Quand la nature devient œuvre d’art

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Du 20 au 23 novembre, rendez-vous à Montier-en-Der pour quatre jours d’exploration et d’émotions
au cœur du vivant.

Il y a vingt-huit ans, une bande d’amis passionnés de photo et de nature décidait de créer un événement autour du prestigieux concours Wildlife Photographer of the Year. L’aventure du Festival Photo Montier naissait, dans l’enthousiasme et la curiosité, avec pour simple ambition de célébrer la beauté du monde sauvage. Dès sa deuxième édition, le salon se mue en Festival international de la Photo Animalière et de Nature. Très vite, Montier-en-Der devient le carrefour des regards : celui des photographes, des naturalistes, des curieux, tous animés par le même désir de voir, comprendre et protéger.

Au fil des années, les plus grands noms de la photographie et de la science s’y croisent : Yann Arthus-Bertrand, Hubert Reeves, Nicolas Vanier, Isabelle Autissier, Vincent Munier, Laurent Ballesta, Reza, Steve McCurry… Tous ont contribué à faire de Montier une référence mondiale, un lieu d’échange où l’art rejoint la conscience écologique. Aujourd’hui, plus de 40 000 visiteurs déambulent chaque année entre les sites du festival, où s’installent une centaine d’expositions d’exception.

L’appel du large

L’édition 2025 s’annonce comme un grand voyage. Sous le signe de l’exploration et de l’Année de la Mer, elle invite à plonger dans l’inconnu, à redécouvrir les mondes cachés du vivant… à l’image de l’affiche officielle. Signée du photographe et biologiste marin Laurent Ballesta, parrain de cette édition, elle met en lumière un animal fascinant : la limule, créature des fonds marins vieille de plus de 400 millions d’années. Immuable et presque mythique, celle-ci devient l’emblème d’un monde à protéger. L’image, récompensée par le Wildlife Photographer of the Year 2023, évoque à la fois la fragilité et la majesté de la vie sous-marine.

D’autres grands noms partagent leur regard : Vincent Munier (lui aussi parrain) avec Le Chant des forêts, invite au silence et à la lenteur du monde végétal ; Matthieu Ricard, dans Lumière, livre une symphonie de couleurs où se rencontrent spiritualité et nature ; Neil Villard dévoile Puma, le fantôme des Rocheuses, récit photographique d’une quête solitaire ; l’artiste performeuse Sandrot présente Vulnérables, un cri du cœur pictural pour les espèces menacées. À voir aussi : les glaces polaires avec Polar, Mémoires des Glaces d’Olivier Larrey et Eric Le Go, les forêts enchantées de Cathy Bernot, les horizons marins de Jean-Michel Lenoir, les plaines africaines de Kyriakos Kaziras.

Les expositions se déploient sur seize sites, de Montier à Giffaumont, et de Ceffonds à Droyes, transformant tout un territoire en galerie à ciel ouvert.

Un événement pour tous

Mais Montier n’est pas qu’un festival d’images. C’est un lieu vivant de rencontres et de débats, un espace où l’on apprend, échange, questionne. Plus de 80 heures de conférences, une centaine de forums et de tables rondes rythmeront ces quatre jours. Scientifiques, photographes, journalistes et naturalistes s’y rassembleront pour aborder les grands enjeux de notre temps : le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, la relation entre l’humain et le monde animal, les explorations polaires ou spatiales.

La jeunesse occupera cette année encore une place centrale avec plus de 3 500 scolaires accueillis. Ateliers, spectacles, balades nature ou initiations à la photo leur sont proposés, maillons essentiels d’un programme ludique et engagé. Les familles prolongeront cette découverte le week-end, entre projections, jeux et animations.

Quant aux amateurs d’images, ils trouveront leur bonheur au Village des Marques, immense espace dédié aux nouveautés photographiques, où les plus grandes marques dévoilent leurs innovations et conseillent les visiteurs.

L’art d’un monde durable

Tri sélectif, transports collectifs, restauration locale et biologique, impression éco-labellisée : depuis toujours, le Festival Photo Montier s’attache à réduire son empreinte et à promouvoir un comportement responsable. Son engagement en faveur de la biodiversité lui vaut le soutien de la Haute-Marne, de la Communauté du Grand Saint-Dizier Der & Vallées et de la Région Grand Est, laquelle présentera sa stratégie « Grand Est Région Verte », centrée sur la préservation de l’eau et des écosystèmes. Un thème cher à cette 28ᵉ édition, où la mer et les rivières deviennent le fil conducteur d’une réflexion collective.