Grand Est, grand fou !
Le Grand Est a parfois mauvaise presse, jugé trop sage, trop gris, trop calme. C’est bien mal le connaître. En parcourant l’agenda de septembre, on mesure à quel point les clichés obsolètes ont la vie dure.
Prenez le FIG à Saint-Dié, séduisant barnum renouvelant nos manières de penser. La géographie n’y est pas une chose poussiéreuse ou hors d’atteinte, mais une formidable machine à penser le monde, un rendez-vous à la fois exigeant et populaire. Plus au nord, le Mémorial de Verdun nous rappelle, avec sa Nuit du Fort, que la mémoire n’est pas une commémoration figée, mais une manière incarnée d’interroger notre présent. À Montigny-lès-Metz, de talentueux artisans, n’écoutant que leur créativité, s’attachent à transformer le bois, le métal et le verre en poème. Pendant tout ce temps, la Fête des Bières nous enseigne qu’un demi bien tiré vaut mieux qu’un long discours.
Et c’est sans compter : le souffle du Parc de Sainte-Croix, la curiosité contagieuse de la Fête de la science, un détour par l’Ouest vosgien et un face-à-face avec l’éternité grâce à Toutankhamon.
Avec tout ça, je vous le demande : qui osera encore dire que notre région manque de caractère ?
Oui, ce numéro est foisonnant, un peu foutraque peut-être. Mais c’est aussi ça, la culture : un joyeux mélange, un heureux bordel. Quel sens ça a ? Celui que vous lui donnerez ! Pour cela, on vous fait toute confiance, lecteurs exigeants, curieux, imprévisibles.
Cécile Mouton
