
De ses clichés d’hélicoptères du Samu de Nancy en passant par les reflets de la place Stanislas, le patrimoine, les événements qui ponctuent le quotidien, le pilote et photographe partage sur les réseaux sociaux, et immortalise l’instant présent. Rencontre avec un passionné généreux.



Comment se retrouve-t-on au manche d’un hélicoptère ?
J’ai toujours été fasciné par l’aéronautique — certainement un effet du film Top Gun ! Mes premières années, je les ai effectuées au sein de l’armée, d’abord comme mécanicien cellules et moteurs dans le Var, ma région d’origine, puis comme pilote sur des hélicoptères légers appelés Gazelle, avant de passer sur Puma et Cougar, des hélicoptères de manœuvre beaucoup plus gros.
C’est un métier exigeant, qui demande de faire preuve de rigueur dans l’utilisation des matériels et dans l’exécution des missions, de disposer d’un certain sang-froid et de savoir se remettre en question en permanence.
Au fil de nombreuses missions à l’étranger, j’ai appris à en appréhender toutes les exigences, et cela fait aujourd’hui plus de 30 ans que je suis pilote, dont 17 ans en tant que pilote d’hélicoptère pour le Samu, et les 12 dernières années à Nancy.
Je suis aujourd’hui officier réserviste au sein du Commandement de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, au sein de sa cellule communication installée à Metz depuis le 1er août dernier, où j’exerce en tant que photographe pour l’armée.
En parallèle, comment est née cette passion pour la photographie ?
J’ai commencé à m’amuser avec mon smartphone, tout simplement. Quand je suis devenu pilote pour le Samu, je suis passé de spectateur à acteur. J’étais exposé en première ligne : je voyais tout. Face aux faits divers qui peuvent parfois prendre une tournure tragique, à la mort, j’ai eu besoin d’un exutoire. La photographie a alors pris un autre sens dans ma vie.
Elle a aussi pris un autre chemin pendant une édition du Nancy Jazz Pulsations. Bénévole à différents postes au fil des années, un photographe manquait lors d’une édition. Je n’avais ni les codes, ni le matériel adéquat mais je me suis investi dans la mission. Côtoyer des photographes professionnels, observer leurs façons de faire, j’ai été fasciné par leurs outils et cela m’a fait franchir une étape. Je me suis équipé avec du « vrai » matériel et l’aventure avec la photographie s’est imposée encore plus fortement.
Quels aspects dans la photographie affectionnez-vous ?
Tous les sujets m’intéressent. Du patrimoine à l’aéronautique en passant par les événements qui ponctuent l’année. J’aime le côté artistique de la photographie. Certains, en observant mes photos, m’ont avoué que je leur avais fait aimer les hélicoptères. Des professionnels et industriels comme Airbus m’ont sollicité pour des collaborations et l’utilisation de mes clichés. Être reconnu par eux comme être félicité par des fidèles sur les réseaux sociaux, c’est une reconnaissance de cette passion et une fierté.
Je ne me lasse pas de l’observation. En tant que pilote pour le Samu du CHRU de Nancy, je vois, d’en haut, la place Stanislas à toutes les heures, toutes les saisons et en fonction des différentes animations. Les points d’intérêt en Meurthe-et-Moselle, la ville de Metz tout autant que les Vosges sont des terrains de jeux exceptionnels.
Je suis convaincu qu’en portant une attention toute particulière, la photographie permet d’éloigner la routine, de mettre en valeur les autres et d’apporter une touche de sensibilité.
Comme tout photographe, quelle est votre distinction ?
Ce sont les reflets. Je connais l’emplacement des flaques d’eau de Nancy par cœur ! Je dois être l’un des seuls à être content quand je vois la pluie tomber ! Il m’arrive aussi d’ajouter quelques objets : un petit Saint-Nicolas par-ci, un parapluie par là, mais le tout, c’est surtout d’être là au bon moment. Savoir capturer l’instant. Un arc-en-ciel pendant le vol d’un Mirage 2000, la neige qui se met à tomber autour du sapin de Noël place Stan, une aurore boréale sur Nancy, etc.
Quelles sont vos envies photographiques pour demain ?
Mettre en valeur les savoir-faire régionaux à l’image de grandes maisons de création comme Baccarat, Daum, etc. Pouvoir accéder à des espaces peu fréquentés comme certains toits de la ville pour capturer de nouvelles vues. Me lancer aussi dans les portraits, en y intégrant davantage l’humain. Et surtout, continuer à prendre du plaisir et à partager ces instants saisis.
Baptiste Zamaron


































