A l’assaut du château de Malbrouck !

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C’est sans conteste le château médiéval le plus impressionnant de Lorraine : une incroyable forteresse se dressant seule au milieu de la forêt. On fête cette année les 15 ans de sa restauration exemplaire et de son ouverture au public. Une belle occasion de faire le point.

C’était un pari plus qu’osé pour le Conseil Général de Moselle : redonner vie à Malbrouck. Il faut dire que le château n’était plus que l’ombre de lui-même.

Un peu d’histoire

Malbrouck, Manderen, Meinsberg… autant de noms qui rappellent des siècles d’histoire. Manderen est le nom de la commune où est implanté le château. Meinsberg est son premier nom lors de sa construction (1419 – 1434) voulue par le seigneur de Sierck, Arnold VI. Le château, lourdement fortifié, peut soutenir sans difficulté un siège. Il est mis au service de l’archevêché de Trèves.
Le nom de Malbrouck lui vient de la guerre de succession d’Espagne (tout début du XVIIIe s.) où la France se bat contre une Europe coalisée (Angleterre, Provinces Unies, Saint-Empire germanique). Les forces coalisées sont dirigées par John Churchill (un aïeul du célèbre ministre britannique), duc de Marlborough que les Français prononcent Malbrouck !
Au cours des siècles suivants, différents propriétaires se succèdent. Le château se dégrade, le temps étant sans doute le pire des ennemis. Finalement, le Conseil général de Moselle en devient propriétaire en 1975. S’ensuit à partir de 1991 plusieurs années de travaux considérables.

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Une restauration exemplaire pour un site remarquable

Des études archéologiques sont menées, des hypothèses avancées, des choix adoptés. Afin de ne pas tromper les visiteurs, les parties restaurées restent visibles (emploi de petits mœllons) sans toutefois nuire à la « lecture » générale de l’édifice. Les toitures et charpentes sont refaites, les mâchicoulis restitués, les chemins de garde regagnés. La forteresse retrouve son allure d’antan.
Bernard Hertzog, actuel vice-président à la culture et au tourisme au Conseil général de Moselle et témoin des premières heures de Malbrouck rappelle qu’à l’origine le pari était hardi. « 1989 a constitué une année «virage». L’assemblée départementale avait conscience qu’il fallait changer l’image «grise» qui collait à la Moselle. L’épopée du chardon était finissante. Il fallait se tourner vers autre chose. Les présidents Schwartz puis Leroy ont motivé et soutenu un maillage territorial de qualité en matière de loisirs naturels et de culture. C’est à cette époque que nous achetons le domaine de Lindre. C’est le début des 7 sites Moselle Passion, qui deviendront d’ailleurs 8 à la fin de l’année avec le musée de Gravelotte ».

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Des expos-succès !

Si la rénovation du château fut un premier enjeu, le second fut « faire vivre le site » pour reprendre les mots de Bernard Hertzog. « C’était une gageure au départ. Comment faire revenir les visiteurs ? Les expositions de qualité, et qui savent s’adresser à tous, ont été la solution. La Toison d’or, les dragons, Niki de Saint-Phalle, Ben, Doisneau ont toutes été des grands succès populaires. Le travail de l’équipe de direction est aussi à souligner. Cette convergence d’énergie est une des clefs de la réussite ». Brassens, actuellement sur les cimaises, prouve à nouveau le côté rassembleur de cette nouvelle manifestation.

Le bilan de ces quinze premières années ? « Une grande satisfaction dont on ne peut que se féliciter. Malbrouck est une fierté pour les Mosellans. Avec les jardins de Laquenexy, Malbrouck est l’un des deux sites phares de Moselle » conclut Bernard Hertzog.

Nous, nous reprendrons l’expression de Ben quand il est venu pour la première fois à Manderen : « vachement bien » ! A vous de juger.

N.B. : le site sera gratuit le 9 mai prochain.
Tous les horaires d’ouverture et les détails pratiques sur www.chateau-malbrouck.com