
Jusqu’au 30 décembre, la Galerie PH Arts Graphiques de Toul accueille l’artiste lorrain, Matthieu Exposito, pour une exposition qui rassemble 20 ans de créations.
Matthieu Exposito, c’est un artiste plasticien qui propose des cours de dessin dans le Toulois mais c’est aussi un explorateur. Des situations de vie en société, du dessin, de la performance, de la sculpture et de l’installation. Le sens de tout cela ? Témoigner de son attention aux relations entre les Hommes.
Son parcours artistique, du graffiti au saut en parachute, des bars français aux performances, l’a conduit à une réflexion sur la fragilité du monde, l’urgence de créer dans l’incertitude. Dans ses installations comme dans ses dessins aux couleurs vives, les lignes matérialisent le cheminement intérieur, une construction d’un monde commun et une possible histoire de paix entre les Hommes. Sa patte ? Le rose. Une couleur retrouvée dans chacune des expressions de ses arts, comme la cicatrice d’un univers à fleur de peau.
Matthieu Exposito pose ses valises créatrices dans les murs de la Galerie PH Arts Graphiques de Toul pour une exposition entre mémoire collective et gestes intimes, gouache, métal et estampe, qui rassemble plus de 20 ans de création. « Chaque série est intimement liée à un moment de vie ou à un fait de société qui m’a touché. Les gouaches Sans titre et Accident réalisées entre 2001 et 2002, nées sous le choc du 11 septembre, ouvrent le parcours. De 2002 à 2006, en pleine précarité économique, j’ai peint et dessiné Autour d’un verre, une série née dans les bars, au contact direct du quotidien », explique-t-il.

La peinture comme réaction

De 2017 à 2019, ses œuvres se nourrissent du climat social de l’époque, avec une réflexion sur la révolte des classes populaires appelé Divergences Pacifistes. De 2020 à 2023, l’atelier Les Mains Sales accompagne une production plus clandestine, liée au Covid-19, appelée Éveil de l’union. Et depuis 2019, la série Bruits de comptoirs transforme ses dessins : textuels, crus, militants, au plus près des conversations et des tensions contemporaines.
Certaines œuvres exposées à Toul sont inédites, d’autres rarement montrées pour près d’une quarantaine de peintures et dessins. Des traces de vies, de résistances et de tentatives de compréhension du monde.
Ici, il livre aussi pour la première fois, des gouaches réalisées juste après le 11 septembre 2001. Profondément marqué par les images télévisées et l’angoisse collective, peindre est devenu pour l’homme de 18 ans à cette période, un exutoire et un acte de résistance. « Mon geste pictural incarnait cette tension : je ne peignais pas des événements mais des réactions, des émotions, une mémoire en construction. Aujourd’hui, ces gouaches trouvent un sens nouveau. Elles relient art et politique, angoisse et expression », confie-t-il. Pour questionner encore et toujours le monde et ses faits puis réagir et s’exprimer de manière plastique. Baptiste Zamaron




























