Sidi Bou Saïd, aux cafés des délices

Attrayante par sa douceur de vivre et ses couleurs uniques, Sidi Bousaïd rassemble ses hôtes à ses terrasses de café. Siroter un thé aux pignons en philosophant sur le temps qui passe est un véritable art de vivre dans la cité tunisienne. Sur la place du village se jouent des scènes de vie que le touriste observe sans jamais se lasser. Très souvent grouillantes, les terrasses de la petite ville mélangent les habitants et les badauds visiteurs. Le café des Nattes, le café de Sidi Chebhane ou encore le très connu Café des délices sont immanquables et représentent l’un des charmants attraits de la ville. Au XVIIe siècle, la bourgeoisie de la capitale fait construire de splendides maisons et trois siècles après, ce sont les artistes qui tombent amoureux de la ville aux deux couleurs. Simone de Beauvoir, André Gide, Chateaubriand, Flaubert, Lamartine, Colette, la liste d’écrivains est aussi connue que ces estaminets. Perchée sur une falaise surplombant le golf de Tunis, Sidi Bou Saïd donne aux marcheurs l’occasion de se perdre dans des ruelles pittoresques et bigarrées. Mélange d’architecture arabe et andalouse, les façades sont incroyablement blanches. Une couleur singulière mêlée au bleu des portes donnent le ton à cette ville paisible. Située à seulement quelques kilomètres de la capitale, Sidi Bou Saïd, avec ses cinq mille habitants, paraît très éloignée de l’effervescence de Tunis. Les touristes affluent pour le plus grand plaisir des commerçants et pour le plus grand agacement des habitants. Souvent comparée aux îles Cyclades, celle que l’on surnomme « le petit paradis blanc et bleu » est classée patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Les couleurs ont été imposées par un décret daté de 1915 afin de protéger le village : au grand bonheur de ceux qui s’y baladent, toute construction qui ne respecterait pas le cahier des charges serait refusée. Éblouissante lorsque la lumière frôle les murs des maisons blanchies à la chaux, elle est une destination idéale pour paresser…