visites à domicile, tutorats informatiques, transmission de savoir-faire… « L’ONPA anime également un réseau d’acteurs engagés dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées, à l’échelle de la Meurthe-et-Moselle appelé “coopération départementale MONALISA”. Il rassemble associations, collectivités locales, structures de services à la personne, établissement public et institutions, ce qui permet in fine de soutenir plus de 400 citoyens attentifs aux seniors fragiles. Aujourd’hui, la citoyenneté active des seniors est un gage de cohésion sociale et de réciprocité entre les générations » conclut Radia Djebir. 

Pauline Overney

3 questions à Radia Djebir

directrice de l’Office Nancéien des Personnes Âgées

Radia Djebir

Vous avez pris vos fonctions en tant que directrice de l’ONPA le 12 février 2020. Quel est votre parcours ?

Je suis travailleur social de formation. Après avoir exercé à Pont-à-Mousson en tant qu’agent de développement, j’étais, depuis 2011, la directrice du Centre social de Beauregard (Office d’Hygiène Sociale Lorraine) à Nancy avant mon arrivée, cette année, à l’ONPA.

Quelles sont vos ambitions pour l’Office Nancéien des Personnes Âgées ? 

C’est une association porteuse de valeurs, avec beaucoup d’humanité. À mon arrivée, nous avons pu identifier les besoins et les attentes des adhérents et les axes à améliorer. J’aimerais que notre travail soit plus inclusif, plus investi sur les territoires, plus ouvert à la question socio-économique des seniors, et de leurs droits sur ce qu’on appelle la question gérontologique. La crise du COVID-19 nous a permis d’être bien plus volontaires sur des sujets qui étaient déjà amorcés : la transition numérique, l’inclusion, au sein-même de notre association, des personnes en situation de handicap. Demain, l’ONPA doit se déployer dans les quartiers où le taux de vieillissement est croissant, pour aller aux devants de notre public, en proposant une réponse sur mesure. 

L’ONPA fête ses 50 ans d’existence cette année. Avec une vision du « bien vieillir » qui a évolué ? 

En 1971, l’ONPA est le fruit de pionniers visionnaires : Gérard Cuny, Roland Teyssandier, André Rossinot et Lucien Müller. À l’époque, l’association est la deuxième de ce genre à être créée au niveau national. Il y a eu, en 50 ans, beaucoup d’expérimentations au service des aînés et du « bien vieillir ». L’ONPA, présidée par Dr Guy Vançon, poursuit sa mission en répondant aux défis actuels, avec des projets et des actions fortement ancrés dans le champ de la prévention, de la santé, de la formation et de l’animation. Aujourd’hui, nous devons prendre en considération avant tout tous les publics, avec une vraie logique de démocratisation de la prévention santé : les séniors actifs mais aussi les publics fragiles, les personnes isolées. D’ailleurs, nous mettrons en place une tarification sociale, en fonction des revenus, dès la rentrée prochaine. L’ONPA se doit aussi d’accompagner les revenus les plus modestes. Et avoir l’audace de faire bénéficier ses actions même aux personnes les plus fragiles, moins autonomes, mais qui vivent encore au domicile. Une ambition pour les ainés, qui s’inscrit aussi pleinement dans des enjeux très contemporains de décloisonnements institutionnels, entre la prévention, le médico-social et le sanitaire.

Plus d’infos : Office Nancéien des Personnes Âgées • 105 rue Saint Georges à Nancy 
Renseignements : 03 83 32 05 40 ou onpa.fr

publireportage - photos © ONPA