Toul-Bellevue, histoire d’une faïencerie exceptionnelle

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Du 15 juin au 15 janvier 2020, le musée d’Art et d’Histoire de Toul propose de (re)découvrir la faïencerie de Toul-Bellevue, entre 1756 et 1951.

Il s’agit de la première grande rétrospective sur la faïencerie de Toul-Bellevue. « Dans cette exposition, le musée d’Art et d’Histoire présente ses collections propres, dont une grande partie était dans les réserves, les acquisitions menées par la Ville ces dernières années et des pièces de collections privées »
explique Alde Harmand, le maire de la ville de Toul. Plus de 300 œuvres seront exposées, balayant la période d’activité de la faïencerie, entre 1756 et 1951 parmi lesquelles des prêts du musée Lorrain ou du musée du Pays de Sarrebourg. « Des volets de cette exposition temporaire deviendront pérennes. L’objectif est de montrer l’éclectisme des produits de la faïencerie et de faire évoluer le musée. »
Pour l’élaboration de cette exposition, plusieurs historiens de l’Histoire de l’Art ont décortiqué plus de 18 000 feuillets d’archives. Ce travail mené par les chercheurs  a mis en lumière une aventure industrielle extrêmement moderne dans sa souplesse et ses remises en questions, ses adaptations et sa créativité. 

Majorelle, Cyfflé…

On imaginait que la faïencerie Toul-Bellevue avait développé ses savoir-faire comme d’autres manufactures lorraines, durant le 19e siècle. Mais chaque génération de la dynastie Aubry, propriétaire de la faïencerie, a profondément bouleversé les techniques et méthodes de production. « La période la plus vertueuses pour la manufacture a été celle de Jules Aubry, entre 1858 et 1898. Il a révolutionné la faïencerie en l’amenant à l’international : il a participé à de nombreuses expositions, il a été le premier à aller à Philadelphie… Il avait vraiment cette envie de faire connaître la manufacture. Et c’est à son époque que sont nées des pièces inestimables comme les vases à décor laqué de Majorelle ou les statuettes de Cyfflé » continue Alde Harmand. « Ces changements entre chaque génération s’expliquent par un contexte économique, surtout. Au début de la Première Guerre Mondiale, la production de la faïencerie était principalement industrielle, le volet artistique n’existait déjà quasiment plus. » 

La faïencerie de Toul-Bellevue était reconnue pour ses pièces de grande taille. C’est pourquoi le magnifique vase d’une hauteur d’1m60, actuellement exposé dans la salle des mariages à l’Hôtel de Ville, va rejoindre l’exposition et, surtout, retrouver son pendant : « Ce vase a été présenté lors de l’exposition universelle de Paris de 1889. Il a une dominante de blanc et de jaune et a son pendant, dans les tons bleutés. La famille Aubry vient de nous faire don de ce deuxième vase – le premier nous a été donnés il y a 45 ans – et ils seront tous les deux réunis au musée d’Art et d’Histoire » explique le maire de Toul. 

Plusieurs animations seront proposées pendant toute la période de l’exposition parmi lesquelles des visites guidées, une visite enchantée pour les tout-petits, des ateliers d’arts plastiques pour tous… « À l’occasion de cette exposition, un livre éponyme sera également présenté, écrit par différents auteurs dont Emile Decker, ancien conservateur du musée de Sarreguemines. »  

Publireportage • Photos  © Ville de Toul/OHDancy/2019 , DR