Une saison opératique sous haute intensité

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Tournage de Messa da Requiem © V. Arbelet

Trois œuvres majeures, trois visions artistiques fortes : l’Opéra national de Nancy-Lorraine place sa saison sous le signe de l’émotion et de l’humanité.

Du sacrifice de Blanche de la Force jusqu’au fracas du Dies Irae, l’Opéra national de Nancy-Lorraine profite de cette saison pour nous interroger sur ce qui nous dépasse.

Avec Dialogues des Carmélites, œuvre saluée par la critique lors de sa création à l’Opéra Orchestre Normandie Rouen, l’Opéra national de Nancy-Lorraine donne à voir et entendre l’une des partitions les plus bouleversantes du répertoire français. Inspirée d’un épisode méconnu de la Révolution, l’histoire suit Blanche de la Force, jeune aristocrate prête à quitter les siens pour chercher refuge au couvent. La peur, la foi, le doute et le courage accompagnent son cheminement jusqu’à l’un des dénouements les plus marquants du répertoire lyrique.

Pour Tiphaine Raffier, qui signe ici sa première mise en scène d’opéra, le livret de Bernanos est un repère absolu : « il est selon moi le pilier intouchable de l’œuvre ». Elle défend une lecture personnifiée, proche du théâtre, où le corps des carmélites raconte leur lutte intérieure. Le chemin de Blanche devient un fil rouge : une jeune femme prise entre peur et grâce, avançant malgré elle vers un acte de foi qui la dépasse.

Avec I Didn’t Know Where To Put All My Tears / Curlew River, place à un tout autre langage : celui du rituel et de l’épure. Silvia Costa fait dialoguer deux récits : celui d’une mère basculant dans la folie en quête de son fils – personnage central de Curlew River de Benjamin Britten – et celui de la naissance d’une rivière de larmes, issue de la création mondiale du compositeur serbe Marko Nikodijević. Résultat de ce crossover inédit ? Un opéra court et intense, dans lequel se côtoient la vérité et l’illusion, la vie et la mort, la raison et la folie.

Et puis, viendra l’heure de Messa da Requiem de Giuseppe Verdi, monument sacré de la musique classique. Œuvre spirituelle, presque opératique, elle explore la fragilité humaine face au jugement dernier. César Vayssié, réalisateur de films et artiste polymorphe, en signe la mise en scène. La création scénique mêle image, langage chorégraphique et chœur, dans une lecture ultra contemporaine en écho à la fougue de la partition.

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